mon beau sapin écolo
iStockPhoto/ClarkandCompany
Noël

Mon beau sapin écolo

09.12.2023
par Océane Ilunga

Les guirlandes lumineuses scintillent. Les bougies parfumées crépitent. On sirote un chocolat chaud confortablement emmitouflé dans le canapé. L’odeur du feu de bois qui se consume dans la cheminée embaume les pièces du salon à la cuisine. Ce portrait enchanteur ne serait pas complet sans le parfum du roi des forêts qui trône fièrement dans le séjour.

Le sapin de noël, certains le préfèrent artificiel, d’autres, naturel. Selon l’analyse du cabinet d’étude en développement durable Ellipsos, c’est le sapin naturel qui gagne le verdict écologique. L’émission en CO2 d’un sapin naturel est de 3,1 kg/an, alors que celle d’un sapin synthétique est de 8,1 kg/an. En d’autres termes, pour qu’un sapin de Noël artificiel ait un impact environnemental équivalent à celui d’un sapin naturel, il devrait être utilisé pendant au moins 20 ans (ADEME).

Naturel ou artificiel ?

Les défenseurs du sapin artificiel ne manquent pas d’arguments pour autant. Pour certains d’entre eux, comme Didier Jolly-Pottuz, fondateur de la société genevoise Sapin & Décoration, la question ne se pose pas, c’est le sapin artificiel qui est vainqueur : « J’ai presque une préférence pour le sapin artificiel dans la mesure où ce sapin a été produit proche de notre pays et qu’il a voyagé le minimum de temps possible. La plupart de nos clients nous demandent un sapin artificiel en location. On aborde tous un virage écologique, nous avons donc voulu proposer également des sapins artificiels, avec une production et une fabrication européenne, bien entendu. » Les arguments en faveur du sapin artificiel sont nombreux, on compte parmi eux la facilité de stockage, la sécurité également car, contrairement aux sapins naturels, les sapins artificiels ne se dessèchent pas avec le temps, réduisant ainsi le risque d’incendies. Aussi, pour les plus maniaques d’entre nous, un sapin artificiel est une solution pratique car il ne perd pas ses aiguilles.

Le choix naturel

Quant au sapin naturel, il existe deux solutions : coupé ou en pot. Au niveau de l’empreinte carbone, les deux solutions se valent, selon François Hofer, co-associé de la société suisse Ecosapin. Il explique que « si on limite les transports, l’impact carbone reste assez limité et la différence entre les deux est très faible ». En effet, un sapin coupé a emmagasiné du CO2 lors de sa croissance qu’il redonne une fois recyclé en biogaz. François Hofer ajoute cependant que « la vraie différence qu’il y a entre un sapin en pot et un sapin coupé réside dans l’aspect émotionnel et au retour au vivant. Dans le cas d’un sapin en pot, il y a ce retour au vivant. On fête Noël en famille. C’est un moment joyeux que l’on fête avec une plante vivante qui va continuer à vivre après. Je pense que cet aspect émotionnel est en accord avec l’esprit de Noël. Alors que dans le cas d’un sapin coupé, on finit les moments joyeux par la mort du sapin, par une fin triste en somme. »

Au-delà des matériaux choisis, il s’agit également d’encourager le retour du vivant dans nos foyers.

En résumé, le sapin naturel a également du bon. Mais comment assurer le bon entretien du sapin naturel en pot pour profiter pleinement de ses nombreux avantages ?

Entretien du sapin en pot

Dans le souci de prolonger la durée de vie et la fraîcheur du sapin naturel, il est essentiel d’adopter quelques pratiques d’entretien judicieuses. Le taux de survie de l’arbre en pot dépend de beaucoup de facteurs mais comme le souligne François Hofer « si l’on respecte toutes les consignes, on a quasiment 100% de taux de survie » :

  • Température et durée d’exposition :
    Les sapins n’aiment ni l’air sec ni la chaleur. Moins longtemps ils sont exposés à cet environnement hostile et plus ils ont des chances de survie élevées. C’est le facteur le plus important. Pour un logement dont la température intérieure oscille entre 18 et 19 degrés, par exemple, le sapin tiendra six semaines. Plus on monte dans les degrés, et moins de semaines il tiendra. Les sapins qui restent à l’extérieur cependant, résistent sans aucun soucis. Si vous gardez votre sapin naturel six semaines à l’intérieur et qu’il fait 24 degrés, il n’y a aucune chance qu’il revienne vivant.
  • Il faut arroser son sapin :
    Mais attention, ce n’est pas parce qu’on l’arrose que le sapin survivra. Encore une fois, si le sapin se trouve dans un intérieur chauffé à 24 degrés tous les jours mais que vous l’arrosez, ça ne changera rien, ses chances de survie sont nulles
  • Taille du sapin :
    Normalement, un sapin que l’on trouve en forêt a autant de branches qu’il a de racines mais, comme le souligne François Hofer, dans notre cas, le sapin a grandi toute sa vie en pot donc il continue à grandir mais en ayant un nombre de racines limité. « C’est comme si une personne adulte gardait ses poumons de bébé. Donc, plus les sapins en pot sont grands, plus ils sont fragiles ».

Image: iStockPhoto/onurdongel

Que vous soyez partisan du sapin artificiel ou fervent défenseur du naturel, le choix vous incombe, chacun portant avec lui ses avantages et ses compromis. Si le côté pratique guide souvent vers le synthétique, il est crucial de reconnaître que l’aspect traditionnel et le lien profond avec la nature peuvent parfois s’effacer. Il y a une richesse historique et un esprit originel associés au rituel ancestral de couper son propre sapin en famille, une tradition qui trouve ses racines en Alsace il y a plusieurs siècles. Cependant, au-delà des matériaux choisis, il s’agit également d’encourager le retour du vivant dans nos foyers. Que ce soit avec un sapin naturel soigneusement entretenu ou un sapin artificiel réutilisé, chaque choix peut contribuer à préserver la magie des fêtes tout en respectant notre planète.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLE PRÉCÉDENT
ARTICLE SUIVANT