En 2021, à seulement 17 ans, Gayle sort son titre abcdefu. La chanson de la jeune compositrice et musicienne américaine se hisse quelques temps après seulement aux premières places des classements de nombreux pays. Aujourd’hui, Gayle continue de vivre de sa passion et prépare même un nouvel album. Dans cette interview, elle se confie sur son parcours et ce que représente la musique dans sa vie.
Gayle, comment et pourquoi as-tu commencé la musique ?
Je suis simplement tombée amoureuse de l’art d’écrire des chansons qui me permettent de m’exprimer ouvertement. À 7 ans, j’ai donc décidé de dédier ma vie à la musique. J’ai ensuite été captivée par le fait de pouvoir attirer l’attention des gens.
Que signifie la musique pour toi ?
La musique signifie la liberté, l’expression des émotions mais aussi la nostalgie. Il s’agit de capturer des instants du temps, le passé, le présent et le futur, de façon très intense et avec beaucoup d’émotions. La musique capture l’expérience humaine, ce qui en fait aussi quelque chose de désordonné et d’imparfait.
Tu t’es fait connaître avec ton tube abcdefu, quelle est l’histoire de cette chanson ?
Ma meilleure amie et moi sommes amies depuis de nombreuses années. Nous avons commencé à écrire des chansons ensemble quand j’avais 12 ans et qu’elle en avait 15. Lorsque j’avais 16 ans, mon copain de l’époque et moi avons rompu. J’étais très affectée, j’avais l’impression d’avoir fait quelque chose de mal ou d’être une horrible personne. Un jour, je me suis réveillée en me disant que, peut-être, tout n’était pas toujours de ma faute. Mon amie m’a encouragée à écrire une chanson brutale qui lui serait destinée. Composer cette chanson m’a permis d’évacuer beaucoup d’émotions, notamment la colère que je ressentais. Je n’ai jamais dit des choses aussi dures à quelqu’un et je pense que c’est justement la raison pour laquelle je les ai exprimées de cette manière dans la chanson.
En élevant ta voix dans tes chansons, quels messages souhaites-tu faire passer ?
Je recherche la connexion avec les gens. De nombreuses personnes ont pu vivre les mêmes expériences que moi et s’identifient ainsi à ma musique. En retour, j’essaie aussi toujours de m’identifier à elles. Pouvoir exprimer mes émotions est aussi essentiel : je me sens très frustrée lorsque je n’arrive pas à mettre des mots sur mes ressentis. La musique nous permet de se décharger de tous les bagages que nous portons au quotidien.
Tu chantes aujourd’hui sur les plus grandes scènes du monde, en première partie de Taylor Swift et de Pink. Que cela signifie-t-il pour toi ?
Taylor Swift et Pink ne prennent pas leurs décisions à la légère et le fait qu’elles m’aient choisie signifie qu’elles croient en moi. Je n’étais pas mentalement préparée et j’ai trouvé cela très intimidant. J’ai toutefois fait de mon mieux et j’ai beaucoup grandi de ces expériences qui m’ont emmenée dans des lieux où je n’étais jamais allée auparavant.
En tant que jeune, comment concilies-tu ta vie privée et ton métier de compositrice-interprète ?
J’essaie de garder une distance. Par exemple, beaucoup de mes proches ne m’appellent pas Gayle. J’avais l’habitude de faire des blagues à propos de ma famille en ligne et sur scène, ce que je ne fais plus, et je ne parle jamais non plus de mes relations amoureuses. Certains de mes amis m’ont vu chanter pour la première fois sur scène cette année.
As-tu rencontré des obstacles tout au long de ton parcours ?
Beaucoup de personnes ont un avis sur la façon dont ma carrière s’est lancée et se persuadent qu’il y a forcément une raison qui explique mon succès, que mon père connait des gens dans l’industrie de la musique ou que j’ai payé pour y arriver par exemple. Ils essaient d’invalider ce que j’ai pu faire dans une logique un peu déshumanisante. Toutefois, je me dis qu’il n’y a rien que je puisse faire pour convaincre quelqu’un que je suis simplement moi-même. Finalement, cela n’a pas vraiment d’importance pour moi.
Comment gères-tu la pression ?
J’essaie de me dire qu’à la fin de la journée, peu importe ce que je veux de tout cœur dans la musique, même si je ne l’ai pas, tout ira bien. J’ai une maison dans laquelle je vis avec ma maman, un lit dans lequel je peux dormir, de la nourriture que je peux manger et de l’eau que je peux boire. Tout ce que j’ai toujours voulu est d’avoir ma chanson numéro un à la radio, ce que j’ai réussi. J’essaie de davantage vivre le moment présent : angoisser à propos de la musique quand je suis avec mes amis ne m’apporte rien à l’instant même, alors autant profiter. Ce n’est pas évident, mais j’y travaille.
La musique nous permet de se décharger de tous les bagages que nous portons au quotidien. Gayle
As-tu apprécié ton séjour en Suisse pendant le Montreux Jazz Festival ?
Oui c’était magnifique ! Je n’étais jamais allée en Suisse auparavant et c’était époustouflant ! Je ne suis restée que quelques heures, ce qui m’a tout de même permis de me promener un peu dans le festival et de profiter de la musique jazz.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent réaliser leurs rêves ?
Rien de ce que l’on veut dans la vie n’est facile à obtenir. Grandir est réaliser à quel point la vie est dure. Prendre soin de soi, se coiffer, se brosser les dents, se doucher, boire assez d’eau, ranger sa chambre, manger assez, toutes ces actions du quotidien sont difficiles. En plus de tout cela, essayer de faire de son mieux et de réaliser ses rêves ajoute une couche de difficulté. Vous avez la capacité de faire tout ce que vous voulez, il faut juste que vous vous donniez du temps et la gratitude nécessaire pour y arriver.
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