Favoriser l’éducation des enfants pour briser le cycle de la pauvreté
« Dans un pays où la moitié de la population est âgée de moins de 15 ans, il paraît essentiel de garantir aux enfants une éducation qui contribue à l’amélioration des ressources humaines, condition indispensable du développement. » C’est la mission que s’est donnée Isabelle Macheret. Après une formation bancaire, elle décide, il y a 19 ans, de changer de vie pour se réorienter vers sa première vocation, l’humanitaire. En 2009, elle fonde l’association Au Cœur du Niger.
Isabelle Macheret, quelles actions menez-vous avec votre association ?
L’association scolarise, éduque, forme et encadre les enfants les plus démunis, qui sont les enfants orphelins, albinos et les filles-mères de la région de Zinder au Niger. Nous accueillons aujourd’hui 320 enfants dans un Centre construit en 2012. En effet, si l’aide d’urgence est appréciable, offrir aux enfants en perte de repères un espoir dans l’avenir de façon durable me semble encore plus constructif.
Concrètement, comment accompagnez-vous les enfants ?
L’entourage de la famille se présente au Centre avec des enfants orphelins. Avec l’équipe locale, nous menons une enquête en demandant une attestation de naissance et l’acte de décès des parents. Nous les accueillons et ils sont scolarisés directement. Le Centre compte dix classes, une maternelle, deux dortoirs, deux réfectoires, une salle informatique, une infirmerie ; un véritable petit village qui fonctionne avec des panneaux solaires, un forage d’eau, un élevage de chèvres et un potager.
En quoi la formation scolaire et professionnelle est-elle un élément essentiel de l’émancipation des jeunes femmes ?
Nous redonnons un cadre familial et sécurisant aux enfants, afin d’éviter notamment les mariages précoces des filles à 14 ou 15 ans. Les jeunes filles peuvent aussi acquérir un bagage suffisant pour sortir du cercle de la pauvreté, dans un pays où 70 à 80% de la population est analphabète. L’entourage manque souvent de moyens financiers et matériels pour prendre en charge les jeunes filles. En conséquence, seulement 1,6% de filles atteint le niveau collège.
Comment vos partenaires vous soutiennent-ils et en quoi leur soutien financier est-il indispensable pour la vie d’une association comme la vôtre ?
Les donateurs sont principalement des parrains et des marraines des enfants du Centre. Ils reçoivent des photos, des dessins, des lettres ou encore les résultats scolaires. Ils peuvent à leur tour envoyer des présents aux enfants. Des clubs de soutien et des donateurs individuels nous aident également. Nous organisons des manifestations pour vendre les produits que nous fabriquons au Centre.
J’ai l’espoir de pouvoir reproduire ce Centre dans d’autres régions du Niger pour permettre à plus d’enfants de bénéficier d’une scolarisation. L’année prochaine, avec mon comité bénévole en Suisse, nous fêterons les 15 ans de l’association lors d’une soirée de soutien !
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