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Mobilité

Massifier les mobilités alternatives afin d’alléger le trafic routier

27.09.2023
par Maévane Mas

La mobilité est un enjeu de taille pour les villes suisses. Entre pollution et saturation routière, les milieux urbains se doivent d’améliorer le bien-être et la santé afférents à la mobilité. Les alternatives vertes telles que le vélo ou les transports partagés doivent notamment être valorisées au cœur des villes.

Guillaume Drevon, géographe spécialisé dans les questions de rythmes de vie associés à la mobilité et chercheur à l’EPFL au sein du laboratoire de sociologie urbaine, explique comment faire face aux défis de la mobilité urbaine.

Guillaume Drevon, quels sont les plus grands défis actuels en termes de mobilité ?

L’enjeu majeur est le rôle de la voiture dans la mobilité de demain. Pour atteindre l’objectif zéro carbone à l’horizon 2050, il est impératif de réduire de 40 % à 50 % l’usage de la voiture individuelle d’ici 2030.
Aussi, la « bonne » mobilité est encore perçue comme étant efficace, lointaine et rapide. Il est essentiel de bouleverser ces perceptions en valorisant le lent, le local et le court distance qui offrent aussi beaucoup d’avantages: diminution du stress, réduction de l’impact environnemental ou encore proximité dans les relations sociales.

Le troisième point est une question d’aménagement du territoire. Nos environnements de vie ne sont pas adaptés, ce qui nous oblige à nous déplacer fréquemment pour nos activités. L’objectif est de rendre nos quartiers plus attrayants pour retenir les habitants localement.

Comment faire face au trafic sur les routes urbaines ?

Il s’agit premièrement d’encourager le report modal. Une grande partie des déplacements courte distance sont réalisés avec des voitures individuelles. Ces distances pourraient par exemple être parcourues en vélo, reportant ainsi une partie du flux routier sur les voies vertes.

Il est aussi essentiel de promouvoir le partage de véhicules. Une voiture reste majoritairement en stationnement et ne sert donc pas. Finalement, piétonniser et rendre la voiture périphérique à la ville est primordial. De très bons exemples à ce niveau-là sont les villes de Bâle et de Berne.

Quels projets verts mettre en place pour diminuer la pollution routière ?

Pour réduire la pollution routière, des solutions massives sont nécessaires. Genève se démarque en Suisse romande avec des projets de mobilité tels que le Léman Express et la voie CEVA, qui contribuent à réduire la dépendance à la voiture. En complément de la voie ferroviaire, il est nécessaire de massifier les mobilités douces telles que le vélo. Ces autoroutes à vélo que l’on voit en Hollande et aujourd’hui à Genève entre Annemasse et les Eaux-Vives absorbent un flux impressionnant.

Existe-il des projets novateurs en termes de mobilité douce ?

Une combinaison entre une flexibilisation du travail, un renforcement du transport public et un accès plus important au vélo permettrait de répondre en grande partie aux défis actuels de la mobilité urbaine. Cependant, pour atteindre les objectifs politiques, la solution ne se trouve pas uniquement dans la technologie mais aussi dans les modes de vie des individus et leur capacité à changer.

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