« Dans le secteur de la logistique, on sait qu’il faut agir en matière de durabilité »
Le secteur des transports doit devenir plus vert, idéalement sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Plus personne ne conteste ce fait. Mais comment un secteur industriel basé sur la mobilité et la circulation des véhicules peut-il être durable ? Il existe de nombreuses approches et, comme le montre un coup d’œil sur le secteur, l’e-mobilité et la numérisation sont des facteurs essentiels pour rendre les chaînes d’approvisionnement plus respectueuses de la nature à l’échelle mondiale.
Avant de réfléchir à la manière dont le secteur mondial du transport et de la logistique peut devenir plus écologique, il faut prendre conscience de sa taille. La meilleure façon d’y parvenir est d’utiliser quelques statistiques – et les chiffres sont énormes : en 2020, 131 milliards de colis ont été envoyés dans le monde, comme le montre le « Parcel Shipping Index » de Pitney Bowes.
Une somme énorme. Pour pouvoir classer correctement ce chiffre, il faut savoir que la barre des 100 milliards a été franchie pour la première fois seulement un an auparavant. En 2020, 4160 colis ont été livrés par seconde. Cette évolution n’est pas prête de s’arrêter, bien au contraire : les observateurs du marché estiment que ce chiffre pourrait doubler au cours des cinq à six prochaines années.
Ces chiffres, qui ne concernent que les colis et ne tiennent pas compte des marchandises transportées telles que les matières premières, les denrées alimentaires et autres, démontrent l’importance considérable du secteur de la logistique pour notre société moderne.
Ce dernier est donc également important pour la thématique de la durabilité, car chacun de ces 131 milliards de colis doit être acheminé à sa destination par voie aérienne, maritime ou routière. Selon les études du WEF (World Economic Forum), la logistique et le transport génèrent actuellement plus de 5,5 % des émissions de CO2 dans le monde. Une tendance à la hausse.
Un secteur en pleine mutation
Dans le secteur de la logistique, on sait qu’il faut agir en matière de durabilité et on est également prêt à assumer cette responsabilité. Cela s’explique d’une part par une conviction intrinsèque mais est également favorisé par des facteurs externes.
Les consommateurs actuels exigent des solutions logistiques aussi écologiques que possible, indépendamment du fait qu’ils font eux-mêmes partie des principaux moteurs de l’augmentation des transports. C’est pourquoi la question qui se pose aux directeurs logistiques est la suivante : par où faut-il commencer ?
Un champ d’action essentiel réside dans l’utilisation de véhicules à propulsion alternative. Comme pour le transport privé motorisé, on mise avant tout sur les véhicules électriques. De nombreuses entreprises misent sur les petites camionnettes ou les vélos électriques pour la livraison des marchandises sur le dernier kilomètre, mais les camions électriques sont également de plus en plus utilisés pour le transport de marchandises longue distance.
La gestion des stocks et la confection des colis peuvent également être repensées et améliorées à l’ère des tapis roulants et des robots intelligents
Toutefois, le passage des moteurs à combustion aux propulsions alternatives n’est pas seulement un potentiel défi financier pour les prestataires logistiques mais aussi un défi organisationnel : une flotte de véhicules électriques dépend d’une infrastructure de recharge suffisante et l’expertise interne concernant l’entretien, les réparations et l’utilisation des nouveaux véhicules doit d’abord être développée. Cela prend du temps, crée des dépenses supplémentaires – et tout cela en continuant d’assurer les opérations courantes.
Les solutions numériques sont un must
Les spécialistes estiment que ces efforts seront rentables financièrement : compte tenu de l’augmentation du prix de l’essence et de la pénurie de pétrole qui se profile, le passage à des moteurs alternatifs est une conséquence logique.
La numérisation est un outil pratique qui permet de mener à bien ce processus de transformation. Il y a plusieurs raisons à cela : les solutions de flotte modernes permettent par exemple d’optimiser les itinéraires de transport, les plans d’intervention et l’utilisation des véhicules sur la base de données. De cette manière, les entreprises économisent du temps, de l’argent et des ressources de transport.
Les solutions numériques et les mesures d’automatisation ne permettent pas seulement d’améliorer ce qui se passe sur la route : la gestion des stocks et la confection des colis peuvent également être repensées et améliorées à l’ère des tapis roulants et des robots intelligents.
Il existe néanmoins un revers de cette médaille numérique : les solutions de numérisation supposent à leur tour un investissement non négligeable en termes de finances, de temps et de personnel pour leur mise en place, leur introduction et leur utilisation efficace. Pour les entreprises de logistique, les économies à moyen et long terme l’emportent pourtant sur l’investissement initial.
Aide au démarrage écologique pour d’autres secteurs
La logistique contribuera à une plus grande durabilité par une réforme « interne », mais elle sera aussi un acteur important pour rendre diverses branches industrielles plus écologiques. La raison en est l’économie circulaire qui présente un énorme potentiel pour l’industrie manufacturière, le secteur automobile et le secteur de la construction par exemple.
Par conséquent, les services logistiques vont augmenter afin d’acheminer les matières premières, les composants et les pièces vers le recyclage puis vers leur nouvelle destination. La logistique devient ainsi le premier moteur de l’économie circulaire.
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