Sécurité Informatique : le Talon d’Achille des PME Suisses
La société dci, spécialisée dans la sécurité informatique, guide les entreprises dans la protection de leurs systèmes informatiques, les aidant à se préparer aux cyberattaques et à garantir ainsi la résilience de leur activité. Dans cette interview, José Di Munno, fondateur de dci, nous éclaire sur les enjeux et l’importance cruciale de se préparer face aux menaces numériques.
Aujourd’hui, la sécurité informatique des PME est souvent perçue comme un talon d’Achille. Pourquoi est-ce un enjeu si crucial pour les entreprises ?
Effectivement, dans le monde d’aujourd’hui, la sécurité informatique est devenue un véritable défi majeur pour les PME, souvent vulnérables face aux cybermenaces. En raison d’un manque de temps et de connaissances, l’informatique des PME reste fragile, laissant la porte ouverte aux pirates informatiques. En cas d’attaque, une entreprise peut se retrouver paralysée pendant plusieurs semaines, impactant gravement sa production et sa réputation. Sans protection adéquate ni plan de continuité d’activité, les conséquences peuvent catastrophiques, mettant en péril la survie même de l’entreprise.
Les PME suisses sont-elles vraiment à risque en matière de cybercriminalité ?
Absolument. Le risque est bien plus proche qu’on ne le pense. La cybercriminalité est en constante augmentation, et les PME suisses, souvent mal protégées, deviennent des cibles de choix pour les cybercriminels. C’est un peu comme si des boutiques de luxe savaient que des voleurs sont à leurs portes, mais continuaient d’utiliser des systèmes de sécurité défaillants. Limiter les attaques est crucial, et comme le risque zéro n’existe pas, il est essentiel de se préparer à une reprise rapide des activités après une attaque.
Par quoi une PME devrait-elle commencer pour sécuriser son système informatique ?
La première étape consiste à établir une cartographie de votre système informatique. En d’autres termes, il s’agit de réaliser un inventaire détaillé des éléments qui composent votre système et de comprendre comment ils fonctionnent. Pour protéger efficacement votre outil informatique, il faut d’abord bien le connaître. Il est aussi crucial d’identifier les données que vous gérez : sont-elles confidentielles ? Vous exposent-elles à des risques légaux, notamment vis-à-vis de la nouvelle loi sur la protection des données (nLPD) ? Compromettent-elles vos clients ou fournisseurs ? Comprendre la nature et la sensibilité de vos données est essentiel pour mettre en place des protections adaptées.
Une fois cette cartographie réalisée, quelle est la prochaine étape ?
Une fois la cartographie de votre système établie, il faut procéder à une analyse de risque. Il s’agit de vérifier si vous disposez des protections adéquates : pare-feu, antivirus, mots de passe robustes, etc. Savez-vous où sont stockées toutes vos données ? Avez-vous des sauvegardes fiables ? Disposez-vous d’une liste exhaustive des personnes et des ordinateurs qui accèdent à vos données sensibles ? Une analyse réalisée par un professionnel de la sécurité informatique permettra de révéler les failles et les points faibles de votre système.
Le cloud est de plus en plus utilisé, mais est-il vraiment plus sécurisé ?
Le cloud est désormais incontournable, et beaucoup l’utilisent, parfois sans même le savoir. Il est fréquent que des employés, par manque de directives, stockent des fichiers dans le cloud pour des raisons pratiques comme le travail en home office, par exemple. Il est donc crucial pour les entreprises de maîtriser tous les aspects liés au cloud : où se trouvent les données, quelles sont les mesures de sécurité en place, qui y accède, quelles sont les sauvegardes en place ? Il est important de ne pas faire aveuglément confiance aux fournisseurs de cloud. Les entreprises doivent protéger leurs données en effectuant des copies supplémentaires et en les stockant dans un emplacement maîtrisé.
Quel impact cela peut-il avoir sur le budget d’une PME ?
Plutôt que de voir la sécurité informatique comme un coût, il faut la considérer comme un investissement pour la pérennité de l’entreprise. Bien sûr, cet investissement doit être proportionnel à la taille de votre entreprise et à l’importance de ce que vous devez protéger. Comme pour une assurance, les besoins diffèrent selon la dépendance à l’informatique de votre activité. Bien que le coût initial puisse sembler élevé en raison du retard accumulé, il est important de voir cet investissement comme un pas essentiel vers la sécurisation à long terme de votre entreprise. Cette dépense, si elle est gérée avec bon sens, est parfaitement absorbable et souvent compensée par les économies réalisées à long terme. Une bonne gestion de la sécurité informatique permet non seulement d’éviter les potentielles cyberattaques, mais aussi d’optimiser les systèmes en éliminant les redondances, ce qui en fait une source d’économies sur le long terme.
Et quel est le rôle des employés dans cette sécurité ?
La formation et la sensibilisation des employés sont capitales. Ce sont eux qui manipulent les données sensibles, et il est essentiel qu’ils soient régulièrement formés pour les traiter et les protéger en toute connaissance de cause. Une entreprise est aussi forte que le maillon le plus faible de sa chaîne de sécurité, et souvent, ce maillon est humain.
Comment dci aide-t-elle les PME à surmonter ces défis ?
Chez dci, nous comprenons les défis uniques auxquels sont confrontées les PME. Nous apportons notre expertise en sécurité, tout en mettant un point d’honneur à établir une communication claire avec les dirigeants pour les aider à prendre les bonnes décisions face aux cybermenaces. Beaucoup de PME sont passées de quelques ordinateurs à une activité entièrement informatisée, souvent sans accorder suffisamment d’attention à la sécurité. Nous connaissons bien cette évolution et aidons les chefs d’entreprise à combler les lacunes tout en garantissant une protection optimale de leur outil informatique.
Enfin, que conseillez-vous aux chefs d’entreprise pour mieux se préparer ?
Même après avoir mis en place les systèmes de sécurité nécessaires, il est indispensable d’avoir un plan de continuité d’activité. Le risque zéro n’existe pas, et aucun antivirus/parefeu ne peut garantir une sécurité à toute épreuve. Un plan de reprise d’activité permet de simuler un piratage et de s’assurer que l’entreprise puisse redémarrer rapidement après une attaque, minimisant ainsi les interruptions e et les pertes économiques associées.
Un dernier mot pour les chefs d’entreprise qui nous lisent ?
Il est essentiel d’affronter cette réalité et de s’investir de manière pragmatique face à cette menace. Parfois, des actions simples suffisent à combler des failles importantes et à réduire drastiquement les risques. La sécurité informatique est un enjeu crucial pour la survie et la prospérité des PME suisses, et il est temps de l’aborder avec sérieux.
Plus d’informations: www.dcinet.ch
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