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Sports extrêmes et humilité face à la nature

08.01.2018
par SMA

Dans les airs, sur la poudreuse ou en gravissant les sommets, Géraldine Fasnacht excelle dans la pratique des sports extrêmes. Pour 2018, l’aventurière accro à l’adrénaline s’est concoctée un joli programme. Interview.

Freeride, parachutisme, escalade ou base jump et wingsuit. Autant de disciplines dans lesquelles Géraldine Fasnacht poursuit sa quête de sensations fortes. La pratique des sports extrêmes peut être associée à tort à des têtes brûlées qui veulent épater la galerie. Mais la vérité est tout autre. Lorsque l’on s’entretient avec Géraldine Fasnacht, on est tout de suite touché par son humilité face aux éléments naturels. Réfléchie, la femme oiseau prépare chacun de ses exploits avec minutie. Elle n’hésite pas à renoncer en cas de conditions trop complexes. Elle nous accorde une interview pour détailler ses projets et voyages à venir.

Alors que 2018 vient de commencer, parlez-nous de vos projets pour cette année.

Géraldine Fasnacht. Je travaille actuellement sur différents projets avec mes partenaires, à savoir la station de Verbier et le fabricant Porsche. Avec Verbier, station dont je suis d’ailleurs ambassadrice, notre projet pour ce début d’année consiste à réaliser des clips vidéos. Ceci dans le but de présenter les sommets légendaires du Val de Bagnes, dont le Mont Gelé. Cette montagne qui culmine à plus de 3000 mètres d’altitude constitue un des sommets mythiques de la région car depuis 1960 un téléphérique permet d’y accéder. Mais pour redescendre, si l’on opte pour la montagne, aucune piste n’est tracée. Cette année nous inaugurons d’ailleurs le nouveau téléphérique.

Et avec Porsche, plusieurs projets de vidéos en wingsuit et snowboard sont également prévus à partir du mois de mars. L’idée consiste entre autre à valoriser les passions communes que nous entretenons.

Pour revenir à Verbier, en quoi consiste votre rôle d’ambassadrice et quels sont pour vous les points forts de cette station?

Mon rôle consiste à valoriser cette superbe station à travers de nombreuses activités. Le premier point fort concerne sa situation géographique. Contrairement à beaucoup d’autres stations de montagne, Verbier est située sur un haut plateau à 1500 mètres d’altitude et bénéficie d’excellentes conditions météorologiques et d’un ensoleillement en continu. Le domaine skiable de la station offre aussi des possibilités incroyables. Il faut d’ailleurs plus d’une journée pour parcourir l’ensemble de ses pistes. J’apprécie aussi beaucoup Verbier pour ses possibilités de freeride. Les amateurs de hors-piste peuvent en effet rider en pleine poudreuse sur nos itinéraires balisés, en toute sécurité puisque la station veille à sécuriser les lieux pour éviter les risques d’avalanche. Excellent pour ceux qui veulent s’initier à cette pratique de manière intelligente et réfléchie ou en compagnie d’un guide de la station. Verbier est également connue pour ses fêtes et ses clubs où des DJs de renom viennent régulièrement se produire.

La station est aussi la Mecque du freeride avec l’Xtreme de Verbier. Participerez-vous à l’événement début avril?

Oui bien sûr, avec l’hôtel W, nous organisons une journée spéciale en emmenant un groupe de clients sur le lieu de la compétition pour leur faire découvrir l’événement depuis l’intérieur, du point de vue des riders. Je leur expliquerai notamment comment je me
préparais pour l’événement ainsi que la manière d’identifier ma ligne et de la mémoriser afin de la réaliser parfaitement. Je leur raconterai aussi la manière dont les juges notent les participants. (n.d.l.r. Plus d’informations et réservation: www.wverbier.com)

Et après la saison hivernale, quel est votre programme pour 2018?

Je travaille sur la préparation d’un grand projet mêlant voyage en ULM (n.d.l.r. un planeur ultra-léger motorisé), snowboard et wingsuit. A partir de la fin avril je vais en effet débuter un voyage en plusieurs étapes en commençant par les Alpes. Le départ se fera à la Croix de Cœur à Verbier, où l’on bénéficie d’un aérodrome d’altitude, pour ensuite me diriger vers le glacier d’Aletsch. Le principe de ce voyage consiste à survoler la région de chaque étape en ULM afin de repérer les plus belles lignes à rider sur des sommets historiques. Je me poserai ensuite sur un glacier situé à proximité pour dormir une nuit sur place sous tente. Le lendemain, je m’attellerai à l’ascension de la montagne en l’escaladant avant de redescendre en snowboard. Et pour chaque étape, ce projet doit aussi permettre de faire connaître la région par la rencontre d’une personne dont l’histoire s’avère bien ancrée dans le lieu en question.

Quel regard portez-vous sur les sports extrêmes en général et la très forte médiatisation qui les accompagne?

En tant que passionnée des sports extrêmes je suis évidemment friande de belles images. Et il est vrai que celles que l’on peut découvrir aujourd’hui s’avèrent toujours plus impressionnantes et spectaculaires. J’ai moi-même commencé les sports extrêmes en ayant des frissons alors que je regardais des freeriders dévaler le Bec des Rosses durant l’Xtreme de Verbier. Après, il est vrai qu’il faut veiller à s’entourer des bonnes personnes si l’on désire se lancer dans ce type de sports. Pour ma part, j’ai eu la grande chance d’être tout de suite très bien encadrée par ma famille et mon entourage. Lorsque l’on pratique ce genre de disciplines, il faut savoir être humble face à la nature et aux conditions météorologiques. Il m’arrive parfois de renoncer lorsque je ne le sens pas ou que les conditions ne sont pas bonnes.

De manière générale, qu’est-ce que la pratique des sports extrêmes vous apporte dans votre vie quotidienne?

Les sports extrêmes m’ont appris à me connaître à fond. Je sais avec une grande précision où se situent mes limites physiques, techniques et mentales. J’ai également appris à vivre pleinement l’instant présent et à ne pas regretter le passé ni à trop attendre du futur. Car lorsque l’on dévale une pente pleine de poudreuse ou que l’on vole dans les airs avec son propre corps, il faut être à 100% présent, complètement lucide et profiter des sensations uniques que ces instants procurent.

Photo Lionel Favre

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