À seulement 24 ans, Simon Bellenot a déjà un parcours entrepreneurial bien rempli. Originaire de Neuchâtel, il a cofondé sa première entreprise au lycée avant de lancer Rephone, une startup spécialisée dans la revente de pièces détachées pour téléphones. Aujourd’hui, après plusieurs années à la tête de son entreprise, il tourne la page et se concentre sur son master en Accounting and Corporate Finance à l’Université de Saint-Gall, tout en explorant de nouvelles opportunités. Rencontre avec un jeune entrepreneur incarnant une génération de jeunes qui osent se lancer, se challenger et s’adapter.
Simon Bellenot, peux-tu nous raconter ton parcours ?
Dans ma vie, j’ai fait beaucoup de choses. J’ai toujours essayé de rester occupé et de ne pas laisser passer les opportunités. Cela m’a amené à co-fonder avec cinq autres étudiants Cook Easy, une mini-entreprise créée dans le cadre du programme Young Enterprise Switzerland (YES). Nous avons remporté le prix de la deuxième meilleure mini-entreprise de Suisse et avons revendu le projet un an plus tard. Cette expérience a été un véritable déclencheur pour moi.
En parallèle, j’ai commencé à faire des réparations de téléphones. D’abord un hobby, puis un vrai service : les gens me demandaient de réparer leurs téléphones, et cela a pris de l’ampleur. C’est ainsi que Rephone a vu le jour.
Comment as-tu concilié études et entrepreneuriat ?
J’ai remarqué que plus j’étais occupé, plus j’étais efficace. Mon organisation s’est améliorée et, paradoxalement, mes résultats scolaires aussi ! Après mon lycée en économie et droit, j’ai pris une année sabbatique pour voyager. J’ai passé cinq mois à Vienne et cinq mois à Sydney, où je prenais des cours de langue et travaillais à côté. Mon objectif était d’intégrer l’Université de Saint-Gall, un défi académique qui me motivait énormément.
J’ai ensuite décroché mon Bachelor en Business Administration, avant de consacrer une année au service civil, travaillant notamment dans un centre d’accueil pour requérants d’asile et en tant qu’assistant RH au Réseau hospitalier neuchâtelois. En parallèle de mes études, j’ai également eu l’opportunité de travailler pour la startup WeTweak SA qui m’a permis de renforcer mes compétences analytiques et mon intérêt pour la comptabilité et les chiffres. Aujourd’hui, je poursuis un Master en Accounting and Corporate Finance à Saint-Gall tout en gérant la transition de Rephone.
Comment est née l’entreprise Rephone ?
Lancée presque par accident, Rephone s’est rapidement imposée. Je n’avais pas d’investisseurs derrière moi. J’ai développé l’entreprise petit à petit, en réinvestissant chaque gain et en écoutant attentivement les demandes des clients.
Mais être entrepreneur demande des sacrifices : c’était un travail constant, parfois jusqu’à 3h du matin, y compris les week-ends. Même en vacances, je devais rester connecté. C’était un mode de vie intense, parfois isolant, mais j’ai aussi fait des rencontres incroyables.
Commence quelque part ! Le pire, c’est d’avoir des regrets. Tant que tu n’essaies pas, tu ne sauras jamais ce que tu aurais pu accomplir. – Simon Bellenot, entrepreneur neuchâtelois
Après deux ans de croissance continue, j’ai ressenti le besoin de passer à autre chose. L’entreprise était bien installée, avec des commandes tous les jours. J’ai compris qu’il était temps d’avancer et de laisser ma place à Repair Hub Sàrl, nouveau repreneur.
Comment as-tu géré la pression et la charge mentale en tant qu’entrepreneur ?
Il y a des moments où l’on se sent complètement dépassé. Grâce à mes expériences, j’ai appris à reconnaître mes limites et à écouter les signaux d’alerte que mon corps m’envoyait.
Quant au syndrome de l’imposteur, j’y ai été confronté. J’avais du mal à parler de Rephone autour de moi, surtout à l’université. J’avais l’impression que c’était juste un « side-hustle ». Mais en prenant du recul, je réalise tout ce que j’ai accompli. J’aurais dû en parler plus tôt, car le feedback et les échanges sont essentiels.
As-tu eu un mentor ou une personne clé qui t’a guidé dans ton parcours ?
Principalement mes parents, qui m’ont toujours soutenu peu importe ce que je décidais de faire. Ils m’ont challengé dans certaines situations et m’ont encouragé.
Avec Cook Easy, nous avions aussi un professeur exceptionnel, Raphaël Perotti au Lycée Jean-Piaget à Neuchâtel. Il était très investi et nous a aidés à prendre confiance en nous.
Que comptes-tu faire maintenant que tu as cédé Rephone ?
J’ai envie d’évoluer dans une grande entreprise, de comprendre comment elle fonctionne à grande échelle. Toute entreprise commence petite, et j’aimerais voir comment elles grandissent.
L’entrepreneuriat n’est pas exclu de mon avenir, mais je ne me mets aucune pression. Peut-être qu’un jour, j’y reviendrai. Pour l’instant, je veux gagner en expérience et continuer d’apprendre.
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui veut entreprendre mais ne sait pas par où commencer ?
Commence quelque part ! Le pire, c’est d’avoir des regrets. Tant que tu n’essaies pas, tu ne sauras jamais ce que tu aurais pu accomplir. Peu importe que ton projet réussisse ou non, tu apprendras énormément en chemin.
Quel est ton mantra ?
« Sortir de sa zone de confort et apprendre en faisant. »
As-tu des hobbies en dehors de l’entrepreneuriat ?
Mon hobby était mon entreprise (rires). C’était un mix entre hobby et travail.
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