E-banking, administration en ligne ou appel vidéo, les technologies ont bousculé nos pratiques quotidiennes. Les 50 ans et plus n’ont apparemment pas manqué le cap. Ils expérimentent les nouvelles pratiques et les outils s’adaptent à eux.
Nous commandons un Uber au lieu d’opter pour un taxi, nous louons des trottinettes en deux clics pour éviter la marche et nous naviguons sur nos smartphones pour trouver une information. Des pratiques qui semblent naturelles pour les générations nées avec les écrans. Néanmoins, le clivage avec les précédentes est souvent pointé du doigt. Il semblerait que les 50 ans et plus, bien qu’ils ne soient pas des habitués des technologies, utilisent pourtant ces outils.
Les 50 ans et plus à la page
«Les profils des 50 ans achètent pour eux, pour leurs enfants, mais aussi pour leurs parents», explique Geoffroy Van Humbeeck qui a lancé aSmartWorld, une startup qui reconditionne de manière responsable des smartphones. Un concept qui s’appuie sur les valeurs de l’économie circulaire. «Cette tranche d’âge est clairement consciente de la nécessité d’aller vers des choses plus durables, plus vertueuses», souligne le fondateur de la startup qui a récemment créé la Fondation pour l’Inclusion Digitale. «La fondation est née pour apporter une réponse structurelle à la problématique de l’inclusion digitale», soutient Geoffroy Van Humbeeck en mettant l’accent sur le problème social de cette fracture numérique.
Les profils des 50 ans achètent pour eux, pour leurs enfants, mais aussi pour leurs parents. – Geoffroy Van Humbeeck, créateur de la startup belge aSmartWorld et de la Fondation pour l’inclusion digitale
«La fondation pour l’Inclusion Digitale se veut beaucoup plus large, on ne veut pas seulement aider les personnes âgées, nous allons finalement permettre à tous ceux qui n’ont pas accès à ces technologies d’y avoir accès, quel que soit leur âge ou leur milieu social». Cependant, le fondateur souligne que tout le monde n’a pas opté pour le cap digital. «Il y a des personnes plus âgées qui n’ont pas accès à cette technologie parce qu’elles n’en ont pas spécialement perçu la nécessité, n’ont pas voulu s’y mettre, mais aussi parce que personne ne les aide». Pourtant, les 50 ans et plus achètent des appareils chez aSmartWorld. «On propose une large gamme de smartphones et des appareils qui prétendent à certaines fonctionnalités de base.»
Une tablette optimisée
Gaëtan Del Marmol s’est justement penché sur un outil qui offre ces fonctionnalités de base. «Il y a des personnes de 55 ans qui ont acheté la tablette parce que justement, ils n’ont pas été formés aux outils digitaux». L’entrepreneur commercialise une tablette adaptée et simplifiée pour les novices du numérique et les seniors, la Senior Tab. «Ils trouvent l’outil très simple à utiliser». Ses clients peuvent avoir entre 50 et 99 ans.
Cette tablette possède par exemple un menu nommé «les icônes les plus utilisées sur internet». «Il faut que le senior puisse lire simplement la tablette, c’est un accompagnement dans son avancée vers le digital». De la messagerie aux médias, en passant par des jeux. Puisque l’utilisation est facile, les pratiques peuvent être multiples et s’étendent jusqu’aux achats en ligne. Gaëtan Del Marmol fait une précision concernant ces achats sur internet: «Je dis toujours qu’il faut demander la collaboration des enfants». La potentielle fracture numérique due à l’âge peut alors devenir un vecteur de lien social grâce à l’entraide entre les parents et les enfants.
Le choix d’un format tablette est stratégique. «L’ordinateur, c’est quelque chose d’encombrant, – selon l’entrepreneur. Le smartphone représente seulement 5% de mes ventes», précise-t-il. «Je propose le tactile dans la tablette, parce que c’est la fonctionnalité la plus utilisée». La taille de l’appareil joue un rôle important car, «plus on vieillit, plus la vue se dégrade. Ainsi, je trouve que la tablette c’est un bon compromis.»
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