Anxiété, dépression, troubles du comportement… Jamais les jeunes n’ont autant souffert de détresse psychologique. Comment expliquer cette hausse ? Quels sont les signaux d’alerte ? Et surtout, comment agir ? À l’occasion de la Semaine de la santé mentale 2025, qui se tiendra en octobre prochain, à Genève, professionnel·les et associations sont appelé·es à s’inscrire dès maintenant pour proposer des actions de sensibilisation.
Un mal grandissant
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon une étude récente de l’OMS, près d’un jeune sur sept présente des signes de dépression ou d’anxiété. La pression scolaire, les réseaux sociaux, l’isolement accentué par les crises sanitaires et une société toujours plus exigeante sont autant de facteurs qui pèsent sur leur bien-être mental.
Si ces troubles sont en hausse, c’est aussi parce que les jeunes osent davantage en parler. Les tabous sur la santé mentale commencent à tomber, notamment grâce à des initiatives de sensibilisation et aux réseaux sociaux, qui permettent d’exprimer son mal-être sans crainte du jugement. Mais cela ne suffit pas. Il est urgent de renforcer les dispositifs d’accompagnement.
Semaine de la santé mentale 2025 : les inscriptions sont ouvertes
Face à ce constat, la Semaine de la santé mentale 2025 veut aller plus loin. Organisée par l’Etat de Genève du 6 au 12 octobre, elle vise à mobiliser les professionnel·les de la santé, les associations et les collectivités autour de cet enjeu majeur. Dès aujourd’hui, ceux·les qui souhaitent proposer des actions (conférences, ateliers, groupes de parole, interventions scolaires) sont invité·es à s’inscrire sur le site officiel de l’événement.
Repérer les signaux d’alerte
D’après la plateforme PsyYoung, plusieurs symptômes doivent alerter parents et proches : un repli sur soi soudain et durable, une irritabilité excessive ou des crises de colère inexpliquées, des troubles du sommeil ou de l’alimentation, une baisse de motivation accompagnée de difficultés scolaires, ou encore des propos récurrents sur la tristesse et le désespoir. Les parents et les enseignants jouent un rôle essentiel dans le diagnostic en instaurant un climat de confiance, en encourageant le dialogue et en prenant ces signaux au sérieux. Chaque jeune en souffrance est une vie qui peut être aidée si l’on agit à temps.
Quand ton esprit te joue des tours
L’adolescence et le début de l’âge adulte sont des périodes de grands bouleversements, tant physiques que psychologiques. Il arrive que certain·e·s jeunes vivent des expériences déroutantes, comme entendre des sons ou des voix, ou ressentir une impression persistante d’être observé·e ou surveillé·e. La plupart du temps, ces sensations sont passagères et sans gravité, mais lorsqu’elles deviennent envahissantes, elles peuvent indiquer un « état mental à risque ». Il est aussi courant d’avoir parfois l’illusion que son téléphone vibre, d’entendre son prénom sans raison ou de penser que les autres rient de nous. Ces phénomènes sont fréquents et généralement anodins.
Cependant, certains changements marquants peuvent être signes d’un mal-être plus profond. Voici les plus fréquents :
- Difficulté à se concentrer sur une tâche ou à prêter attention à plusieurs choses à la fois.
- Changement de comportement soudain et inexpliqué, comme un isolement marqué ou le refus de sortir de sa chambre.
- Sensation de ne plus habiter son propre corps, avec l’impression de se voir agir de l’extérieur.
- Baisse brutale et inexpliquée des résultats scolaires ou des performances professionnelles.
- Perception altérée des sons ou des images, avec des sensations plus ou moins intenses qu’habituellement.
- Difficulté à distinguer ce qui est réel de ce qui est imaginé.
- Impression persistante d’être observé·e, espionné·e ou surveillé·e.
Intérêt soudain et intense pour des phénomènes surnaturels ou des théories ésotériques. - Sentiment d’avoir des pouvoirs particuliers ou que des événements se produisent spécialement pour soi.
Si tu ressens ces choses et que tu en souffres, parle-en à une personne de confiance. Un professionnel de la santé peut t’aider à comprendre ce que tu traverses et te proposer un accompagnement adapté.
Besoin d’aide ?
Contacte un professionnel :
- 147 : Ligne d’écoute pour jeunes (24h/7j)
- Urgences psychiatriques (Genève) : +41 22 372 38 62
- Unité de crise Malatavie (moins de 18 ans, Genève) : +41 22 372 42 42
- Programme JADE (dès 18 ans, Genève) : +41 22 305 44 89
- Plateforme ERA (moins de 18 ans, Lausanne) : +41 21 314 44 35
- Programme TIPP (dès 18 ans, Lausanne) : +41 21 314 00 50
- Forums anonymes :
Ciao.ch, Ontecoute.ch
N’attends pas que cela empire. Demander de l’aide, c’est déjà un pas vers le mieux-être.
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