En Suisse, 1,7 million de personnes de 16 ans et plus vivant à domicile déclarent souffrir d’un problème de santé durable qui les limite, de manière partielle ou significative, dans les activités de la vie quotidienne, selon l’Enquête sur les revenus et les conditions de vie de 2022. Afin d’aider ces personnes à garder une activité professionnelle, essentielle de par sa dimension sociale et financière, de nombreuses aides sont proposées. Petit tour non-exhaustif des organismes vers lesquels se tourner lorsqu’on est en situation de handicap.
Selon la loi fédérale sur l’égalité pour les personnes handicapées, « est considérée comme personne handicapée au sens de la présente loi toute personne dont la déficience corporelle, mentale ou psychique présumée durable l’empêche d’accomplir les actes de la vie quotidienne, d’entretenir des contacts sociaux, de se mouvoir, de suivre une formation ou une formation continue ou d’exercer une activité professionnelle, ou la gêne dans l’accomplissement de ces activités ». Ces limitations concernent des actions telles que se lever, s’asseoir ou se coucher, s’habiller, prendre un bain ou une douche, aller aux toilettes ou bien encore manger. Si elles sont dans la plupart des cas légères, les limitations peuvent également constituer un handicap sévère, ce qui touche 324 000 personnes sur les 1,7 million de personnes concernées. Selon les données de 2017, les enfants en situation de handicap seraient pour leur part 52 000, dont 8 000 avec de fortes limitations, même si l’Office fédéral de la statistique considère que ce nombre est difficile à estimer, car il dépend du degré de sévérité retenu.
L’assurance invalidité, un soutien alliant aide financière et accompagnement personnalisé
Comme indiqué dans la loi, il est donc plus difficile pour les personnes ayant un handicap de poursuivre une formation et d’exercer une profession. C’est pourquoi des organismes d’aides facilitent l’accès à l’emploi des personnes dans le besoin. Le premier soutien aux personnes ayant un handicap est l’assurance invalidité. Ont droit aux prestations de l’AI les personnes dont une atteinte durable en matière de santé physique, psychique ou mentale limite la capacité de cette personne à obtenir des gains en exerçant une activité lucrative ou à accomplir ses travaux habituels. Cette atteinte peut provenir d’une infirmité congénitale, d’une maladie ou d’un accident. Dans ces cas, l’AI fournit une aide financière et des mesures de réadaptation en fonction des besoins de chacun.
L’assurance invalidité intervient également pour les jeunes de moins de 20 ans qui ne sont pas encore inséré sur le marché du travail, mais dont le handicap portera préjudice à leur capacité de gain futur. Elle collabore ainsi avec les écoles et des spécialistes de l’orientation professionnelle et du service de l’emploi afin d’aider les jeunes à trouver des stages ou des offres de formation adaptées. L’office AI continue ensuite de les accompagner, ainsi que les employeurs, pendant toute la durée de formation, et même après en soutenant la transition entre la période d’apprentissage et l’entrée dans la vie professionnelle.
Les mesures de réadaptation existantes
Après un accident ou un problème de santé ayant entraîné une atteinte à la santé, il peut être difficile de continuer à exercer le métier que l’on avait avant, d’autant plus lorsque le retour au travail s’effectue après une période de pause. C’est pourquoi l’assurance invalidité met en place des mesures de réadaptation visant à rétablir, améliorer ou maintenir la capacité de gain des personnes, le tout en fonction de leur âge, de leur niveau de développement, de leurs aptitudes et de la durée restante de l’activité. Cette aide se matérialise sous différentes formes.
Premièrement, la personne assurée a droit à un suivi de la part de l’AI, et ce jusqu’à trois ans après la fin de la dernière mesure de réadaptation ou de l’arrêt du versement de la rente. Ce suivi encadre les mesures de réadaptation, l’AI prodiguant des conseils à la fois à la personne concernée et à l’employeur.
L’assurance invalidité accompagne en effet les employeurs en leur offrant des recommandations sur ce qu’il est possible d’instaurer afin de soutenir les collaborateurs en situation de handicap.
Les mesures de réinsertion, généralement destinées aux personnes dont les capacités sont réduites pour des raisons psychiques, visent à favoriser l’intégration sociale et professionnelle des personnes. Elles comprennent par exemple une aide pour la stimulation de la motivation, la stabilisation de la personnalité, la socialisation de base ou encore le maintien de la structure régulière de la journée.
L’assurance invalidité propose également des services d’orientation professionnelle afin de trouver une activité qui correspond aux aptitudes, aux intérêts et à l’âge de la personne ayant un handicap grâce à des analyses, des tests diagnostiques et un passage en revue des différentes professions possibles. Pour citer d’autres exemples de façon non-exhaustive, elle peut aussi prendre en charge les coûts d’une formation professionnelle initiale ou d’un reclassement professionnel, aider les travailleurs pour qu’ils conservent leurs emplois ou bien soutenir les bénéficiaires d’une rente dans l’amélioration de leur capacité de gain.
Un tissu d’associations en faveur de l’insertion professionnelle
De nombreuses associations suisses luttent pour une meilleure inclusion des personnes handicapées sur le marché du travail. Inclusion handicap réunit ainsi les voix de 22 organisations auprès des autorités et des politiques pour permettre aux personnes en situation de handicap d’avoir une vie plus autonome et de bénéficier d’une véritable égalité des chances. Parmi ces organisations, l’association Pro Infirmis propose aux personnes handicapées un accompagnement dans leur orientation professionnelle, avec notamment des conseils quant aux prestations de l’AI dont le bénéficiaire a droit et des informations sur la réadaptation. Considérant que le travail est un élément clé pour l’épanouissement et l’inclusion sociale des personnes, le Groupe suisse pour paraplégiques lutte quant à lui pour offrir une perspective professionnelle aux blessés médullaires, et ce dès les lieux de l’accident ou le diagnostic de la maladie. L’association propose en effet des conseils, des technologies d’assistance adaptées ainsi que des aménagements sur le lieu de travail, permettant ainsi le maintien de l’activité ou le début d’un nouvel emploi.
Diverses fondations telles que la Fondation IPT, Pro Genève, la Fondation Saint-Hubert ou encore la Fondation Foyer-Handicap travaillent également pour la réinsertion et l’inclusion en milieu professionnel des personnes handicapées.
Concernant les cliniques, le Centre suisse des paraplégiques à Nottwil est reconnu pour sa prise en charge de la rééducation des personnes touchées par la paralysie médullaire, et ce tout au long de leur vie, avec un suivi à la fois physique et psychologique. La SUVA, principal assureur-accident de Suisse, aide les personnes accidentées ou malades à retrouver le chemin de la vie professionnelle et à se réinsérer sur le marché du travail. Pour ce faire, l’assurance travaille avec des médecins et possède également ses propres cliniques de réadaptation spécialisée. Dans ces dernières, sont pris en compte aussi bien les aspects psychologiques et physiques de la réinsertion, que les dimensions sociales et professionnelles.
Laisser un commentaire