Noël Au Quai : Entre magie et féérie
On ressent déjà la chaleur de Noël à la rotonde du Mont-Blanc. Assis au bord du lac Léman avec vue sur les Alpes et une fondue en bouche, la magie des fêtes est bel et bien présente sur les quais. Organisée par l’inséparable duo Lara Mai Vo Van et Pascale Clemann depuis 2018, la cinquième édition du marché de Noël de Genève se déroule cette année du 16 novembre au 24 décembre 2023.
Lara Mai Vo Van, Pascale Clemann, comment avez-vous eu l’idée de créer le marché de Noël de Genève et pourquoi à Genève ?
Tout d’abord, parce que nous sommes Genevoises. Ensuite, ce qu’on aime dans le marché de Noël, c’est le fait de pouvoir vraiment travailler sur les décorations pour créer un univers onirique.
On s’inspire beaucoup de Zurich parce que Pascale y a vécu pendant dix ans. Le marché de Noël de Bellevue à Zurich nous a toujours impressionné par sa beauté et ses détails. Alors qu’on travaillait déjà sur le « Street Food festival », et parce que Pascale faisait le « Marché Sans Puces » (marché de créateurs, ndlr) depuis plusieurs années, on s’est rendu compte qu’on savait gérer des grandes manifestations. C’est ce qui nous a poussé à présenter notre dossier.
Avec seulement quelques mois de préparation, cela a dû être une course contre la montre de tout mettre en place, n’est-ce pas ?
Oui ! La ville a lancé l’appel à projet en été 2018 et le marché de noël devait se tenir en décembre de la même année. Pascale connaissait un peu les organisateurs du marché de Noël de Zurich. Nous les avons appelés pour leur expliquer qu’on souhaitait déposer un dossier à la ville de Genève et qu’on aimerait qu’ils nous épaulent. Grâce à leur soutien, nous avons pu déposer le dossier dans des temps records. Nous sommes très contentes d’avoir pu encore gagner l’appel à projet cette année pour les trois prochaines années.
Justement, quelles ont été les différentes étapes de la création et de l’organisation du marché de Noël de 2023 ?
On avait d’abord une vision du lieu qu’on a transposé sur un plan vierge. Ensuite, il a fallu réfléchir à l’aspect logistique, c’est-à-dire aux points d’arrivée et de départ des visiteurs, à la localisation de l’espace central, à l’emplacement du pub, au positionnement des chalets et à la création d’un village. Une fois que ces décisions ont été prises, on a commencé à rechercher des artisans. Ensuite, une phase intensive de préparation de la programmation s’en est suivi, englobant toutes les animations dédiées au village des enfants. Et pour finir, on passe au montage et on voit que cela se construit comme on le veut.
Combien d’intervenants compte le marché ?
À Noël, ce sont plus de 100 exposants qui se relaient, que ce soient des artisans, des designers, des restaurateurs ou des artistes. Il y a une diversité de personnes qui viennent participer pour tenir un stand, faire une performance, un concert ou nous fournir en matière première. On travaille par exemple avec les caves de Genève et plein d’autres entreprises locales, qui, grâce au marché de Noël, peuvent avoir un impact positif sur leur business pendant cette période de l’année.
Comment réussissez-vous à atteindre vos objectifs en termes de durabilité ?
C’est la 5e édition du marché de Noël qu’on crée et notre grand objectif cette année était d’organiser un événement plus durable en générant moins de déchets, plus de proximité et en consommant moins d’énergie. Plusieurs choses sont mises en place pour atteindre cet objectif. Premièrement, on travaille avec de la vaisselle réutilisable et lavable. Notre objectif est de minimiser les déchets de 50 %. L’impact est réel. Les seaux dans lesquels viennent la fondue sont récupérés, recyclés et remis sur le circuit. Pour les déchets qui restent, nous comptons effectuer un tri. Les huiles de cuisine sont récupérées pour être recyclées par Biohuile afin de créer des carburants bio. Ensuite, en termes de consommation énergétique, on consomme le minimum. De toute façon, on n’a pas le droit d’avoir le chauffage dans les espaces ouverts, y compris dans les petits chalets. On tente également de diminuer les transports et de soutenir l’économie locale en choisissant des circuits courts. Pour finir, on travaille aussi avec des réseaux de réinsertion pour les personnes les plus fragilisées.
Ce qu’on aime, c’est avoirun impact positif sur la communauté et créer du lien.
Quels sont vos critères pour choisir les artisans ?
Il y a d’abord une longue première phase où on laisse tout le monde s’inscrire avant la phase de sélection qui se fait en fonction de la provenance des produits, de la façon dont ils sont fabriqués (à la main ou non), de l’origine de l’artisan et de ce qui l’inspire. On crée aussi des liens forts au fil des années avec certains artisans ou restaurateurs au point de devenir une sorte de communauté.
À quoi ressemble un Noël parfait selon vous ?
Nous sommes très à cheval sur les détails et nous y accordons beaucoup de temps. Un Noël est réussi lorsque les gens parviennent à se déconnecter de tous leurs problèmes et de tout le stress accumulé au cours de l’année. C’est créer une parenthèse où les visiteurs profitent le temps d’un instant des choses simples. C’est laisser de côté toutes les complications et le stress pour profiter des fêtes et de la beauté des choses autour de nous.
Quel est le plus beau marché de Noël du monde selon vous ?
Le problème c’est que depuis 2018, on n’a pu voir aucun autre marché que le nôtre vu que nous sommes toujours fidèles au poste chez nous. Celui de Zurich nous touche beaucoup parce qu’il est joli et que c’est un peu notre famille. Le Berner Sternenmarkt (le marché des étoiles de Berne, ndlr) à Berne fait aussi partie de nos favoris.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
Pas trop de pluie (rires) et la satisfaction de tous nos visiteurs. Notre objectif principal, c’est qu’un maximum de personnes viennent et profitent.
Laisser un commentaire