Adopter un animal de compagnie : comment faire le bon choix ?
Beaucoup de familles voient l’arrivée d’un nouveau membre poilu agrandir leur cocon familial. Adopter un animal de compagnie n’est cependant pas anodin et oblige à se poser les bonnes questions pour que la cohabitation se passe au mieux et que tout le monde en ressorte grandi.
Dans cette interview, les experts de l’association AtheMae-Cabot’ins nous expliquent comment choisir son nouveau compagnon de vie.
Quelles sont les raisons qui poussent une famille à adopter un animal de compagnie ?
Les raisons peuvent être diverses et sont généralement propres à chaque famille. Mais pour les plus courantes, il y a souvent l’amour des animaux, l’envie de responsabiliser les enfants et/ou de les sensibiliser à la vie animale, le souhait d’avoir une compagnie, l’effet de mode ou encore le besoin d’un chien d’utilité (par exemple un chien de socialisation pour un enfant vivant avec des troubles du neurodéveloppement, ou un chien d’assistance pour une personne en situation de handicap physique ou de maladie, etc.)
Au contraire, dans quels cas n’est-il pas recommandé d’adopter ?
Adopter un animal par effet de mode est rarement une bonne idée, de même qu’adopter par suite d’un cadeau reçu (on ne fait pas cadeau d’un animal). Adopter parce qu’on s’est laissé attendrir en voyant un chiot, un chaton, un lapin, etc. n’est pas recommandé non plus.
Plus globalement, il n’est pas recommandé d’adopter lorsqu’on n’a pas mesuré tous les tenants et aboutissants d’une adoption (contraintes quotidiennes, que faire de l’animal durant les vacances, coûts vétérinaires, etc.). Une adoption doit être un acte mûrement réfléchi et impliquer tous les membres de la famille ; car adopter un être vivant est une grosse responsabilité. Comme disait St. Exupéry dans le Petit Prince, il faut « être responsable de ce que l’on apprivoise ».
Quels sont les animaux qui rencontrent le plus de succès auprès des familles ?
Il s’agit des chats, des chiens, mais également des animaux dits « NAC » qui sont les nouveaux animaux de compagnie comme les lapins, les cochons d’Inde, les furets, etc.
Quelles sont les bonnes questions à se poser pour savoir si l’on est prêt à adopter ?
Il faut se demander si l’on a le temps et l’espace pour s’occuper de l’animal au quotidien selon les besoins propres à l’espèce adoptée, si l’on est prêt à vivre les dégâts que l’animal va peut-être causer et si l’on a les moyens de l’entretenir. Il faut également trouver des solutions de garde pendant les vacances et se renseigner si son canton, sa commune ou son domicile ont mis en place une règlementation spécifique en lien avec l’espèce animale que l’on souhaite adopter.
Comment bien choisir son animal ? Y a-t-il des animaux qui correspondent davantage à tel ou tel type de famille ?
Ici encore, il faut se demander pourquoi veut-on un animal de compagnie et qu’attend-t-on de l’adoption. Cela se fait au cas par cas. Par exemple, si une famille souhaite un chien, il est alors primordial d’analyser les conditions de vie de la famille : est-ce une famille active, ou une famille plutôt sédentaire et casanière, est-ce qu’il y a des enfants en bas âge, etc. Les réponses à ces questions permettent de définir quelle race de chien adopter selon le milieu familial et ses enjeux propres.
Pour un chat, il sera bon aussi de se demander où poser la litière et qui va s’occuper de la nettoyer, est-ce qu’il devra vivre en appartement ou aura-t-on la possibilité de le faire sortir, aura-t-on le temps pour un chat à poils longs si c’est ceux-là qui font chavirer notre cœur.
Pour un NAC, il est important de se demander quel type de relation on cherche à pouvoir entretenir ou non avec l’animal adopté. Un lapin ou un cochon d’Inde ne sont pas des peluches. Et contrairement à ce que les gens imaginent souvent, ils ne sont pas des « animaux pour les enfants » car ils sont des animaux de proie donc de caractère généralement craintif, avec un temps d’apprivoisement qui peut être conséquent. Ces petits animaux n’apprécient pas particulièrement être manipulés, il faut donc être prêt à plus les observer.
Quels sont les bienfaits d’un animal de compagnie pour la vie familiale et l’épanouissement de ses membres ?
Chaque famille, selon qui elle est, va trouver ses intérêts. Là encore, il n’y a pas de règles précises. Un animal peut parfois permettre de rassembler les membres de la famille, de mieux « souder le clan » et de favoriser le partage (partage des tâches, partage des émotions, partage d’expériences, etc.) et le respect. Selon l’espèce, l’animal de compagnie peut aussi inviter au mouvement et aux balades, par exemple lorsqu’il faut sortir le chien ou jouer avec lui, ce qui peut se faire tous ensemble.
Dans le cas des chiens d’utilité, l’animal de compagnie peut aussi apporter une ouverture vers l’extérieur. On constate fréquemment que le chien est un liant relationnel/social. Il permet d’engager la conversation car il est un sujet de discussion. Cela peut ainsi favoriser l’intégration des personnes en situation de handicap, le sentiment de reconnaissance et d’appartenance, et par la même occasion sensibiliser tout un chacun aux différences.
En quoi avoir un animal de compagnie est-il un bon moyen de sensibiliser ses enfants au fait de s’occuper et de prendre soin d’autrui ?
L’enfant apprend, entre autres, par imitation. Il a besoin de modèles pour se construire. Si dans l’adoption d’un animal, les parents montrent le bon exemple de comportement, de l’importance d’assumer ses choix et ses responsabilités, cela peut devenir pour l’enfant une expérience positive significative. Avoir un animal de compagnie peut également aider à développer l’empathie des enfants, et même des adultes.
Cependant, les parents doivent toujours garder à l’esprit que là où des petites tâches responsabilisantes peuvent être confiées à l’enfant, comme remplir la gamelle d’eau, changer une litière ou emmener le chien faire ses besoins, tout doit être adapté à l’âge et au potentiel de l’enfant. Les parents doivent rester conscients que l’animal est sous leur responsabilité et non sous celle de leurs enfants.
Tous les ans, des familles abandonnent leur animal de compagnie. Comment prévenir un tel phénomène ?
Il existe des campagnes de sensibilisation qui sont vraiment bien faites pour prévenir les abandons des chiens. Il faut dissocier les différentes formes d’abandon, car ce n’est pas pareil de prendre ses responsabilités pour emmener son animal dans un refuge car on ne peut vraiment pas faire autrement, par exemple dans le cas d’un décès ou d’une maladie dans la famille, que de se séparer de l’animal car on en a marre des contraintes. Ceux qui abandonnent leurs animaux « sur le bord d’une route » doivent être condamnés.
Il manque d’informations relatives à l’abandon des chats, mais également concernant les problèmes qui peuvent être engendrés en relâchant par exemple son lapin, son cochon d’Inde ou son oiseau en liberté dans la nature.
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