DJ Antoine, que représente la musique pour vous ?
La musique fait partie de ma vie, ce qui ne signifie pas que j’en ai besoin tous les jours. Cela dépend vraiment de comment je me sens. J’aime aider les gens à se créer des souvenirs, leur donner de l’espoir et avoir un impact dans leur vie à travers une chanson.
Quel a été le moment le plus marquant de votre carrière ?
Pour moi, cela a été entre 2010 et 2014 car j’étais à fond dans la musique et j’avais vraiment envie d’aller au studio pour travailler. Des musiques telles que Ma Chérie, Welcome to St Tropez et Bella Vita sont nées et cela a donné une nouvelle dimension à ma carrière.
À cette époque, les gens sortaient et appréciaient réellement la musique. Il n’y avait pas les réseaux sociaux qui ne montrent qu’une facette de la réalité. Aujourd’hui, tout est différent.
Quelles sont vos sources d’inspiration pour vos musiques ?
Voyager m’inspire beaucoup. Parfois, un nom ou un son suffisent à me donner des idées. Pour ma nouvelle chanson Sunset in Dubaï, je n’étais pas très inspiré au début car je trouvais le titre trop ringard.
Puis j’ai écouté la mélodie et je me suis dit qu’elle correspondait bien à l’état d’esprit de l’après-pandémie. La chanson Bella Vita est pour sa part née en cuisine. Finalement, on peut faire des chansons qu’on ne sortira jamais, et d’autres que l’on révèle et qui deviennent des hits.
DJ Antoine vor den Decks an der Konrad Art Week St. Tropez Night 2021. bild: konrad lifestyle
Si tout était un hit, je ne serais pas là en train de vous parler mais sur mon bateau dans les Caraïbes (rires). Tout est avant tout une question de timing. Par exemple, Ma Chérie a été diffusée une première fois en 2010 mais rien ne s’est vraiment passé. Nous l’avons rediffusée en 2012 avec un onéreux clip vidéo et c’est devenu un énorme hit qui est encore écouté tous les jours.
Que ressentez-vous concernant le fait que vous êtes un des DJ suisses les plus récompensés au monde ?
J’ai toujours fait ce que je voulais et cru en moi. Ma plus grosse erreur a été de donner trop d’importance aux labels. En 2010, mon label suisse m’a dit que mon album du moment n’était pas bon et cela m’a déprimé. Finalement, Welcome to St Tropez, qui faisait partie de cet album, est devenue une de mes plus grosses chansons.
J’ai réalisé que les moments où j’étais au plus bas me donnaient plus d’énergie. J’ai ainsi réussi à exporter ma musique hors de Suisse en faisant des tournées. Le changement a du bon, et quand je sens que ma musique tourne en rond, je n’hésite pas à la réinventer.
La Covid-19 m’a aussi fait voir les choses différemment. Je ne me mets plus la même pression. Par exemple, je ne m’inquiète plus autant si je ne peux pas être présent à un show un vendredi soir. Aujourd’hui, j’arrive aussi à dire ce que je ne veux plus.
Où préférez-vous partir en été en Suisse ?
Mon grand-père me disait toujours : « avant de partir voir le monde, il faut d’abord voyager en Suisse ». Bien sûr, je ne l’ai pas forcément écouté car j’ai voyagé dans beaucoup de pays (rires).
Un hit d’été se découvre en vacances et s’emporte dans la valise.
J’aime particulièrement la région entre Zürich et Chur, Thurgau ou encore le lac Léman. Parfois, il suffit de s’éloigner un peu de l’autoroute pour tomber sur des coins magiques.
Selon vous, quels sont les éléments indispensables pour créer une musique d’été incontournable ?
Un hit d’été se découvre en vacances et s’emporte dans la valise. Chaque année, il y a au moins deux hits d’été qu’on entend tout le temps à la radio ou en boîte de nuit. La particularité de ces musiques est qu’elles restent des hits même une fois l’été fini.
Comment vos fans ont-ils réagi à votre nouveau hit d’été, Sunset in Dubai ?
Ils aiment beaucoup. Ce n’est peut-être pas la plus grosse chanson pour faire la fête mais les paroles transmettent beaucoup d’émotions. Elle donne des ondes positives, il faut l’écouter quand le soleil brille. Mes fans se réjouissent sûrement déjà de la sortie de ma prochaine chanson, In my mind.
À qui ou quoi pensez-vous lorsque vous écoutez cette chanson ?
Je me dis que je veux retourner à Dubaï (rires). J’aime beaucoup cette destination car il y a de bons restaurants et les senteurs sont incroyables. J’aime la chaleur et il y a mes vins, les Konrad Wines, à Dubaï. Le rythme et la mentalité ne sont pas du tout les mêmes, vous pouvez sortir le soir à 23h et vous asseoir dans un restaurant.
Peut-on espérer que vous sortiez un jour une chanson sur la Suisse ?
J’aimerais beaucoup faire une chanson sur la Suisse. On a beaucoup de belles choses dans notre pays, je trouve juste cela dommage qu’on ne promeuve pas assez la Suissitude à l’étranger. On devrait être beaucoup plus fier des personnalités suisses et de nos marques et en parler davantage et plus fort.
Quels sont vos rêves et projets pour l’avenir ?
Je ne me mets plus de pression pour créer un hit, même si je souhaiterais en refaire un. J’aimerais vraiment développer le « Konrad lifestyle » et ma marque de vin Konrad wines. Les deux dernières années, on a beaucoup travaillé sur le packaging. Nous aimerions aujourd’hui amener nos produits dans d’autres bons restaurants, par exemple en Romandie. C’est un travail 24h/24h.
Interview Andrea Tarantini et Léa Stocky
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