Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité – également appelé TDAH – est de plus en plus fréquemment diagnostiqué. Au moins 200 000 personnes sont concernées en Suisse et entre 4 et 5 % des personnes dans le monde. Aussi important que soit le traitement, le travail éducatif l’est encore plus.
Le TDAH est un trouble métabolique héréditaire qui provoque un renouvellement rapide des neurotransmetteurs dopamine et noradrénaline dans le cerveau. Ces neurotransmetteurs sont responsables de l’attention, de la protection contre les stimuli, du contrôle des impulsions et de la stabilisation des effets. S’ils sont épuisés trop rapidement, la pensée et l’action seront altérées pendant longtemps. Cela se reflète dans les symptômes typiques du TDAH.
Diagnostic du TDAH
Aujourd’hui, le diagnostic du TDAH est posé de manière psychiatrique. Cela se fait via la CIM – la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes. C’est donc une confirmation scientifique de cette maladie limitante.
Le nombre de personnes diagnostiquées ne cesse d’augmenter. Selon Anne Nissen, coach TDAH, cela est dû au fait que de plus en plus d’adultes sont examinés. « La sensibilisation au TDAH augmente parce que la société spécialisée fait du bon travail. L’Elpos – l’organisation faîtière des personnes touchées et de leurs proches – apporte ici un grand soutien », explique Anne Nissen.
Le problème de la reconnaissance de la maladie est qu’il est difficile pour les personnes touchées de percevoir elles-mêmes les déficiences car leur perception est affectée. Souvent, les enfants ne réalisent qu’ils souffrent de TDAH qu’après avoir reçu un diagnostic dans le cadre d’une psychoéducation. Les comportements inhabituels sont particulièrement évidents lors de changements majeurs, tels que la transition d’un cycle scolaire à l’autre. La puberté, au cours de laquelle moins de dopamine est produite, peut accroître ce comportement.
Les symptômes du TDAH
Le manque d’attention est un signe typique du TDAH qui n’est souvent remarqué par les enseignants qu’au moment où les enfants font leur rentrée à l’école. Cela se traduit par le fait que l’enfant ne peut pas rester assis en cercle, suit à peine ou pas du tout les instructions de l’enseignant et attire l’attention par des disputes dans la cour de récréation. Cette inattention ne se produit que dans des situations que l’enfant trouve ennuyeuses. Il peut au contraire être très attentif et enthousiaste lorsqu’il est confronté à une tâche créative. C’est ce qu’on appelle l’hyperfocus. Dans de telles situations, l’attention des enfants peut augmenter considérablement.
Même à l’âge adulte, le trouble peut conduire à des échecs, par exemple avec des difficultés dans le monde du travail. Que ce soit à l’école ou dans l’entreprise : les personnes concernées ne peuvent pas se fixer de priorités. Ils suivent le principe du plaisir : s’ils n’ont pas envie d’accomplir une tâche, ils ne la font pas. On parle alors de procrastination. C’est difficile car : « Nous vivons dans une société dans laquelle nous devons performer », explique Anne Nissen.
Chez les femmes, la maladie est souvent diagnostiquée tardivement. Le TDAH devient particulièrement évident lorsqu’elles fondent une famille et doivent apprendre à leurs enfants comment organiser leur vie ou comment gérer la frustration. Lorsque ces moments de crise s’additionnent, le burn-out peut même survenir.
La maladie demeure : comment traite-t-on le TDAH ?
Pour modifier ces comportements typiques du TDAH, il faut avant tout une chose : « Pour pouvoir changer et contrôler leurs propres actions, les gens doivent être capables d’y réfléchir », explique Anne Nissen. Mais cette réflexion sur soi est très difficile pour les personnes concernées car, en raison de leur impulsivité, elles ne perçoivent souvent pas les situations de la même manière que la majorité des autres gens.
Il est essentiel que les parents soient informés de ce qu’ils peuvent faire pour aider leur enfant. Par exemple, si un enfant a peu de structure interne, les parents doivent lui donner une structure externe. La psychoéducation est également essentielle à l’école. Les enseignants doivent être sensibilisés au TDAH. Il faut essayer de recentrer l’attention de l’enfant sur la leçon et l’aider à se retrouver.
Il est essentiel que les parents soient informés de ce qu’ils peuvent faire pour aider leur enfant.
Dans la plupart des cas, un spécialiste recommandera des médicaments après le diagnostic. L’objectif est de compenser le déficit en dopamine dans le cerveau, ce qui devrait garantir une plus grande concentration et une meilleure régulation des émotions. Les enfants peuvent prendre des médicaments dès la maternelle. Selon les experts, une maladie potentielle doit être reconnue et traitée le plus tôt possible afin que l’un des premiers grands changements, la rentrée scolaire, se passe bien.
En plus des médicaments, la thérapie comportementale et l’ergothérapie peuvent également aider. Le comportement social des personnes concernées est souvent perturbé. Il peut donc être très utile de réfléchir aux réactions face à certaines situations. En ergothérapie, l’accent est mis sur la capacité d’agir de l’individu : les personnes concernées doivent découvrir comment aborder les problèmes afin de les résoudre elles-mêmes.
Fondamentalement, il est important que les personnes atteintes de TDAH et leur entourage soient conscients des effets secondaires et des risques du trouble déficitaire de l’attention. Les difficultés d’apprentissage, les peurs, la dépression, le manque de concentration, l’inattention et les dépendances sont des effets secondaires courants qui les limitent encore davantage. Plus le diagnostic est posé tôt, plus grandes sont les chances que les personnes atteintes apprennent à exploiter leur potentiel et à mener une vie épanouie.
Il existe trois types de TDAH
Dans 60 % des cas, les personnes atteintes de TDAH éprouvent un mélange d’impulsivité et d’inattention. Dans 30 % des cas, l’hyperactivité impulsive n’est pas présente – les personnes sont souvent perçues comme des rêveuses. Cependant, elles souffrent également d’hyperactivité intérieure, qui se manifeste par une augmentation de la pensée non verbale. Dans 10 % des cas, il s’agit uniquement d’impulsivité, qui se manifeste généralement à la maternelle.
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