Avec l’intelligence artificielle (IA) au cœur de la transformation numérique, ELCA se positionne comme un leader incontournable dans le secteur IT. Rencontre avec Retus Müller, membre de la direction du groupe et directeur commercial, pour discuter de la manière dont l’IA révolutionne les solutions d’ELCA, les défis éthiques qu’elle soulève, et l’avenir de cette technologie au sein de l’entreprise.
Retus Müller, pouvez-vous nous donner un aperçu de l’histoire et de l’évolution d’ELCA depuis sa création en 1968 ?
Fondé en 1968 pour développer un logiciel de gestion opérationnelle du barrage de la Grande Dixence, notre groupe fournit aujourd’hui un large éventail de services et de solutions, qui s’ajoute à son noyau d’expertise dans le développement de logiciels sur mesure. Fort de ses 2 300 collaborateurs, le groupe ELCA est devenu un partenaire suisse indépendant de premier plan dans le domaine de la transformation numérique et de la technologie. Les services que nous fournissons comprennent le conseil en transformation business et technologique, l’expérience digitale, le Big Data et l’IA, le développement et l’intégration de logiciels avec des capacités de livraison onshore et mondiale, les applications Business, le Cloud ainsi que la cybersécurité.
Comment voyez-vous l’évolution du secteur des technologies de l’information et quel rôle ELCA souhaite-t-elle y jouer ?
La gestion des cyber-risques et de la complexité croissante des technologies de l’information s’accompagnent de nouvelles attentes : nous constatons, entre autres, un intérêt accru pour l’internalisation des ressources et le recours au body-leasing, une transition accélérée vers le développement agile, souvent liée à des efforts d’amélioration du parcours digital des utilisateurs, ainsi qu’un intérêt accru à combiner des produits standard et des plateformes low-code à du développement de logiciel sur mesure.
Le marché recherche aujourd’hui des partenaires capables de lui fournir à la fois des services de conseil, un large éventail d’expertise et des ressources ad hoc pour répondre à l’évolution de ses besoins, alors qu’il poursuit sa transformation numérique. En tant qu’acteur engagé dans la transformation digitale de la Suisse, nous ajustons constamment notre organisation et nos processus pour répondre à ces nouvelles tendances et rester à la pointe des dernières technologies.
Quelle est la vision d’ELCA sur l’intelligence artificielle ?
L’IA est susceptible d’être un puissant catalyseur pour accroître la productivité de certains processus existants. Elle permet de matérialiser de nouveaux services, incompatibles jusqu’à présent avec les technologies de l’information. Nous sommes optimistes quant à la valeur qu’elle peut créer, si elle est mise en œuvre, intégrée, étendue et utilisée de manière appropriée.
Dans quels domaines ou secteurs ELCA utilise-t-elle le plus l’IA ?
Nous sommes sollicités par des acteurs issus de tous les secteurs. Les domaines concernés vont du service à la clientèle à la force de vente et à la gestion du risque de crédit, en passant par l’optimisation de la production. Même les acteurs les plus conservateurs du secteur public montrent un intérêt précoce pour le potentiel offert par l’IA.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples concrets de projets d’IA sur lesquels ELCA travaille actuellement ?
Nous mettons en place une interface qui permet à des utilisateurs parlant différentes langues de «converser» avec les mêmes données centralisées, grâce à l’IA générative; nous travaillons aussi sur l’optimisation d’une logistique de distribution si complexe que les éditeurs existants ne sont pas en mesure de la desservir. Nous automatisons également la classification de documents entrants pour simplifier la gestion des cas d’assurance, afin d’accroître la satisfaction des assurés et de minimiser le coût de traitement pour notre client.
Quelles sont, selon vous, les technologies d’IA les plus prometteuses et comment ELCA les exploite-t-elle ?
Nous avons tendance à utiliser des algorithmes développés par des tiers, notamment de grands éditeurs, qui mettent au point des solutions plus ciblées que l’intelligence artificielle générative. Celles-ci présentent l’avantage de tenir compte des aspects écologiques, éthiques, juridiques et sociétaux des solutions intégrées aux LLM (les LLM sont les algorithmes de base sur lesquels reposent l’intelligence artificielle générative). Nous cherchons à exploiter au mieux ces nouvelles technologies afin que nos clients puissent en tirer le meilleur parti, au regard de leurs besoins spécifiques.
Comment ELCA aborde-t-elle les questions éthiques liées à l’utilisation de l’IA ?
Nous accordons une attention particulière à trois points : 1. Le recours à des algorithmes existants pré-entraînés dont la conformité est établie 2. L’application de politiques internes strictes qui nous obligent à garantir la confidentialité des données. 3. L’introduction systématique d’un protocole de validation et de choix des informations (données) pour éviter des biais d’apprentissage qui pourraient générer des discriminations d’ordre éthique, politique, religieux, ethnique, sexuel ou social.
Selon vous, quelles sont les évolutions et les tendances futures de l’IA qui auront le plus d’impact sur les entreprises ?
C’est une vaste question. La gestion des interactions vocales et la reconnaissance d’images en temps réel à elles seules ouvrent la porte à de nombreuses opportunités. Rien qu’en Suisse, on compte près de 1’000 startups qui développent aujourd’hui des cas d’usage basés sur l’IA. Cela laisse présager une profusion d’innovations qui orienteront ces tendances.
Comment ELCA se prépare-t-elle à ces évolutions et quelles sont vos priorités en matière d’IA pour les années à venir ?
Nous suivons de près les technologies algorithmiques de l’IA et sommes à l’écoute du monde de la recherche. Nous observons également les investissements du marché pour anticiper les nouvelles tendances, et travaillons avec une série de plateformes et de partenaires de niche spécialisés pour donner à nos clients l’accès à la meilleure combinaison de capacités sur le marché.
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises qui envisagent d’adopter des solutions d’IA pour la première fois ?
Choisissez judicieusement un domaine d’application ayant un réel potentiel économique, identifiez un cas d’utilisation qui soit intelligible par tous, définissez des métriques pour mesurer la contribution concrète de l’IA, investissez du temps pour comprendre comment l’IA va pouvoir vous aider à créer de la valeur, assurez-vous que les bonnes données existent ou sont accessibles, et entourez-vous des bons experts.
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