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Faire de la randonnée en montagne en toute sécurité

08.04.2022
par Elma Pusparajah

Les chemins de randonnée en Suisse sont très appréciés. Cependant, ils comportent aussi des risques. Par ailleurs, des circonstances a priori insignifiantes peuvent déclencher un incident grave. C’est pourquoi chaque randonneur.se devrait connaître les menaces potentielles ainsi que les recommandations d’action adéquates.

En Suisse, les amateurs.rices de randonnée disposent d’un réseau de chemins de plus de 65 000 kilomètres, utilisé par 57% de la population suisse âgée de 15 ans et plus ainsi que par de nombreux touristes. Les caractéristiques des différentes catégories de chemins varient toutefois considérablement. 

Les chemins de la catégorie «chemins de randonnée pédestre» sont balisés en jaune et ne posent pas d’exigences particulières aux utilisateurs, hormis l’attention et la prudence habituelles.  

Les panneaux indicateurs des chemins de randonnée de montagne ont une pointe blanche-rouge-blanche et exigent d’avoir le pied sûr, de ne pas être sujet au vertige et d’être en forme. En outre, les randonneurs.ses doivent connaître les dangers de la montagne et disposer d’un équipement adéquat. 

Sur les chemins de randonnée alpine, des panneaux indicateurs bleus avec une pointe blanche-bleue-blanche indiquent le chemin. Dans ce cas, les utilisateurs.rices doivent être en très bonne condition physique et parfois emporter un équipement spécial comme des cordes ou des crampons.  

La différence de difficulté entre les trois catégories est souvent sous-estimée par les randonneurs. Dans certains cas, cette mauvaise interprétation, combinée à d’autres facteurs, conduit à un accident. De plus, selon le Bureau de prévention des accidents (BPA), les randonneurs.ses ne remplissent pas toujours les conditions requises pour une randonnée en montagne en toute sécurité. Le Status 2021 du BPA prouve qu’en moyenne, 29 500 randonneurs.ses (en montagne) sont victimes d’un accident chaque année. Pour éviter de telles situations d’urgence, les personnes devraient donc s’informer avant leur excursion et évaluer si elles sont suffisamment en forme et préparées pour la randonnée prévue dans la nature suisse. 

Les risques liés à la randonnée en montagne

Les accidents de randonnée (en montagne) sont principalement des chutes et des dégringolades provoquées par des trébuchements, des glissades ou des pertes d’équilibre. C’est également ce que révèlent les statistiques du Club alpin suisse (CAS): en 2020, la plupart des urgences en montagne étaient dues à des chutes, suivies par les blocages des alpinistes. D’autres facteurs de risque possibles sont les maladies ou encore les chutes de pierres. Parallèlement, les capacités des randonneurs devraient être prises en compte lors de l’évaluation des risques.

En effet, des facteurs tels qu’une préparation insuffisante, une auto-évaluation irréaliste, le choix d’un itinéraire trop difficile, un équipement inadapté ou trop peu de pauses pendant la marche peuvent dans certains cas conduire à des situations d’urgence. Si la randonnée se termine par un accident, c’est souvent un mélange de circonstances qui en est la cause. La situation de départ est différente pour chaque accident. Le BPA cite le surmenage comme un facteur de risque souvent sous-estimé. C’est le cas lorsque l’itinéraire est trop exigeant pour les randonneurs.ses.

Les personnes accidentées peuvent appeler le numéro d’urgence international 112 ou la Rega au 1414.

Appeler les secours

En cas d’accident, les randonneurs.ses devraient savoir comment agir. Si possible, les personnes présentes devraient alerter les services de secours. Une application d’urgence est extrêmement utile à cet égard: il n’est pas nécessaire de retenir les numéros de téléphone et l’application permet de signaler directement l’urgence.

Certaines applications, comme celle de la Rega, transmettent en outre la localisation du smartphone afin que les victimes puissent être retrouvées le plus rapidement possible. Sinon, les personnes accidentées peuvent appeler le numéro d’urgence international 112 ou la Rega au 1414. Le premier fonctionne également dans une zone blanche ou lorsque le téléphone portable est bloqué. Si l’appel d’urgence est passé par le 1414 ou l’application, la centrale d’intervention héliportée de la Rega est alertée.

Les chefs d’intervention recueillent les principales informations sur l’accident ainsi que sur les personnes impliquées et planifient les moyens nécessaires de la Rega et de ses organisations partenaires. Ils sont en contact permanent avec les équipes de secours. Chaque intervention est différente en raison des conditions météorologiques, du terrain ou du déroulement de l’accident.

Si l’hélicoptère ne peut pas voler en raison des conditions météorologiques ou si les blessés se trouvent dans une zone difficile d’accès, les sauveteurs.ses du Club Alpin Suisse CAS sont appelés.es et se rendent à pied sur le lieu de l’accident. Ils/elles prodiguent les premiers secours et transportent ensuite les personnes concernées le plus rapidement possible jusqu’à une route où une ambulance les prend en charge et les conduit dans un hôpital approprié. Dans les situations d’urgence médicale, le service de sauvetage en montagne doit agir rapidement, comme en cas de problèmes cardio-vasculaires ou de perte de sang de la personne accidentée. C’est pourquoi la simplification de l’appel et la réduction du temps d’intervention sont importantes pour les forces et les organisations de secours.

Possibilités d’action des personnes concernées

En cas d’incident, les personnes concernées doivent immédiatement se faire une idée de la situation. Elles doivent d’abord déterminer quels sont les dangers qui subsistent, qui sont les victimes et si elles doivent éventuellement apporter une aide d’urgence. Si les victimes souffrent d’une perte de conscience, de problèmes cardiaques ou d’une forte hémorragie, il faut agir rapidement.

Toutes les personnes concernées devraient se mettre en sécurité et protéger les blessés des intempéries et du froid. Elles peuvent attirer l’attention des autres randonneurs qui se trouvent à proximité immédiate en criant ou en sifflant. Il est également possible d’utiliser le signal de détresse général, en émettant un signal acoustique ou optique six fois par minute. Afin d’entreprendre une randonnée (en montagne) en toute sécurité et sans accident, il est conseillé de ne pas l’effectuer seul et de toujours informer des personnes tierces de l’itinéraire prévu.

Les chemins de randonnée peuvent présenter par nature des surfaces inégales et non stabilisées, ce dont les randonneurs.ses devraient être conscients.es.

La responsabilité et les obligations

Les chemins de randonnée pédestre doivent en principe être empruntés sous la responsabilité de chacun.e. Néanmoins, la loi fédérale sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre LCPR stipule que tout sentier doit être praticable «si possible sans danger» (art. 6, al. 1, let. b.). L’obligation pour les pouvoirs publics (le canton ou les communes) qui sont responsables de la sécurité des chemins de randonnée pédestre, de randonnée de montagne et de randonnée alpine, se limite toutefois aux dangers prévisibles pour les chemins concernés.

C’est pourquoi ils ne peuvent pas être tenus pour responsables de chaque accident. Il s’agit ici de l’obligation de sécurité, qui est le devoir de protection des responsables dont les actes et les circonstances pourraient entraîner des dommages. En outre, explique Pietro Cattaneo, chef de projet à l’association Suisse Rando: «Celui qui provoque un état de danger est tenu de prendre toutes les mesures de protection nécessaires et raisonnables pour éviter de porter préjudice à des tiers. Cela vaut également pour la planification, la construction, l’entretien et la signalisation des chemins de randonnée pédestre».

Il faut en outre tenir compte du fait que les randonneurs.ses ne se déplacent pas vite et devraient donc être en mesure de reconnaître les difficultés typiques du terrain et de les éviter. En effet, les chemins de randonnée peuvent présenter par nature des surfaces inégales et non stabilisées, ce dont les randonneurs.ses devraient être conscients.es. En cas d’accident sur le réseau officiel de chemins de randonnée pédestre, on évalue donc non seulement les circonstances de l’accident, mais aussi la situation du chemin.

Texte Elma Pusparajah

 

Les principaux conseils pour la randonnée en montagne

Planifier soigneusement la randonnée

Tenir compte de la difficulté (catégorie de chemin) et des exigences physiques, du temps nécessaire, des capacités du groupe de randonneurs.ses, des conditions du chemin et de la météo.

Si l’on part seul, il faut informer une tierce personne.

Choisir un équipement adapté 

Il faut toujours emporter avec soi des chaussures de randonnée solides avec un profil adhérent, des vêtements chauds et résistants aux intempéries, une protection solaire, une carte, des provisions, une pharmacie d’urgence, une couverture de survie et un téléphone portable chargé avec une Power Bank.

Rester attentif en route

Faire des pauses régulières, boire et manger. Observer l’horaire, la météo, l’état des chemins et l’état du groupe de randonneurs.ses. En cas de doute, faire demi-tour à temps ou choisir un itinéraire alternatif.

 

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