Interview par Léa Stocky

Fabio Zingg : « Il faut sortir de chez soi et se lancer »

Le jeune photographe suisse capture les plus beaux paysages avec son appareil. Il nous parle de sa passion.

À 15 ans, Fabio Zingg a fait de la photographie sa passion. Aujourd’hui âgé de 23 ans, le jeune suisse enfile ses chaussures de randonnée dès qu’il en a l’occasion. Que ce soit en Suisse ou dans le monde entier, il capture au travers de son objectif des paysages à la fois époustouflants, mystiques et uniques, selon ses mots. Il nous confie les dessous de son aventure de vie qu’il n’est pas près d’arrêter.

Fabio Zingg,Photographe

Fabio Zingg
Photographe

Fabio Zingg, qu’est-ce qui vous a poussé à devenir photographe ?

J’ai entrepris un apprentissage pour devenir banquier quand j’avais 15 ans. Au même moment, j’ai commencé à passer de plus en plus de temps à l’extérieur accompagné de mon appareil photo. Au bout d’un certain temps, ces moments passés dehors sont devenus essentiels à mon quotidien. Étant donné que beaucoup de mes amis avaient déménagé, je prenais aussi beaucoup le train pour aller les voir, ce qui m’a permis d’explorer la Suisse. J’avais trouvé ma nouvelle passion. Après une année, j’ai rencontré des amis sur Instagram avec qui j’ai pu la partager.

Comment est né le groupe The Alpinists ?

Tout a commencé avec un groupe WhatsApp dans lequel les membres échangeaient des idées de randonnées. J’ai rejoint la bande quand j’avais 16 ans, je n’étais pas encore très expérimenté. On partait en excursion en Suisse et on en profitait pour échanger nos savoirs et nos compétences en matière de photographie.

Nous souhaitons avant tout inspirer les jeunes de Suisse à sortir de chez eux et à explorer le monde. Les randonnées sont un bon moyen d’échapper au stress du quotidien et permettent de sensibiliser aux changements que subit la nature. Notre priorité est encore et toujours le partage d’expériences et la possibilité de vivre en commun une passion qui nous anime tous. C’est aussi plus amusant de travailler ensemble !

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?

Ce que je préfère est le fait que je ne sais jamais ce qui arrivera le lendemain. J’ai la possibilité de découvrir de nouveaux endroits et de vivre de nouvelles aventures chaque jour. Lors de mes excursions en Suisse ou dans d’autres pays, je rencontre aussi énormément de nouvelles personnes. Le fait de ne pas avoir de routine est très excitant, même si cela peut aussi parfois se révéler fatigant.

Avez-vous une photo préférée ?

Je n’ai pas de photo préférée en particulier mais je me souviens de certaines excursions qui m’ont particulièrement marqué. Je repense à une année à la fin du mois d’août en Suisse où des amis et moi avions décidé d’aller photographier un sommet des Alpes assez pointu et difficile qui n’a pas encore été beaucoup capturé. À cette période, le temps nous paraissait idéal pour une telle randonnée. Toutefois, nous étions à 3000 mètres d’altitude et nous avons dû marcher quatre à cinq heures sous la pluie. Lorsque nous sommes arrivés au camp, nous étions trempés et gelés et nous avons eu du mal à nous motiver pour ressortir, au point que nous pensions avoir loupé le meilleur moment pour prendre des photos. Finalement, une fois au sommet, le ciel s’est dégagé et s’est teinté de couleurs dorées. J’ai alors pu photographier l’une des plus belles vues que j’ai eu l’occasion d’observer en Suisse. Ce genre de moments me motivent à toujours aller plus loin et à me surpasser pour pouvoir continuer à saisir de tels spectacles.

Que voulez-vous montrer à travers vos photos ?

Mon principal but est d’inspirer les jeunes à sortir de chez eux et à ne pas seulement se cantonner dans un travail qu’ils n’aiment pas ou rester à la maison à jouer à des jeux vidéo.

Il est aussi important de se tenir informé de la crise climatique. En tant que photographe, j’essaie de faire mon possible à ce sujet. C’est en effet notre responsabilité de montrer les effets du dérèglement climatique, c’est pourquoi je cherche à sensibiliser tout un chacun et je soutiens des initiatives qui font de notre planète un meilleur endroit pour y vivre.

Comment planifiez-vous vos voyages et qu’en retirez-vous ?

Je sauvegarde les localisations des endroits que j’ai visités et de ceux où j’aimerais aller sur Google Maps. Je cherche aussi des idées de randonnées sur Instagram. Avant, j’utilisais également beaucoup Google Earth pour trouver des endroits préservés de l’activité touristique.
Au niveau du financement des voyages, j’essaie d’optimiser du mieux que je peux mon temps et les projets avec les marques pour lesquelles je travaille. Si je pars à tel ou tel endroit, je les contacte pour savoir si elles sont intéressées, ce qui me permet de combiner mes projets professionnels et personnels.

En Suisse, les randonnées durent la plupart du temps au moins trois ou quatre heures, ce qui représente un temps conséquent. Au-delà des avantages physiques liés au fait de pratiquer une telle activité, j’en retire beaucoup de positivité. J’aime aussi découvrir de nouvelles cultures et cela me fait également apprécier ce que nous avons en Suisse.

J’essaie de voyager de la façon la plus lente possible et d’utiliser des bus ou encore de louer une voiture. Mes plus belles photos étant prises lors de randonnées, j’essaie toujours d’aller marcher dès que je le peux.

Il est important de rappeler qu’avoir de bonnes connaissances en géographie est essentiel. Il faut aussi toujours se renseigner sur les saisons et le temps qu’il fait sur place lorsque l’on voyage.

Quel a été votre meilleur voyage jusqu’ici ?

J’ai passé un mois au Pérou l’année dernière où j’ai pu travailler avec l’office du tourisme. Avec cinq autres Européens, nous avons énormément visité et vu tout ce qu’il était possible de voir, de l’Amazonie aux montagnes en passant par le désert. Nous avons rencontré des locaux et goûté à leur nourriture incroyable. Tout était organisé et préparé.

Image: Fabio Zingg

Votre travail vous permet de passer beaucoup de temps à l’extérieur. Vous oblige-t-il parfois à rester à l’intérieur et si oui, pourquoi ?
Oui, bien sûr. Je pense que beaucoup de personnes oublient toutes les tâches administratives que l’on doit faire en tant que photographe. Il faut planifier les voyages, répondre aux mails, écrire des factures ou encore faire des recherches. Le travail sur les réseaux sociaux prend aussi énormément de temps car il faut alimenter les stories.

Le paysage change au fil des saisons. Comment vous adaptez-vous à ces changements ?

Le fait que les paysages changent vite est très intéressant. Personnellement, je préfère l’été, le printemps et l’automne car je suis toujours un peu moins motivé en novembre et en décembre, notamment à cause de mon service militaire que je dois effectuer à cette période.
En été, j’apprécie les températures chaudes qui me permettent de me baigner dans les lacs et de dormir en montagne. De plus, et ce n’est pas négligeable, j’ai besoin de moins de bagages en été lorsque je pars en excursion. Le photographe en moi se réjouit également toujours d’un ciel sans nuage et de la lumière estivale qui éclaire les paysages.

En été, la Suisse est pleine de couleurs. Quels sont vos endroits préférés pour prendre des photos pendant cette période ?

En général, je dirais le Valais et les Grisons car il y a énormément de lacs alpins dans lesquels il est possible de se baigner. J’adore photographier les montagnes et les paysages dans ces régions sont toujours époustouflants.

Au contraire, y a-t-il des endroits que vous n’aimez pas du tout ?

Je n’aime pas quand il fait trop chaud et je suis moins à l’aise dans les villes. J’ai besoin de tranquillité et de paix pour être heureux (rires).

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent se lancer dans la photographie ?

Il faut sortir de chez soi et se lancer. On n’a pas besoin d’avoir l’appareil photo parfait pour saisir les plus beaux moments. Il s’agit avant tout de jeux de lumière et du message que l’on veut véhiculer. J’ai commencé avec une petite GoPro et un iPhone et aujourd’hui encore je prends parfois mes meilleures photos avec mon smartphone. Les téléphones deviennent en effet de plus en plus performants, même si le résultat n’est pas le même qu’avec un bon appareil. Finalement, le plus important est d’être au bon endroit au bon moment.

Quels sont vos futurs projets ?

J’aimerais beaucoup aller au Groenland cet été, c’est mon rêve d’y aller depuis que j’ai commencé la photographie !

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Retrouvez Fabio Zingg sur :

@_fabiozingg
@thealpinists
thealpinistsproject.ch

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24.06.2023
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