Aidons les familles en cette période de crise
Les illuminations de Noël sont de retour, quoiqu’un peu plus discrètes que d’habitude en raison des économies d’énergie. Pour beaucoup de familles cependant, c’est aussi au sens figuré que la fête sera moins lumineuse.
Les fêtes de fin d’année sont traditionnellement une période de retrouvailles en famille, de partage et d’abondance. Cette période rime aussi avec dépenses et chaque famille ressent certainement à son échelle les hausses de prix actuelles. En cette fin d’année difficile sur le plan économique, la pression sur les familles les plus précaires est d’autant plus forte. Nous l’avons déjà constaté avec la pandémie de Covid, la superposition de plusieurs crises risque de pousser de nouvelles familles à bas revenus dans la précarité. Les associations caritatives sont unanimes : elles signalent une hausse des demandes d’aide et de la fréquentation des épiceries solidaires, des magasins de seconde main ou des distributions alimentaires.
Notre pays dispose bien sûr d’un filet social avec les aides étatiques. Les subsides pour l’assurance maladie, l’aide sociale ou encore les prestations complémentaires peuvent toutefois se révéler difficiles d’accès. De nombreuses familles dont les revenus se situent juste en dessous des seuils minimaux n’ont pas la possibilité d’en bénéficier. Dans un contexte d’inflation, les activités sportives, culturelles ou de loisirs sont une des premières dépenses que ces familles doivent réduire voire supprimer pour s’en sortir financièrement. En période de crise, il faut certes répondre aux besoins fondamentaux – nourriture, logement, vêtements – mais il ne faut pas négliger l’importance des enjeux à plus long terme. La pratique d’activités enrichissantes est indispensable au bien-être et à la santé des enfants et des jeunes. Ces activités sont parfois le seul moyen de lâcher prise dans un quotidien souvent très chargé.
Les initiatives privées, notamment associatives, prennent ainsi toute leur importance pour accompagner les parents à bas revenu et leur permettre d’offrir une enfance épanouie à leurs enfants. En tant qu’association faîtière en faveur des enfants et des familles, nous constatons à quel point ce soutien est essentiel. Chaque famille a des besoins différents pour faire face aux défis qui lui sont propres. Aider les familles consiste bien sûr en des aides financières, mais aussi en des soutiens ciblés sur ces besoins spécifiques : proposer des solutions de garde d’enfants, accompagner les parents sur le plan éducatif, organiser des espaces d’échange et de parole, favoriser l’accès aux loisirs, etc. Les moments passés en famille sont précieux pour le bon développement des enfants et la qualité de vie de toute la famille.
En cette période de fête et de bonnes résolutions, rappelons-nous le rôle que nous pouvons toutes et tous jouer afin de venir en aide aux familles en difficulté. Les Suisses sont généreux pour soutenir des causes qui leur tiennent à cœur et les besoins sont grands en cette période difficile. Je voudrais saluer ici l’engagement de la population tout en lançant un appel à la solidarité. Soutenons les plus démunis et, à l’heure des célébrations en famille, transmettons ces valeurs d’entraide à nos enfants et nos proches.
Texte Yannick Boillod, Vice-Président de l’Aide suisse à la jeunesse et aux familles
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