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Éditoriaux Droit

La confiance, maître mot de l’avocat

01.02.2019
par SMA

Aujourd’hui comme hier, la confiance est le maître mot qui gouverne la relation entre l’avocat et son client.

La confiance suppose d’abord des connaissances approfondies, acquises au terme d’une longue formation. Cinq années d’études universitaires au moins. Puis un stage de dix-huit mois et un examen professionnel dont le succès conditionne la délivrance du brevet d’avocat (examen auquel, à Genève, on ne peut s’inscrire, depuis bientôt dix ans, qu’à la condition d’avoir encore passé par une Ecole d’avocature, elle aussi assortie d’un examen). L’avocat continue ensuite de se former pour que ses connaissances restent toujours à la page. Certains acquièrent l’une des spécialisations certifiées par la Fédération Suisse des Avocats.

La confiance découle aussi du serment d’avocat et d’une déontologie stricte. Cette déontologie fait l’objet de règles professionnelles. Ces dernières sont codifiées dans la Loi fédérale sur la libre circulation des avocats du 23 juin 2000 (LLCA) et complétées à Genève par les Us et coutumes de l’Ordre des avocats dont l’intitulé met en évidence l’enracinement dans une longue tradition.

Confiance et secrets protégés

Le saviez-vous? Le secret de ce que vous dites à votre avocat est plus protégé encore que celui de ce que vous vous avouez à vous-même. Les autorités peuvent plus tôt se saisir d’un carnet intime que séquestrer une correspondance d’avocat. Cela fait de l’Etude un sanctuaire, dans lequel il vous est permis en toute confiance de tout soumettre à votre avocat. Vos questions, vos remords, vos projets, votre stratégie, ne seront pas révélés sans que vous l’autorisiez. Pouvoir tout mettre sur la table permet un meilleur conseil. Et un meilleur conseil contribue, à sa modeste mesure, à une société plus juste et plus harmonieuse. C’est pourquoi les associations professionnelles, tel l’Ordre des avocats de Genève, s’engagent vigoureusement à la défense du secret de l’avocat.

Les autorités peuvent plus tôt se saisir d’un carnet intime
que séquestrer une correspondance d’avocat.  – Daniel Kinzer

Ces garanties institutionnelles ne sont qu’un écrin pour l’essentiel. La confiance que gagne l’avocat par sa loyauté inconditionnelle envers son client. L’avocat vous écoute, il est honnête avec vous quant aux risques et aux perspectives de votre situation et de vos projets. Il imagine et fixe avec vous une stratégie, puis il défend sans compromission vos intérêts devant les autorités. Sa vocation est de vous aider: à vous orienter dans un dédale ou à surmonter une passe difficile; à tenir bon lorsque le découragement guette, mais aussi à faire des concessions lorsqu’elles s’imposent. Il peut être votre conseiller occulte ou votre héraut, et le moment venu, il sait se faire l’interprète des décisions de justice.

Mille façons d’être avocat

Briscards expérimentés ou jeunes louves qui n’ont peur de rien, plaideurs extravertis et virevoltants ou conseillères discrètes, éminences grises ou porte-parole médiatiques, femmes de dossiers ou instinctifs fulgurants, contestataires fougueuses ou diplomates habiles, … Sur le socle des valeurs essentielles, il y a mille façons d’être avocat, et chaque client mérite de trouver exactement le style qui lui convient le mieux. Ce n’est pas toujours facile. Certes, dans un monde où tout ou presque se quantifie désormais, où il n’est plus guère possible de bénéficier du moindre service sans devoir lui attribuer une note, des rankings d’avocats ou les annuaires professionnels orientent utilement le choix.

Mais le Barreau genevois est plus riche que cela et l’aspect humain reste essentiel. Une tournure de phrase, la pertinence d’une synthèse, des valeurs qui transparaissent d’une prise de position peuvent être l’amorce d’une relation fructueuse. Cette publication permet à des professionnels dévoués à la défense des justiciables de parler de sujets qui les passionnent. Je vous souhaite beaucoup de plaisir à les lire.

Texte Daniel Kinzer, Ordre des avocats de Genève, Membre de la Commission de droit pénal

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