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Développement durable Habitat

Éco-construction: un habitat plus durable

30.11.2021
par Léa Stocky

Selon le site officiel de l’Etat de Vaud, le secteur du bâtiment génère en Suisse plus de 40% des besoins en énergie et des déchets et est à l’origine de 80% des besoins en matière première. Dans un monde touché par le changement climatique, il apparaît urgent de trouver des solutions durables dans le domaine de la construction.

Une construction durable, aussi appelée éco-construction, désigne la conception ou la rénovation d’édifices économes en énergie qui respectent les principes du développement durable. Ce terme est introduit pour la première fois en 1987 dans le rapport Brundtland par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Deux dimensions sont importantes: l’espace et le temps. Les ressources doivent être pérennes tout en étant disponibles pour tous. Le développement durable est un équilibre entre trois piliers: l’écologique, l’économique et le social. En ce sens, une habitation durable doit respecter ces trois piliers, autant dans sa construction que dans son utilisation. Ainsi, si une attention particulière est portée aux matériaux utilisés, les conditions de vie des habitants de même que l’emplacement de la bâtisse sont à prendre en compte.

Autosuffisance énergétique

Si l’on veut utiliser le moins d’énergie possible, il faut réfléchir au choix des matériaux utilisés pour la construction des bâtiments. Des matériaux locaux et durables tels que le bois, le chanvre ou encore la terre crue, de même que des matériaux recyclés comme le verre, le bambou, le sable ou le métal sont privilégiés. Ils doivent aussi être le moins dangereux possible pour l’homme, de façon à créer un environnement sain et de qualité. Afin de rendre les bâtiments de plus en plus autonomes en énergie et ainsi réduire les coûts de leur occupation, une attention particulière est portée à l’isolation thermique et sonore.

Aujourd’hui, de plus en plus d’architectes et de constructeurs cherchent à réaliser des constructions qui soient les plus durables possible. Par exemple, depuis environ dix ans, un étrange bâtiment se dresse à Miami aux États-Unis. Conçue par l’architecte Chad Oppenheim et nommée projet COR, la tour de 122 mètres de haut interpelle par son design: sa façade blanche est percée de trous géants dans lesquels tournent de véritables éoliennes. Les éoliennes et les panneaux photovoltaïques produisent une partie de l’électricité et des capteurs solaires thermiques fournissent le bâtiment en eau chaude. De grandes fenêtres font pénétrer les rayons du soleil et réduisent ainsi les besoins en lumière artificielle.

Autre exemple: le centre d’exposition BMW Welt à Munich construit en 2007. Né de la volonté d’allier design et construction durable, le bâtiment utilise l’énergie solaire passant par le toit et les façades pour réchauffer le bâtiment, tandis que des surfaces en verre et de la végétation aident à maintenir la température à un niveau agréable et permettent à l’édifice de s’adapter aux saisons.

Pour construire durablement, il ne faut pas craindre de voir trop petit ou trop grand. En effet, les éco-constructions sont des bâtiments de tous types et de toutes tailles. Si la tour de Miami se compose d’une vingtaine d’étages, les Tiny Houses sont un parfait exemple de constructions durables. Ces micromaisons sont souvent construites par le propriétaire même, favorisant ainsi les circuits courts et l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement. Très petites, elles nécessitent peu d’énergie et s’adaptent au milieu dans lequel elles sont stationnées. La possibilité d’installer des systèmes de récupération de l’eau de pluie et des panneaux solaires comble les besoins en eau chaude et électricité. D’un point de vue économique, les Tiny Houses permettent d’accéder à la propriété à un moindre coût. Enfin, ces petites maisons envisagent l’habitat et la manière d’occuper l’espace différemment: plus besoin de grands espaces et de nombreux objets, les habitants des Tiny Houses ne possèdent que ce dont ils ont vraiment besoin.

L’environnement

Une attention particulière est portée au climat du lieu où le bâtiment est construit. En effet, les besoins de la construction changent, selon qu’elle se trouve dans un milieu chaud ou froid, humide ou sec, ensoleillé ou ombragé.

D’un point de vue social, les bâtiments durables doivent assurer le confort des personnes qui y habitent ou y travaillent. Le projet COR de Miami se compose de bureaux, de logements, de commerces et de restaurants. Les personnes qui fréquentent ce lieu ont à disposition tout ce dont elles ont besoin. Les différents espaces sont fonctionnels, garantissant aux habitants la meilleure utilisation possible des lieux et favorisant ainsi leur bien-être.

Le lien entre proximité et qualité de vie se retrouve à l’échelle des quartiers. De plus en plus d’écoquartiers voient le jour dans plusieurs villes du monde, comme à Fribourg-en-Brisgau, à Lyon ou à Neuchâtel. Ces quartiers durables sont le résultat de projets d’aménagement du territoire urbain: réduction de l’usage de la voiture grâce au développement des transports en commun et de zones piétonnes, utilisation des énergies renouvelables, récupération de l’eau pluviale, protection de la biodiversité etc. La vie de quartier y est favorisée, de même que la mixité sociale, culturelle et générationnelle. Loin de ne s’attacher qu’à la construction individuelle, les quartiers durables questionnent la définition de la vie en ville et cherchent à l’adapter en fonction des besoins des populations.

Texte Léa Stocky

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