Il est évident que le vol a une connotation négative car quiconque vole, abuse de la confiance et nuit aux autres. À juste titre, le monde d’un parent s’effondre lorsque son enfant commet cet acte. Cependant, il est important de se demander pourquoi agit-il ainsi? Derrière cette question se cachent des raisons particulièrement variées.
Le Dr. Josef Jung dirige un cabinet de psychothérapie à Hitzkirch, Lucerne, où l’un de ses principaux centres d’intérêt est la psychothérapie des enfants et des adolescents. «Les raisons du vol chez les enfants et les jeunes sont très diverses», explique-t-il. Selon lui, il peut s’agir des éléments suivants:
- L’enfant n’a pas appris à faire la distinction entre «le mien» et «le vôtre».
- L’enfant ne peut pas résister au désir de posséder un certain objet.
- Il y a la pression des pairs: souvent, ils testent leur courage. Le cas échéant, il faut «oser» faire sortir clandestinement quelque chose d’un magasin sans le payer.
- L’enfant cherche plus d’attention. Une attention négative vaut mieux que rien du tout dans ce cas.
- Voler est un acte de vengeance visant à nuire à une certaine personne.
- L’enfant vole un objet pour avoir avec lui une partie d’une personne avec qui il veut être proche.
- Il vole pour offrir des cadeaux aux autres et gagner une reconnaissance sociale.
- L’enfant vole parce qu’il a le sentiment d’être matériellement négligé ou désavantagé.
Bien que les comportements de vol choquent, ces actions ne sont pas directement associées à des intentions malveillantes. De même, par exemple, l’ignorance, le désir de popularité ou la présence d’un être cher peuvent être décisifs. En général, l’âge de l’enfant concerné joue toujours un rôle important. Le vol de bonbons par un enfant ne peut être comparé à celui d’un parfum par un adolescent. Le Dr. Jung met également en garde: «La cleptomanie, le vol pathologique, est extrêmement rare par rapport au vol à l’étalage ordinaire».
La cleptomanie, c’est-à-dire le vol pathologique, est extrêmement rare par rapport au vol à l’étalage ordinaire. – Dr. Josef Jung
Que faire si l’enfant vole?
Le conseil le plus important, si vous êtes parents, est qu’il ne faut jamais agir sur une impulsion et ne pas punir immédiatement l’enfant. N’oubliez pas que les enfants ne volent pas nécessairement par malveillance. Le Dr. Jung conseille: «Si les parents remarquent que leur enfant a volé quelque chose, la première chose à faire est de rester calme et de ne pas gronder ou punir l’enfant par peur. Il faut aider l’enfant à comprendre la signification de ses actes et l’encourager à ne plus le faire. Il s’agit notamment d’éduquer l’enfant sur l’impact que son acte aura sur une relation existante avec la personne volée – généralement la déception et la perte de confiance».
Connaissez-vous la raison?
Même avant une conversation avec votre enfant, il vaut la peine, en tant que père et mère, de discuter et de réfléchir à la situation familiale actuelle. Il s’agit de deviner la cause du vol: l’enfant se sent-il dans l’ombre des autres frères et sœurs parce qu’ils sont plus populaires auprès de vous à ses yeux? Ou les frères et sœurs ont-ils de toute façon besoin de plus d’attention, par exemple en raison d’un handicap? De telles questions vous permettront peut-être d’identifier la cause du vol.
L’enfant se sent-il dans l’ombre des autres frères et sœurs parce qu’ils sont plus populaires auprès de vous à ses yeux? – Dr. Josef Jung
Selon l’expert, il est essentiel de s’intéresser aux motivations du vol et de les découvrir ensemble: «l’enfant pourra alors recevoir le soutien approprié pour éviter à nouveau de voler». En vous intéressant à lui, vous montrez aussi à l’enfant qu’il compte beaucoup pour vous. Vous lui montrez qu’il est plus important pour vous de comprendre ses actions que de les punir. Il peut également être utile de repenser à votre propre enfance: avez-vous également volé quelque chose, consciemment ou inconsciemment, et comment vos parents ont-ils réagi à l’époque? Comment avez-vous vécu la situation et feriez-vous face au crime de la même manière?
Tenez compte de l’âge de l’enfant
«Faire amende honorable – ramener, rembourser et s’excuser – est important. Si une plainte pénale est déposée, par exemple dans le cas de vol à l’étalage, l’avocat de la jeunesse doit s’occuper de l’affaire», explique le Dr. Jung. «Selon la gravité de l’infraction et selon l’âge, il y a une réprimande verbale ou écrite, une amende ou une obligation d’accomplir personnellement.» Le psychothérapeute donne également les conseils suivants en ce qui concerne l’âge: «Au début, pour réparer les dégâts, les jeunes enfants ont besoin de soutien. Les enfants plus âgés devraient apprendre à réparer les choses par eux-mêmes. Cependant, souvent, une vérification est nécessaire pour s’assurer que cela a été bien fait.»
Que faire si ces astuces ne sont d’aucune utilité?
Le défi consiste toujours à évaluer uniquement le comportement de l’enfant et non sa personne dans son ensemble. En aucun cas il ne doit avoir le sentiment que vous l’assimilez à un criminel. Gardez toujours à l’esprit que votre enfant se caractérise par d’autres choses et par de nombreuses qualités positives. Dans la plupart des cas, les petits faux pas peuvent être facilement corrigés et devenir par la suite un événement du passé. Mais que font les parents lorsque les efforts déployés pour lutter contre le vol n’ont aucun effet? «Si les parents estiment qu’ils ne peuvent pas avoir d’influence sur l’acte de l’enfant, ou si des raisons plus profondes sont à l’origine du vol, il peut être judicieux de demander une aide professionnelle», conseille le Dr Jung, expert en la matière.
Texte de Lars Gabriel Meier
Traduit de l’allemand par Perrine Borlée
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