Améliorer la relation de travail entre entreprise et employés
Le critère social de la RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) est difficile à mettre en place, comme l’observent Martine Gauderon Alec et Marc-Antoine Glauser du cabinet de recrutement Alec Allan & Associés. Dans cette interview, ils nous expliquent comment les entreprises peuvent en faire une priorité.
Martine Gauderon Alec et Marc-Antoine Glauser, à quoi correspond le critère social de la RSE ?
Lorsque l’on évoque la RSE, on s’intéresse généralement à trois critères d’analyse : l’environnement, le social et la gouvernance (ESG). Le critère social prend de plus en plus d’importance il est vrai. Il s’analyse au regard de valeurs universelles comme les droits humains, le droit du travail, la santé et la sécurité. Il impacte fortement les collaborateurs, évolue en fonction des législations et va jusqu’à influencer la finance et les investisseurs qui gravitent autour de l’entreprise.
Aujourd’hui la représentation des femmes au sein de l’entreprise, la diversité des genres, l’invalidité ou le handicap sont régulièrement traités par les médias. En revanche, la pyramide des âges reste un sujet peu débattu et timidement pris en compte.
Quelles mesures mettre en place pour améliorer le critère social ?
L’entreprise doit invariablement appliquer les lois, définir une charte éthique, des valeurs et un règlement interne sur lesquels repose sa responsabilité sociale. Le management doit impérativement prendre les mesures qu’impose le pilier social. L’employé demande des améliorations mais in fine c’est la direction qui décide de la stratégie sociale.
Les médias relaient les tendances du moment et favorisent une meilleure prise de conscience des enjeux liés au pilier social devenu indispensable au bon fonctionnement de l’entreprise. Dans les faits, les minorités sont mieux intégrées et les employés traités avec plus d’égards. Déjà le CV américain ne mentionne ni état civil, ni âge, ni nationalité ni adresse. En Europe, l’âge demeure toutefois un écueil. Les quotas seront peut-être nécessaires à l’avenir pour plus d’égalité entre jeunes et plus âgés.
Le critère social est sans conteste le plus difficile à mettre en place puisqu’il concerne l’humain et sa complexité culturelle.
Où en sont les entreprises suisses quant au pilier social ?
La Suisse est plutôt bon élève en la matière. Les entreprises agissent. Plus aucune transaction contractuelle ni aucun contrat d’investissement n’omet les exigences du pilier social. Mais comment vérifier si les mesures décidées sont vraiment appliquées ? Cela prend du temps, mais les progrès sont là. Par exemple, à la suite de la pandémie de la Covid-19, les entreprises proposent désormais presque systématiquement des engagements avec un ou deux jours de home office par semaine. En tant que recruteurs, nous observons qu’une entreprise qui considère ses employés et qui offre de la souplesse est plus attractive pour les jeunes talents.
Excellent article qui apporte un éclairage précis sur une notion qui jusqu’à présent restait peu analysée dans la RSE ou la focale est généralement l’environnement et la gouvernance