obtenir une peau en bonne santé à tout âge
IStockPhoto/Su Arslanoglu
Femmes

Obtenir une peau en bonne santé à tout âge

31.08.2023
par Maévane Mas

Tout au long de notre vie, notre peau évolue et se renouvelle. Rougeurs, rugosités, tâches pigmentaires et boutons peuvent apparaître et persister. Bien que certains produits disponibles en magasin suffisent parfois à traiter ces apparitions cutanées, il est essentiel de savoir quand consulter un professionnel.

Dr. Daniel PerrenoudExpert en dermatologie

Dr. Daniel Perrenoud
Expert en dermatologie

Le Dr Daniel Perrenoud, ancien chef de clinique à l’Hôpital Universitaire de Genève (HUG) et au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), est un expert renommé en dermatologie. Dans cette interview, il partage son expertise sur les problèmes cutanés et explique comment les aborder. En tant que fondateur d’un centre spécialisé en dermatologie générale ainsi qu’en dermato-esthétique et lasers, le Dr Perrenoud offre ses conseils pour prendre soin de sa peau.

Dr Daniel Perrenoud, quels sont les signes les plus courants d’une peau en mauvaise santé ?

Les pathologies les plus courantes sont l’acné, les verrues et les mycoses. Aussi, les grands syndromes dermatologiques sont le psoriasis, l’eczéma, les allergies, les réactions médicamenteuses et les manifestations cutanées de maladies virales. Il peut aussi s’agir de rougeurs, de rugosités, de croûtes, d’irrégularités pigmentaires, donc de taches brunes ou rouges, de boutons, de plaques, etc.

Quand devrait-on consulter un dermatologue plutôt que de traiter le problème soi-même ?

Ce que redoute chaque dermatologue, c’est que le patient passe à côté d’un mélanome. Il est donc important de consulter dès qu’il y a une lésion nouvelle qui persiste, qui s’étend avec des bords irréguliers et qui ne guérit pas avec les moyens de la pharmacie de ménage. De manière plus générale, si de la fièvre apparaît ou qu’il y a du pus, des rougeurs autour d’une plaie ou d’une piqûre ou encore si un abcès est douloureux, il s’agit de consulter.

Aussi, certains jeunes ont une acné très inflammatoire et la traitent uniquement avec des soins homéopathiques et des régimes alimentaires inappropriés. Le retard de prise en charge dermatologique précoce et efficace que cela induit me navre particulièrement. Il est toujours plus compliqué, plus long et plus cher de traiter des cicatrices que d’empêcher leur apparition.

Quels sont les soins médicaux les plus recommandés pour les personnes ayant de l’acné ?

Les peelings doux tels que les exfoliants et les gommages à microbilles sont très utiles en tant que traitement contre l’acné légère ou pour l’entretien afin d’éviter la récidive à la suite d’une acné plus importante. Pour les acnés hormonales, il existe des traitements qui rendent la glande sébacée moins sensible aux hormones circulantes.

Lorsque cela s’aggrave, des traitements externes tels que le peroxyde de benzoyle peuvent être recommandés. Des antibiotiques anti-acné peuvent aussi être très efficaces contre l’acné inflammatoire. Pour les cas graves, il existe des thérapies physiques avec de la lumière ou des traitements oraux avec des dérivés de vitamines A.

Les peelings médicaux sont-ils la solution ?

Pour moi, les peelings médicaux profonds sont réservés aux peaux très endommagées, car ils modifient la texture de la peau, engendrent une perte de la pigmentation et nécessitent des pansements de grands brûlés pendant plusieurs semaines. Cela demande une prise en charge très spécifique. Pour ces différentes raisons, je ne pratique plus de peeling aussi important et les ai remplacés par des lasers microfractionnés non-ablatifs.

Quels sont les soins les plus pratiqués sur les peaux vieillissantes ?

Aujourd’hui, une tendance se dessine clairement. Mes patients sont principalement des personnes soucieuses de leur hygiène de vie globale et qui viennent faire des soins préventifs ou d’entretien pour éviter plus tard le lifting et la chirurgie. La clientèle cherche à bien vieillir. Il existe pour cela des produits à cheval entre les cosmétiques et la pharmaceutique : les cosméceutiques.
Au niveau des traitements esthétiques, les plus utilisés sont les injections de gel d’acide hyaluronique, le botox, les lasers et les autres techniques basées sur l’énergie. Ces techniques non invasives maintiennent la peau dans un état plus jeune et en bonne santé en diminuant le nombre de cellules dites sénescentes. On ne peut pas empêcher de vieillir, mais on peut maintenir une certaine jeunesse de la peau. Il est primordial pour moi que ces interventions soient naturelles et ne se remarquent pas au premier coup d’œil. Elles doivent flatter la personne, pas la transformer.

Vous parliez des lasers fractionnés ablatifs et non-ablatifs. Existe-t-il des risques importants lors de la pratique de tels soins ?

Les lasers fractionnés ont révolutionné notre approche. Nous ne faisons presque plus de lasers dits de resurfacing et la dermabrasion profonde à la meule rotative a été abandonnée depuis des années. Avec ces derniers, il existait de grands risques de cicatrices, de brûlures et de dyschromies. Les lasers fractionnés, ablatifs ou non-ablatifs, permettent d’aller en profondeur sans agresser trop largement la peau, ce qui réduit grandement les risques. Aujourd’hui, les lasers non-ablatifs microfractionnés sont tellement fins qu’ils ne font même plus de trous. Ils sont extrêmement efficaces pour gommer les cicatrices et peuvent être utilisés pour le photorajeunissement. Cela est vraiment révolutionnaire.

Justement, quelles sont les innovations récentes dans le domaine des soins dermatologiques médicaux ?

Pour les maladies cutanées, des avancées majeures se sont faites avec les thérapies ciblées qui bloquent les molécules importantes de la pathologie. Avec une injection tous les deux mois, on arrive par exemple à améliorer de 75 %, voire de 100 % le psoriasis de certains patients.

Pour conclure, nous vivons une réelle révolution dermatologique. Nous observons déjà une régression des métastases des mélanomes avancés, ce qui est une grande avancée. Nous allons aussi voir apparaître de plus en plus d’individualisation des traitements. La recherche de molécules et de compléments alimentaires qui nous permettent de bien vieillir est aussi en plein développement.

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