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Éditoriaux Sport

Le sport, vecteur de liberté et d’ouverture

28.06.2024
par SMA

La composition de l’équipe olympique des réfugiés formée par le Comité International Olympique (CIO) a été annoncée début mai 2024.

Accueillis par 15 Comités Nationaux Olympiques et pratiquant 12 sports, les membres de cette équipe sont au nombre de 36 et représentent les 100 millions et plus de personnes déplacées de force dans le monde.

L’équipe est dirigée par l’Olympic Refuge Foundation qui aide également les jeunes victimes de déplacements partout sur terre à retrouver un sentiment d’appartenance et à améliorer leur santé mentale et leur bien-être grâce au sport.

  • Masomah Ali Zada a fait ses débuts olympiques lorsqu’elle a couru aux Jeux de Tokyo 2020. Elle a ensuite été la première athlète réfugiée à siéger à la commission des athlètes du CIO. Elle est aujourd’hui ravie d’avoir été nommée cheffe de mission de l’équipe olympique des réfugiés pour les Jeux de Paris 2024, rôle qu’elle évoque avec nous ici.
  • En tant que cheffe de mission, Masomah Ali Zada sera la porte-parole de l’équipe olympique des réfugiés et aura à cœur de démontrer la valeur des sociétés inclusives qui accueillent des réfugiés.
  • Elle succède à Tegla Loroupe, laquelle a été cheffe de mission de la toute première équipe olympique des réfugiés formée pour les Jeux de Rio 2016, puis à nouveau pour l’édition de Tokyo 2020.

Masomah Ali Zada étudie actuellement le génie civil à l’Université de Lille et a été nommée à la commission des athlètes du CIO en juillet 2022.

« C’est un immense honneur pour moi d’être cheffe de mission. Je participerai à nouveau aux Jeux olympiques, mais pas en tant qu’athlète. Cette fois-ci, ce sera très différent. Ce sera un grand moment de fierté pour moi ».

« Je me rappelle de deux hommes qui scandaient mon nom à Tokyo : Ali Zada ! Ali Zada ! Je n’oublierai jamais le soutien qu’ils m’ont apporté.

J’espère qu’ils seront nombreux aussi en 2024 pour encourager les athlètes réfugiés lors de leurs courses, car nous avons rêvé de participer aux Jeux olympiques et à des compétitions internationales ».

Unis sous un seul et même drapeau

«Les sports olympiques et le Mouvement olympique nous ont permis de nous rassembler. J’ai grandi dans un pays que j’ai été obligée de fuir à cause de la guerre. J’ai dû m’installer dans de nouveaux pays, au contact de nouvelles cultures. J’ai grandi dans un climat de discrimination et d’inégalité. Nous sommes arrivés dans ces nouveaux pays en tant que réfugiés et avons dû tout recommencer de zéro.

Le sport a déjà montré qu’il pouvait aider les réfugiés. De nombreux réfugiés ont traversé des moments extrêmement pénibles et sont psychologiquement très fatigués. Masomah Ali Zada

Dans mon pays d’origine, les femmes ont été privées de leurs droits les plus fondamentaux. J’ai commencé à faire du vélo et ce n’était pas bien perçu. On peut même dire que c’était interdit. Toutefois, ma participation aux Jeux a montré que le sport était ouvert à tous. C’est un symbole d’égalité et de liberté. J’ai le sentiment d’avoir brisé ce tabou. J’ai également prouvé que les femmes, elles aussi, pouvaient pratiquer le cyclisme.

L’équipe olympique des réfugiés a réuni sous un seul et même drapeau des athlètes réfugiés de nationalités, de langues et de cultures différentes. Le tout sous le nom d’équipe olympique des réfugiés. Cette équipe est un véritable symbole de paix et d’espoir. Nous avons prouvé que nous pouvions vivre ensemble en harmonie et en acceptant nos différences ».

Le sport, une occasion de repartir de zéro

« Le sport a déjà montré qu’il pouvait aider les réfugiés. De nombreux réfugiés ont traversé des moments extrêmement pénibles et sont psychologiquement très fatigués. Ils ont l’impression que la vie est très difficile. Mais il y a eu énormément de réfugiés qui, lorsqu’ils ont commencé à pratiquer un sport, ont compris qu’ils pouvaient réinventer leur vie, qu’ils pouvaient s’autoriser à penser à l’avenir.

Je suis très heureuse de représenter cette équipe qui ne ressemble à aucune autre. Je suis convaincue que ses membres ont le potentiel pour aller décrocher des médailles aux Jeux de Paris 2024. Notre équipe porte de nombreux espoirs, notamment pour les réfugiés, et nous partageons tous le même message : un message de paix et d’espoir ».

Texte Masomah Ali Zada, Cheffe de mission de l’équipe olympique des réfugiés formée par le CIO pour Paris 2024

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