La nature suisse est unique et mérite d’être protégée
La beauté des paysages et la diversité de la nature suisse font partie de notre identité culturelle, constituent un point fort pour les touristes étrangers et un habitat précieux pour de nombreux animaux et plantes. Ce paradis mérite d’être protégé.
«Au-delà des merveilles étrangères, n’oubliez jamais la magnifique nature et les montagnes d’argent de votre pays!», a écrit Gottfried Keller il y a plus de cent ans. Aujourd’hui encore, la Suisse se définit par ses caractéristiques scéniques. On l’appelle le «château d’eau de l’Europe» et, à l’étranger, on la désigne souvent comme la «République alpine». En effet, l’eau et les montagnes façonnent la Suisse. Les ruisseaux et les rivières mis en ensemble s’étendent sur une longueur de 67 000 kilomètres, ce qui équivaut à plus d’une fois et demie la circonférence de l’équateur. La Suisse compte également 48 sommets qui dépassent les 4000 mètres, un record inégalé en Europe.
Une beauté protégée
Quelques fiers 120 glaciers serpentent (bien que toujours moins) des sommets des montagnes vers les vallées alpines. Bien que moins renommées, les forêts jouent un rôle majeur dans le paysage suisse. En effet, pas moins de trente pour cent du territoire du pays est couvert par des sapins, des chênes, des hêtres et d’autres plantes ligneuses. La faune et la flore suisses bénéficient d’une protection particulière dans les plus de 700 réserves naturelles couvrant une superficie de 250 kilomètres carrés, ce qui équivaut à plus de 35 000 terrains de football. Sans oublier le parc national suisse en Engadine, dont l’histoire est plus que centenaire.
Les constructions mettent la nature en danger
Mais notre pays a aussi un côté moins paradisiaque. La croissance démographique des dernières décennies a entraîné un besoin accru d’espace, ce qui a mené à la construction d’appartements, de routes, de centres commerciaux et de lignes de chemin de fer. Entre 1985 et 2009, selon l’Office fédéral des statistiques, la zone agricole a perdu plus d’un mètre carré de terre par seconde. Ce problème, connu sous le nom d’«étalement urbain», est désormais reconnu et ralenti. Ainsi, à ce phénomène, correspond aussi la «construction dense». Aux terrains agricoles, pour les constructions, il faut préférer les zones non bâties situées dans les zones résidentielles. Cette réflexion est importante car la population augmente toujours plus et la solution à ce développement et au problème du manque d’espace ne peut pas être la construction sur des terrains agricoles.
Les substances toxiques sont une charge pour la nature
L’environnement naturel est soumis à la pression, non seulement de l’activité de construction, mais aussi de la pollution de l’air, du sol et de l’eau. L’utilisation de pesticides dans l’agriculture est devenue une menace sérieuse pour les animaux et les plantes. De plus, les pesticides sont aussi dangereux pour notre santé sur le long terme. À la fin de la chaîne alimentaire se trouve en effet l’être humain et les toxines finissent donc dans notre corps. Bientôt, il est possible que nous devrions nous passer d’aliments comme le miel. Ceci, parce que la production de miel dépend des abeilles et de la pollinisation. Les colonies d’abeilles sont sous pression dans le monde entier et la Suisse ne fait pas exception. Une des raisons de la mortalité des abeilles est la présence de pesticides qui réduisent leur fertilité et leur robustesse.
La pollinisation, un facteur important
En Suisse, il n’y a pas que les cultures de fruits et de baies qui dépendent de la pollinisation. Pour le colza, le tournesol ou les haricots de grande culture, la pollinisation par les abeilles est beaucoup plus efficace que la pollinisation par le vent. Selon une étude d’Agroscope, en Suisse, la valeur d’utilité de la pollinisation par ces dernières est de 350 millions de francs suisses par an.
Les abeilles domestiques contribuent à cette valeur tout comme les abeilles sauvages qui sont moins connues. Ce terme recouvre de nombreuses espèces qui, contrairement aux abeilles domestiques, ne sont pas utilisées pour l’apiculture. Néanmoins, les abeilles sauvages sont un complément important pour la pollinisation. Elles sont déjà en route en mars, donc plus tôt que celles domestiques, et elles commencent même par mauvais temps. Elles sont aussi plus «ouvrières»: une seule abeille sauvage pollinise jusqu’à 5000 fleurs par jour!
La création de conditions favorables
La survie des abeilles, insectes et autres petits animaux, dépend de la présence d’une gamme de fleurs aussi variée que possible. Il en va de même pour les lieux de nidification tels que le bois mort, les murs en pierre sèche, les cairns ou les tiges de plantes creuses. Il n’est pas nécessaire que ces zones soient très grandes – surtout dans les zones urbaines. Un petit jardin, un toit vert ou un balcon avec des pots de fleurs peuvent également aider. Ainsi, vous pouvez apporter une contribution précieuse à la biodiversité en déployant peu d’efforts. La sensibilisation aux questions environnementales est importante, surtout chez les enfants et les jeunes qui, aujourd’hui, ne développent pas nécessairement une relation avec la nature.
Sensibilisation par la pratique
Les parents, les écoles et les organisations peuvent rendre des sujets tels que la durabilité, la biodiversité et la protection de l’environnement tangibles pour les générations futures en participant à des projets concrets avec leurs enfants et leurs élèves. Ces projets peuvent aussi concerner la vie quotidienne. Par exemple, lorsque vous faites vos achats, assurez-vous que les aliments proviennent de la région et qu’ils ont été cultivés biologiquement.
Toute action peut commencer à petite échelle et contribuer, à grande échelle, à préserver le merveilleux paysage de notre pays.
Texte Remo Bürgi
Traduit de l’allemand par Andrea Tarantini
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