Contribuer positivement à la société grâce à des objectifs sociaux et environnementaux, telle est la mission d’une entreprise à impact. Beaucoup d’entre elles sont dirigées par des femmes, mais malheureusement, les financements trop peu importants ne leur permettent souvent pas de faire décoller leurs affaires.
Pour y remédier, le Cartier Women’s Initiative, un programme créé en 2006, vise à renforcer les capacités des femmes entrepreneures pour les aider à développer leurs entreprises et à renforcer leurs compétences en matière de leadership. Dans cette interview, sa directrice, Wingee Sin, nous explique en quoi le soutien aux femmes cheffes d’entreprises est essentiel pour garantir un monde plus équitable.
Wingee Sin, quelles sont les difficultés que les femmes entrepreneures peuvent rencontrer ?
Le financement accordé aux entreprises tenues par des femmes est moins important que lorsqu’elles sont dirigées par des hommes, et ce de manière significative. Or, pour qu’une entreprise ait l’opportunité de se développer, il faut qu’elle ait des financements suffisants dès les premières phases de sa création. Dans le secteur de l’entrepreneuriat à impact, cela est encore plus important car ces entreprises créent des changements qui bénéficient à tout le monde.
Les autres défis concernent la vie des femmes en général, qui est ponctuée par de nombreux événements qui peuvent freiner une carrière ou un projet, tels que la grossesse et le fait de devenir mère.
Quelles sont les solutions pour remédier au fait que leur travail soit souvent sous-représenté ?
La solution réside dans une plus grande sensibilisation à ce sujet et en une meilleure connaissance des entreprises fondées par des minorités, et ce à toutes les échelles. Même en tant qu’individu, en allant faire nos courses, nous pouvons avoir une plus grande conscience des produits que nous achetons : Par qui sont-ils créés et commercialisés ? Leur chaîne de production est-elle éthique ?
Comment soutenez-vous concrètement les femmes dans le développement de leur entreprise ?
Le Cartier Women’s Initiative encourage l’entrepreneuriat à impact des femmes à travers un soutien financier qui se matérialise par une subvention de départ, puis si elles le souhaitent un prêt à faible taux d’intérêt. Nous proposons aussi aux entrepreneures des ateliers et des formations académiques qui leur permettent d’acquérir des outils pour les aider à développer leurs projets, ainsi qu’une visibilité accrue dans les médias et une meilleure reconnaissance de la part des pairs. Notre réseau compte aujourd’hui plus de 300 femmes entrepreneures !
Quelles sont les conditions pour postuler au programme Cartier Women’s Initiative ?
Nous recherchons des entreprises à but lucratif qui existent depuis moins de six ans et dont l’objectif est de régler un des objectifs fixés par le Groupe des Nations Unies pour le développement durable. Elles doivent bénéficier de revenus réguliers depuis au moins un an, avoir levé moins de 2 millions de dollars de financement externe et être détenues à majorité par des femmes. Les femmes nominées doivent y tenir un poste de direction. Il est également essentiel qu’elles aient du temps à consacrer à notre programme et à notre communauté.
Dans quels types d’entreprises les candidates sont-elles investies ?
Les femmes qui font partie de notre programme travaillent dans le secteur des soins, qui concerne 25% de nos postulantes. Nous comptons également beaucoup de femmes dans les secteurs de l’égalité femmes/hommes et de l’éducation.
Quels sont les critères de sélection des nominées ?
Nous avons différents critères de sélection. Tout d’abord, nous cherchons à évaluer et mesurer l’impact que les femmes entrepreneures ont avec leur entreprise. Nous sommes également très attentifs à la manière dont elles peuvent assurer la durabilité de leur entreprise du point de vue de leur modèle financier.
Que nous réserve l’édition 2024 ?
En 2024, notre cérémonie de récompense aura lieu en Chine à Shenzhen. Nous avons beaucoup travaillé ces dernières années avec des entrepreneures chinoises, c’est pourquoi je me réjouis de pouvoir y partager leur travail local avec les activités de notre programme global.
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