Quel avenir pour la voiture électrique ?
La voiture électrique a de plus en plus la cote auprès de la clientèle privée. Véritable pilier d’une mobilité en plein changement, ce type de véhicule s’avère être une solution efficace pour réduire les émissions de CO2 émis par le flux routier.
Retour sur l’avenir des véhicules à batterie et leurs avantages et inconvénients avec Nicolas Müller, responsable de la mobilité électrique et Vincent Perrin, responsable produit mobilité électrique chez Groupe E.
Dans un contexte de mobilité suisse, quel rôle joue la mobilité électrique ?
NM: Ces cinq dernières années, l’électromobilité individuelle s’est fortement développée. Aujourd’hui, presque 30% des nouvelles immatriculations sont entièrement électriques ou hybrides, et cela continue de grimper. Le principal moteur de cette augmentation est l’évolution des objectifs internationaux qui visent une réduction des émissions de CO2. En conséquence, l’industrie automobile a dû s’adapter pour ne pas subir de lourdes pénalités, les voitures thermiques dépassant largement les limites d’émissions de CO2 fixées par l’UE.
Quels sont les avantages et les désavantages d’une voiture électrique ?
VP: L’avantage majeur est l’efficacité énergétique du véhicule. Une voiture électrique utilisera 75-80% de l’énergie apportée au véhicule, ce qui implique moins de perte que pour d’autres motorisations. Le rapport est inversé avec les voitures thermiques qui n’utilisent qu’environ 25% de l’énergie, le reste étant en partie dissipé sous forme de chaleur.
NM: Sur la durée de vie totale du véhicule, il y a moins d’émissions de CO2. De plus, les coûts totaux sont plus faibles par kilomètre qu’avec une voiture thermique. Certains désavantages sont le coût d’achat qui est plus élevé qu’une voiture thermique, le poids des véhicules électriques qui est également plus élevé car la batterie pèse lourd et enfin, les recharges qui prennent plus de temps qu’une voiture thermique pour un plein d’essence, soit une vingtaine de minutes pour passer d’une charge de 20% à 80%.
Les longs trajets sont-ils envisageables en termes d’autonomie de la voiture ?
VP: Les grands axes autoroutiers ont été équipés de bornes de recharges à grandes puissances. Grâce à cela, certains véhicules déjà présents sur le marché peuvent être chargés pour une centaine de kilomètres en seulement quelques minutes. La recharge publique en Suisse est déjà très efficace et bien assurée pour les longs trajets. On compte actuellement environ 12’000 bornes sur l’ensemble du pays.
Recharger sa voiture avec 100% d’énergies renouvelables, est-ce possible ?
VP: Tout à fait. Le propriétaire d’une maison individuelle qui dispose de panneaux solaires, par exemple, peut effectuer ses recharges entièrement avec cette énergie. Les distributeurs d’énergie proposent aussi des raccordements avec une grande partie d’énergies renouvelables. Nous sommes sur la bonne voie à ce niveau-là.
Comment voyez-vous l’avenir des véhicules électriques ?
NM: Le nombre de voitures électriques entre 2030 et 2035 devrait atteindre 50% de l’ensemble du parc automobile suisse. Je pense aussi que les voitures électriques seront disponibles au même prix que les voitures thermiques et que tous types de véhicules seront disponibles en variante 100% électrique.
VP: Il est certain que la mobilité électrique sera le standard de demain, sans que cela soit pour autant l’unique solution à long terme. Le nombre de voitures de tourisme en circulation sur nos routes va devoir diminuer. Il faudra également harmoniser et rendre toujours plus attractive l’offre de nos transports publics.
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