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Digitalisation Technologie

« Nous assisterons à une demande croissante de professionnels des TIC en Suisse »

30.03.2022
par Andrea Tarantini

En Suisse, où en est-on en matière de formation digitale ? Pourquoi les professionnels des TIC sont-ils recherchés? Kathrin Theurillat, directrice du programme d’éducation et main-d’œuvre qualifiée chez digitalswitzerland, est particulièrement motivée par la création d’une participation inclusive et égalitaire à la transformation numérique. Elle répond à nos questions.

Kathrin Theurillat
Directrice du programme d’éducation et main-d’œuvre qualifiée chez digitalswitzerland

Kathrin Theurillat, comment voyez- vous l’avenir de la formation digitale en Suisse ?

L’avenir dépendra de la manière dont nous le façonnons. Pour co-créer le monde numérique de manière proactive, nous devons investir dans les connaissances numériques de notre société et dans l’éducation de la prochaine génération. Aujourd’hui, plus de la moitié de la main-d’œuvre suisse présente un besoin important de reconversion professionnelle.

Où se situe la Suisse en matière de digitalisation ?

Dans le classement 2021 de l’IMD World Digital Competitiveness, la Suisse a défendu une belle sixième place. Toutefois, sur le plan de l’éducation, nous sommes confrontés à des défis majeurs : les compétences numériques n’ont pas la même force, il existe des écarts importants entre les écoles en matière de culture, de connaissances et de processus numériques.

En Suisse, la croissance du besoin de main-d’oeuvre qualifiée sera spectaculaire, qui ne pourra pas être satisfaite sans une intervention massive de toutes les parties prenantes.

Quelles sont les perspectives d’emploi dans le secteur du digital ?

Nous assisterons à une demande croissante de professionnels des TIC en Suisse. Dans ce secteur, nous prévoyons une pénurie de 35 800 spécialistes d’ici 2028 et de nombreuses professions traditionnellement moins numériques nécessiteront de nouvelles compétences.

Par conséquent, un état d’esprit numérique et certaines compétences deviendront de plus en plus pertinents et auront un impact sur l’employabilité.

Les formations continues répondent-elles aux besoins professionnels ?

Pas encore. La formation continue est bien établie en Suisse, mais la question à poser est : « qui y participe ? ». En raison de la tendance selon laquelle les personnes hautement qualifiées sont plus actives dans l’apprentissage tout au long de leur vie que les moins qualifiées, les écarts se creusent.

Pour résoudre la pénurie de compétences, nous devons introduire de la flexibilité dans les structures éducatives et augmenter les possibilités de changements de carrière et faciliter leur accès.

Comment la Suisse peut-elle s’améliorer en termes de formation digitale ?

Grâce à la diversité et à de nouvelles voies d’apprentissage. Il est impératif de remettre en question les stéréotypes liés aux professions plus techniques et de casser la discrimination fondée sur le sexe. Avec seulement 12% de femmes dans les STEM, cela doit être une priorité.

À un niveau systémique, nous devons augmenter les investissements dans les apprentissages et établir une stratégie solide ciblant les personnes en réorientation professionnelle.

Interview Andrea Tarantini

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