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Éditoriaux Mobilité

Mobilité électrique : La Suisse arrêtera-t-elle de se mettre des bâtons dans les roues ?

27.09.2023
par SMA
Geoffrey Orlando, responsable du nouveau bureau romand de Swiss eMobility

Geoffrey Orlando
responsable du nouveau bureau romand de Swiss eMobility

La transition vers la mobilité électrique est en marche à l’échelle mondiale, et la Suisse n’est pas en reste. Cet été, près de 30% des nouvelles immatriculations concernaient des véhicules électriques. D’ici 2035, ce n’est pas moins de 3 millions de ces véhicules qui circuleront sur nos routes. Malgré cette avancée technologique et l’engouement de la population envers celle-ci, une question cruciale demeure : la Suisse est-elle prête pour cette révolution énergétique ?

Hélas, le cadre politique pour la mobilité électrique se détériore. Contrairement à de nombreux pays voisins, la Suisse offre de piètres conditions : l’absence de subventions pour l’achat de véhicules électriques, de médiocres réglementations pour le développement des infrastructures de recharge et la délégation de la responsabilité des autorités entre elles, conséquences d’années d’inaction dans la création de conditions favorables au marché. Cette vacuité nuit à l’économie de la branche, alors même que celle-ci a connu une florissante émergence au cours de la dernière décennie.

Les autorités ne comptent pas améliorer cette situation, bien au contraire. L’annonce de la suppression de l’exonération de taxe d’importation des véhicules électriques en 2024 signifie la fin de l’exception pour les véhicules à faibles émissions. Le Conseil fédéral a quant à lui rejeté une motion en août dernier visant à garantir le droit à la prise en Suisse. Ce droit profiterait directement aux trois quarts de la population habitant dans des bâtiments multi-résidentiels ou simplement locataires, qui pourraient ainsi avoir la possibilité d’exiger l’accès à la recharge au domicile. Mais le coup le plus dur vient de la commission concernée du Conseil des Etats (CEATE-E) qui a annoncé début septembre son intention de supprimer le programme de subvention pour l’infrastructure de recharge lors de la révision de la loi CO2. Cette politique est incompréhensible et envoie un signal négatif à la population donnant ainsi l’impression que les autorités suisses ne sont pas véritablement en faveur de la mobilité électrique.

Ce manque de soutien politique clair en Suisse entrave la prospérité économique de la branche, péjorant ainsi les investissements et l’innovation dans ce domaine. En prévision des élections fédérales de cet automne, il est essentiel que l’enthousiasme de la population envers la mobilité électrique soit repris et défendu par un grand nombre de politiques. La Suisse doit sans plus attendre prendre le virage de l’électrique.

Texte Geoffrey Orlando, responsable du nouveau bureau romand de Swiss eMobility

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