espace
Bert Carson
Interview Jeunesse

« Les voyages dans l’espace sont un moyen de nous pousser hors des cases préconçues »

26.09.2022
par Léa Stocky

Passionnée, déterminée et un peu gaffeuse, c’est ainsi que se décrit Alyssa Carson. La jeune Américaine de 21 ans, qui étudie l’astrobiologie à l’Institut de technologie de Floride, rêve de devenir astronaute et s’en donne les moyens. Elle a été remarquée par la NASA en participant à tous les camps spatiaux de l’agence et en ayant été la première personne à terminer le passport program de la NASA. Dans cette interview, elle nous parle de son parcours et de ce que l’espace représente pour elle.

Alyssa, depuis que tu es toute petite, tu rêves de devenir astronaute et d’aller sur Mars. D’où t’es venue cette passion pour l’espace ?

J’ai toujours été intéressée par l’espace, c’était comme une obsession. Je ne me souviens pas vraiment du moment exact où cela a commencé. Mon père se souvient que je lui posais des questions. Il ne s’intéressait pas du tout à l’espace ou à la science et ne pouvait donc pas me dire grand-chose. Je pense que ces questions sont nées de mon intérêt pour un dessin-animé que je regardais, The Backyardigans, car dans un des épisodes les personnages vont sur Mars.

Que signifient pour toi les voyages dans l’espace ?

Les voyages dans l’espace sont un moyen de nous pousser, en tant qu’êtres humains, hors des cases préconçues. Ils peuvent nous aider à résoudre des problèmes que nous avons sur Terre : inventer de nouvelles technologies, trouver de nouvelles idées et élargir nos connaissances en général. De nombreuses technologies que nous utilisons aujourd’hui au quotidien ont été inventées pour les voyages spatiaux. Nous sommes capables de repousser nos limites et, au bout du compte, tout nous revient ici-bas.

À quoi ressemble l’espace selon toi ? Décris-le nous…

Je pense que l’espace est un endroit terrifiant, car il n’est pas très vivable en l’état. Cependant, c’est aussi un champ infini de choses à explorer et les humains continuent à s’y adapter et à en apprendre davantage, ce qui est très excitant. Aujourd’hui, par exemple, nous avons la Station spatiale internationale, où des personnes du monde entier vivent de façon décontractée (rires).

Que représente la NASA pour toi ?

La NASA a connu un grand succès et elle continuera à faire office de pionnière dans la recherche spatiale. Cependant, l’industrie spatiale s’est beaucoup développée et nous avons maintenant aussi des agences privées. Pour moi, cela est très stimulant car, pour la première fois, l’espace s’ouvre vraiment et nous pouvons travailler sur plusieurs projets à la fois.

Afin de te faire remarquer par la NASA et d’étoffer ton CV pour que ton rêve devienne réalité, tu as visité les 14 centres d’accueil de l’agence spatiale dans 14 États différents. Qu’est-ce qui t’a marqué au cours de tes visites ?

C’était passionnant car j’en apprenais davantage sur l’espace tout en étant encore relativement jeune. Voir tant de personnes passionnées qui racontaient leurs expériences et étaient si enthousiastes à l’idée de travailler sur des projets différents était aussi très inspirant.

Quelle est la chose la plus importante que tu aies apprise sur l’espace ?

Récemment, nous avons reçu de nouvelles images du télescope spatial James Webb et je pense que cela ouvre vraiment de nouvelles perspectives concernant l’espace et la découverte de nouvelles galaxies. Cela montre à quel point l’espace est immense. Dans le même temps, ce sont des images magnifiques.

Je veux simplement contribuer à l’industrie spatiale, et ce de toutes les façons possibles.

Tu rêves de faire partie de la future mission sur Mars prévue pour 2033. Quelles sont tes chances de voir ton rêve se réaliser ?

Devenir astronaute est un objectif que j’aimerais accomplir. Je ferai tout ce que je peux pour poser ma candidature mais, finalement, je veux simplement contribuer à l’industrie spatiale, et ce de toutes les façons possibles. Vivre dans l’espace, c’est pouvoir faire tout ce qui nous passionne dans cet environnement unique. Pour moi, être astronaute n’est pas nécessairement une carrière, mais plutôt une destination car on ne peut pas aller à l’école et apprendre comment devenir astronaute. Pour postuler, on peut étudier n’importe quel métier lié aux mathématiques ou aux sciences, en fonction de ses intérêts personnels.

Le tourisme spatial est en plein essor. Qu’en penses-tu ?

J’espère et j’attends que l’espace soit un peu plus normalisé. Cela peut avoir un impact important sur les gens qui pourraient alors regarder la Terre sans frontières et voir à quel point la planète est fragile.

Et comment vois-tu la colonisation de Mars ?

Ce sera un processus de longue haleine. C’est pourquoi l’objectif des premières missions sera d’en apprendre le plus possible sur Mars afin de rendre la planète plus vivable. Cependant, je ne vois pas Mars comme une planète B. Il ne s’agit pas de fuir les problèmes que nous avons ici. Il s’agirait plutôt de pouvoir vivre sur deux planètes avec des taxis qui feront des aller-retour (rires).

Selon toi, quelle est la place des femmes dans l’industrie spatiale ?

Encourager plus de femmes à travailler dans ce secteur est un travail en cours. Alors qu’il y a toujours eu plus d’hommes dans mes classes, aujourd’hui on est presque à égalité. Il est important que les jeunes filles puissent avoir des modèles à admirer et qu’elles connaissent les métiers vers lesquels elles peuvent s’orienter. Chaque fois que je parle à des jeunes filles, j’essaie de les encourager et de leur dire qu’elles ont la possibilité de faire ce qu’elles aiment.

Interview Andrea Tarantini & Léa Stocky
Photos Bert Carson

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