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Le coronavirus et son impact sur la psyché

27.06.2020
par Andrea Tarantini

La Covid-19 a affecté notre santé physique, mais aussi la psyché de certains d’entre nous. 

Dès le début, la crise sanitaire de Covid-19 a eu un impact sur nos habitudes et nos styles de vie. Afin de contenir sa propagation, le Conseil Fédéral a émis des mesures. La plupart d’entre nous n’étaient pas prêts à vivre ainsi. Cette situation extrême n’a pas seulement eu des conséquences importantes sur notre santé physique mais aussi sur notre psyché. Afin de comprendre l’impact du coronavirus sur notre santé mentale, nous nous sommes entretenus avec Nadine Laub, psychologue exerçant à Zürich.

Bien que le coronavirus ait affecté notre organisme, les mesures prises par les gouvernements du monde entier ont aussi représenté une charge émotionnelle importante. Pour faire face à cette situation exceptionnelle, chacun a déployé différents moyens et stratégies. Certains ont préféré se sentir réconfortés par la présence d’un animal de compagnie. D’autres ont trouvé des solutions efficaces pour garder le contact avec leurs proches par exemple. Cependant, de nombreuses personnes ont aussi manifesté des comportements dangereux: évitement, fuite, réactions excessives ou actions irréfléchies.

La capacité d’adaptation, une nécessité

Quel a été l’impact de l’isolement social? Nadine Laub, psychologue exerçant à Zürich, s’est penchée sur cette question. Elle a été étudié les effets psychologiques dus à l’épidémie du coronavirus.

Selon l’experte, la manière dont nous avons géré cet isolement a varié d’une personne à l’autre: «un facteur important dans la manière dont nous gérons ces situations exceptionnelles est, entre autres, notre propre résistance psychologique. Si nous sommes dotés d’une bonne capacité d’adaptation, avons un réseau social qui fonctionne et n’avons pas de troubles psychologiques, nous avons de bonnes chances de survivre à de courtes périodes d’isolement». En revanche, Nadine Laub explique que, si l’isolement dure plus longtemps, même les personnes psychologiquement stables sont en difficulté. Ainsi, le danger de conflits domestiques, de violence, de dépression, d’attaques d’anxiété ou même de tendances suicidaires augmente.

Mais la plupart d’entre nous sont capables de s’adapter aux nouvelles situations et ont pu utiliser le temps passé à la maison intelligemment. Avec le coronavirus, nos trains de vie rapides et souvent stressants se sont ralentis. En effet, auparavant nous avions peu de temps pour les choses importantes comme les soins personnels ou la famille. Ainsi, cette crise nous offert la possibilité de prendre soin de notre bien-être, santé et réseau social.

Le coronavirus, un risque de choc émotionnel important

Les reportages des médias, les chiffres des décès, les images d’Italie ou de Chine par exemple et les destins des cas individuels mettent à l’épreuve notre psyché. Les gens perçoivent souvent ces situations exceptionnelles comme un risque de choc émotionnel, explique la psychologue. Plus précisément, il s’agit de situations aux dimensions existentielles et menaçantes, dans lesquelles de nombreuses personnes sont gravement menacées ou risquent de mourir dans un court laps de temps. Les risques de choc sont considérés comme particulièrement dangereux, bien que le risque réel de décès reste assez faible. Selon Nadine Laub, outre la dépression ou l’anxiété, les conséquences peuvent également consister en des troubles d’adaptation, des réactions de stress aigu ou des problèmes de stress post-traumatique.

Selon la psychologue, les craintes relatives au Covid-19 sont surtout existentielles puisqu’on se soucie de son propre bien-être et de celui de ses proches. La situation professionnelle et l’incertitude quant à la stabilité financière peuvent également conduire à un stress existentiel. Dans une telle situation, ce sont des indices importants dans nos vies, tels que les structures quotidiennes familières ou l’échange social qui font défaut. «Les gens sont des êtres sociaux et l’une des principales régulations du système nerveux autonome est le contact social. C’est précisément celle-là qui a été limitée à cause du coronavirus. Ainsi, nous avons perdu une composante importante de la régulation biologique», explique la psychologue. C’est pourquoi, même en période de semi-confinement, les gens ont bien fait d’entretenir des contacts sociaux par téléphone ou vidéoconférence, par exemple.

Le lien strict entre psyché et système immunitaire

Il est cliniquement prouvé que le stress et l’anxiété affectent notre système immunitaire. En effet, les hormones du stress telles que le cortisol ou l’adrénaline ont un effet négatif sur nos défenses et entraînent une diminution du nombre de cellules immunitaires saines. Un système immunitaire affaibli peut augmenter la fréquence des infections et rendre les gens malades plus rapidement. Surtout dans une situation aussi exceptionnelle, il faut faire plus attention à nous-même, à notre psyché et à notre corps.

Afin de minimiser la charge de stress, nous pouvons faire plusieurs choses pour notre psyché et notre corps. Nadine Laub recommande «d’identifier les circonstances sur lesquelles nous pouvons avoir une influence. Il est également utile de limiter notre utilisation des médias et de choisir avec soin nos réseaux d’information. Une autre mesure importante consiste à maintenir ou à se créer une routine quotidienne en planifiant des moments pour nous-mêmes, pour des promenades dans la nature ou des exercices de relaxation par exemple. Nous pouvons nous occuper des choses qui nous donnent du plaisir et qui créent des sentiments positifs. Le contact avec nos proches est essentiel et il faut le maintenir autant que possible. Cela permet en effet de bien traverser les situations difficiles et garantit notre santé mentale et physique.

Les personnes qui traversent encore une période difficile suite à cette crise sanitaire et qui se sentent démunis face à leurs angoisses peuvent demander un soutien psychologique. Il est important que personne ne reste seul, surtout pendant les périodes difficiles.

Texte Flavia Ulrich

Traduit de l’allemand par Andrea Tarantini

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