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Les différences culturelles, une chance

24.01.2022
par Lisa Allemann

Dans un monde globalisé, les compétences interculturelles et transculturelles sont de plus en plus importantes. Sur le marché du travail, elles peuvent cependant entraîner des malentendus qui ont parfois des conséquences problématiques. Découvrez dans cet article plusieurs manières de les éviter.

Les malentendus peuvent survenir partout où il y a une forme de communication. Dans certains cas, ils sont parfois difficilement détectables même s’ils ont des conséquences importantes. Les différences linguistiques et culturelles peuvent favoriser l’apparition d’un malentendu. Pourtant, on sait depuis longtemps que la diversité peut avoir des effets bénéfiques au sein d’une entreprise.

Reconnaître les différences

«Selon des statistiques, 70% des projets interculturels échouent en raison de malentendus culturels. Non seulement cela n’est pas très efficace d’un point de vue économique, mais a aussi un impact négatif sur la motivation des collaborateurs. Or, si l’on considère la diversité comme un problème, on renonce à utiliser une ressource importante pour maîtriser des travaux et des projets complexes», avertit Irma Endres, responsable de la filière compétences transculturelles à l‘Institut pour la communication et le leadership de Lucerne.

En effet, une équipe diversifiée, avec des points de vue, des expériences et des bases de connaissances différents, est plus à même d’atteindre des objectifs communs qu’une équipe homogène, en particulier dans le cas de tâches complexes. Pour que cela réussisse, les différences culturelles doivent être connues et acceptées. «Une compétence interculturelle importante est la connaissance des valeurs, des principes, des tabous, des croyances, des rituels, des identifications et des héros d’une culture. Des connaissances sur la géographie, la langue, la politique ou la religion, par exemple, peuvent également contribuer à la compréhension et aux ressources qui y sont liées», explique Irma Endres.

S’éloigner des nationalités

Selon Irma Endres, l’une des erreurs les plus fréquentes dans les relations avec des personnes de cultures diverses est de supposer que l’on peut définir les différentes choses à faire ou à ne pas faire selon l’origine. «L’interculturalité part du principe que les cultures sont fermées sur elles-mêmes. Mais ce faisant, on néglige la diversité et la mutabilité d’une culture ainsi que l’importance des expériences individuelles de chacun.», explique-t-elle.

Les nationalités ne constituent donc pas une base pour un ensemble de règles dans les relations avec les personnes concernées. «Le problème de telles hypothèses réside dans le fait qu’avec l’apprentissage de consignes d’action, on développe une certaine insensibilité. On pense que la culture peut être appréhendée et apprise de manière cognitive. Or, ce n’est pas le cas: nous vivons et expérimentons la culture», ajoute Irma Endres. La connaissance des cultures est donc importante, mais on ne doit pas cesser d’observer, de ressentir et de réfléchir.

Il faut prendre conscience que sa propre culture n’est pas le centre du monde.

Transculturalité au lieu d’interculturalité

C’est pourquoi la transculturalité s’établit. «Les concepts transculturels se basent sur des systèmes dynamiques et hybrides. Ainsi, cette compréhension permet des changements et ne donne pas de recettes universelles pour le contact avec des personnes issues d’une culture donnée. En outre, les modèles transculturels ne partent pas du principe que la culture est quelque chose d’objectif, mais d’intersubjectif: ma culture influence la perception que j’ai d’autres cultures ou d’autres expériences culturelles», explique Irma Endres.

On part du principe qu’une personne consciente de la diversité de sa propre culture peut plus facilement aborder d’autres cultures et développer de l’estime pour elles. C’est pourquoi il est indispensable, pour une approche constructive des autres cultures, de percevoir sa propre culture avec toutes ses facettes et ses tensions culturelles. Irma Endres indique «Dans la mesure où cette approche permet de décloisonner les cultures, celles-ci deviennent plus diffuses et insaisissables, ce qui peut être déstabilisant. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir une certaine disposition à prendre des risques dans les relations avec d’autres cultures et d’être capable de reconnaître leurs points communs». Celui ou celle qui n’ose pas ne pourra pas apprendre culturellement.

L’importance de l’échange

Outre la conscience des différences et des points communs culturels, il existe d’autres compétences interculturelles et transculturelles qui peuvent contribuer à garantir une collaboration réussie. «Il faut prendre conscience que sa propre culture n’est pas le centre du monde. La connaissance des langues étrangères, l’empathie, la tolérance à l’ambiguïté, la résilience, la capacité à communiquer, à résoudre les conflits et à s’adapter, ainsi que le fait de considérer l’égalité des cultures et la capacité à apprécier la diversité peuvent être citées comme autres compétences», ajoute Irma Endres.

Elle poursuit: «Il est également important pour la collaboration de clarifier les représentations des rôles et les attentes qui y sont liées. Il existe par exemple des cultures dans lesquelles on ne peut jamais s’impliquer de manière proactive face à une personne hiérarchiquement supérieure, sauf si on en reçoit l’ordre. Dans notre culture, cela est vite perçu comme passif et peu innovant. Mais pour la personne de l’autre culture, c’est une marque de respect». Pour éviter que de tels malentendus ne se produisent, il faut un échange. Malheureusement, la diversité culturelle est encore souvent considérée comme un facteur perturbateur et son potentiel n’est donc pas exploité.

Texte Lisa Allemann

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