Apprendre est une compétence. Nous vivons à une époque qui voit l’importance se décaler entre le diplôme de formation initiale et la formation continue. Certes, une formation initiale solide, sanctionnée par un diplôme professionnel ou universitaire, revêt toujours en Suisse une grande importance dans le développement des compétences.
Cependant, nous assistons au renforcement d’une évolution qui s’est déjà clairement déclarée aux États-Unis par exemple. Les personnes titulaires d’une formation initiale de haut niveau n’obtiennent pas automatiquement un emploi correspondant à leurs aptitudes.
«Bullshit jobs»
Il convient de rappeler que les emplois qui ne requièrent pas de qualifications élevées ne disparaissent pas purement et simplement. Au contraire, ce que l’on appelle les «bullshit jobs», comme l’anthropologue David Graeber qualifiait dès 2013 «d’emplois non productifs, monotones et vides de sens» prolifèrent. Alors que les personnes sous-qualifiées sont souvent évincées du marché du travail, ces tâches superficielles absorbent de plus en plus de personnes disposant d’un niveau de formation élevé.
Un avenir professionnel incertain
Quiconque veut trouver une issue à cette monotonie ou ne veut pas s’y engager doit présenter des qualifications supplémentaires. Il se pose la question de savoir lesquelles. L’orientation sera naturellement différente en fonction de la formation initiale, des perspectives professionnelles et des penchants personnels. Cependant, les personnes qui se sont formées pour exercer une profession déterminée, les artisan(e)s, les employé(e)s de commerce, les laborantin(e)s en chimie, doivent reconnaître que leur avenir n’est en aucun cas assuré. De fait, ils ont appris une profession, hier, qui n’existera peut-être plus demain.
L’intérêt des formations continues
Des formations continues purement professionnelles correspondant exactement à des tâches et à un bénéfice directement applicable à un poste; ne devraient pas suffire pour garantir des emplois qui apportent aussi satisfaction. Aujourd’hui, tout le monde devrait se poser quelques questions supplémentaires.
Quelles sont les développements qui vont changer le marché du travail? Quelles compétences va-t-on metrre en avant? Comment concilier les nouveaux défis avec les conditions et les besoins personnels?
Certaines réponses à ces questions amèneront à se pencher sur des contenus tout à fait différents de ceux auxquels on était habitué. En conséquence, une compétence sera de plus en plus demandée: la capacité d’apprendre.
Texte Ronald Schenkel , Directeur de la communication, Fédération suisse pour la formation continue FSEA.
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