Le papier toilette est-il vraiment hygiénique ? Il peut entraîner divers problèmes intimes, comme des irritations, des hémorroïdes ou encore des infections urinaires. De plus, il contient souvent des additifs chimiques et peut être porteur de bactéries. En revanche, les WC japonais, recommandés par les médecins, aident à prévenir ces désagréments et améliorent considérablement le confort intime. Par ailleurs, 80 % des maladies infectieuses se transmettent par contact humain. Or, seulement 50 % des gens se lavent correctement les mains après être allés aux toilettes, ce qui augmente les risques de contamination. Les WC japonais permettent de réduire ce risque de manière significative.
William Montagu, jeune fondateur de Boku, a fait le pari audacieux de transformer l’approche de l’hygiène intime. Inspiré par la pénurie de papier toilette lors de la pandémie, il a conçu un WC japonais à fixer sur ses toilettes existantes, accessible et écologique. Au-delà du simple objet déjà présent dans 150 000 foyers, Boku incarne un mouvement engagé qui mêle innovation, santé, respect de l’environnement et humour. Interview avec le président de cette entreprise française qui s’attaque aux tabous de l’hygiène, tout en offrant une alternative durable au papier toilette.
William Montagu, comment vous est venue l’idée de Boku ?
L’idée de Boku est née pendant la pandémie de Covid-19, durant cette période où tout le monde se ruait dans les supermarchés pour acheter du papier toilette. C’était une situation un peu surréaliste : je devais acheter du papier toilette pour mes grands-parents, car ils ne pouvaient pas sortir de chez eux. Mais avec la pénurie, c’était devenu une vraie mission ! Pourtant, mes grands-parents, qui utilisent des bidets depuis toujours, m’ont rapidement fait remarquer qu’ils n’en avaient pas vraiment besoin. Ils pouvaient parfaitement se débrouiller avec leur bidet, comme ils l’avaient toujours fait. Cette remarque m’a fait réfléchir. De retour chez moi, en voyant les rayons toujours vides, je me suis dit qu’il devait y avoir une solution pour éviter cette dépendance au papier toilette. Je ne voulais pas m’équiper d’un bidet classique, souvent encombrant et peu esthétique, ni investir dans des toilettes japonaises coûteuses et complexes à installer. C’est là que l’idée de Boku a germé. Je voulais concevoir un produit qui allie la simplicité des bidets traditionnels à la technologie des toilettes japonaises, à un prix abordable et sans travaux d’installation. Boku est né de cette idée de créer une solution accessible à tous, pour ceux qui souhaitent améliorer leur hygiène personnelle, réduire leur consommation de papier toilette et adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement.
Quels sont les avantages d’un WC japonais à fixer par rapport au papier toilette, en termes de santé et d’hygiène ?
Le papier toilette, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne nettoie pas vraiment. Il se contente de déplacer les résidus « à sec » sans éliminer les bactéries. L’eau, en revanche, est beaucoup plus hygiénique, ce que les Japonais ont compris depuis quelques temps. Nos WC japonais à fixer offrent un nettoyage à l’eau qui permet d’éliminer les bactéries, les impuretés et les résidus de manière complète. Cela a un impact direct sur la santé intime, en réduisant les risques d’infection urinaire, de mycose, d’hémorroïdes et d’autres irritations dues à l’utilisation fréquente de papier toilette abrasif.
En plus de cela, le papier toilette peut contenir des additifs chimiques comme les PFAS, qui sont des produits cancérigènes et toxiques pour la flore intime. Ces substances peuvent provoquer éruptions cutanées, irritations et démangeaisons. Avec un WC japonais, on élimine ce genre de risque en réduisant de 80 % sa consommation de papier hygiénique, ce qui est plus doux et plus naturel pour les muqueuses. Les 20 % restants servent à se sécher une fois les parties intimes nettoyées.
Nos produits sont également très bénéfiques pour les personnes souffrant de problèmes de mobilité, ou celles qui rencontrent des difficultés à se nettoyer seules. Plusieurs hôpitaux et maisons de retraite utilisent désormais nos bidets pour offrir davantage d’autonomie à leurs patients. Au-delà de tous ces avantages pratiques et médicaux, l’une des principales raisons pour lesquelles nos clients adorent Boku, c’est le sentiment de propreté et de fraîcheur qu’ils ressentent après chaque utilisation.
Vous êtes designer industriel de formation. Comment avez-vous développé un produit aussi innovant ?
Effectivement, je suis designer industriel, mais je ne suis pas ingénieur. J’avais cette idée en tête d’un WC japonais facile à installer, sans devoir percer des murs ou faire de travaux complexes. Je voulais que ce produit soit accessible à tous, tant en termes de prix que de simplicité d’installation. Pour y parvenir, j’ai travaillé avec un bureau d’études asiatique spécialisé dans les composants techniques de WC japonais, tandis que je m’occupais du design global et de l’expérience utilisateur. Le concept était simple : se débarrasser de tout ce qui rend les toilettes japonaises coûteuses et compliquées, comme l’électronique ou les structures en céramique lourdes, pour ne garder que l’essentiel : les jets d’eau. C’est ainsi qu’est né Boku, qui se fixe facilement sur des toilettes existantes et qui fonctionne sans électricité.
Je n’avais pas les fonds nécessaires pour lancer la production à grande échelle, alors j’ai décidé de me tourner vers le crowdfunding. En moins d’un mois, nous avons explosé notre objectif sur Ulule, devenant le projet le plus financé dans la catégorie Santé et Bien-être avec plus de 7000 % de l’objectif atteint. Cela prouve qu’il y avait un réel besoin sur le marché.
Pourquoi avoir choisi l’humour comme élément clé dans la communication de Boku ?
Au départ, je n’avais pas prévu que Boku devienne une marque humoristique. Pour moi, parler d’hygiène intime et de toilettes était un sujet trop sérieux. Mais lorsque j’ai commencé à présenter le projet, je me suis heurté à beaucoup de réticences. Les gens étaient gênés de parler de ce sujet, ils évitaient la discussion. C’est à ce moment-là que j’ai compris que l’humour pouvait être un formidable levier.
En intégrant des touches d’humour dans nos communications, tout a changé. Les gens se sont mis à répondre et à s’intéresser à nos produits. Ils ont commencé à parler d’hygiène intime de manière beaucoup plus décomplexée. L’humour permet d’aborder des sujets sensibles avec légèreté. C’est ainsi que nous avons réussi à ouvrir un dialogue autour de l’hygiène intime, un sujet qui concerne absolument tout le monde, mais qui reste tabou pour beaucoup.
Le nom Boku est d’ailleurs un clin d’œil à cette approche légère et humoristique. Il fait sourire et suscite la curiosité, tout en restant dans l’esprit du produit : pratique, simple, mais avec une touche de fun.
En quoi Boku se distingue-t-il des autres produits sur le marché ?
Nous avons été les premiers à proposer un WC japonais aussi accessible en France. Contrairement à nos concurrents, nos produits sont tous testés et on passé des certifications dermatologiques ce qui nous permet de les garantir pour un minimum de 2 ans. Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux toilettes japonaises et au papier toilette, j’ai découvert que l’impact écologique de ce dernier était énorme. En plus d’être inefficace sur le plan de l’hygiène, le papier toilette est une aberration écologique. L’industrie du papier toilette n’a pas évolué depuis des décennies, et la production de papier hygiénique contribue massivement à la déforestation.
Pour produire un rouleau de papier toilette, il faut environ 179 litres d’eau, ce qui est considérable. Sans compter que chaque jour, plus de 27 000 arbres sont abattus uniquement pour fabriquer du papier toilette à usage unique. Avec Boku, on permet à nos utilisateurs de réduire leur consommation de papier toilette de 80 %, ce qui représente une économie d’environ 17 000 litres d’eau par an, par personne.
C’est cette double approche – hygiène et écologie – qui différencie Boku des autres marques. Nous ne nous contentons pas de vendre un produit ; nous apportons une solution concrète à un problème environnemental majeur, tout en améliorant le quotidien de nos utilisateurs.
Quels sont les retours de vos clients ? Avez-vous constaté des changements de comportements ?
Les retours sont très positifs. Nos clients apprécient le confort et la propreté qu’apporte Boku, mais ce qui ressort surtout, c’est la prise de conscience autour de l’hygiène intime. Beaucoup de personnes réalisent qu’elles ne se nettoyaient pas aussi bien qu’elles le pensaient avec le papier toilette. De plus en plus de personnes adoptent des systèmes de toilettes lavantes. Nous avons aussi remarqué que le public français, autrefois réticent à l’idée d’utiliser des bidets, commence à changer d’avis. Je suis convaincu que d’ici quelques années, les toilettes lavantes deviendront la norme, comme c’est déjà le cas au Japon où 75 % des ménages en sont équipés.
Quels sont vos projets futurs ?
Depuis près de deux ans, nous travaillons sur une montée en gamme avec des WC japonais complets, spécialement conçus pour nos clients les plus exigeants. Ce projet s’adresse avant tout aux hôtels, restaurants, entreprises et projets immobiliers qui souhaitent améliorer la valeur perçue, le standing ou encore le service de leur établissement. Nous proposons ainsi une solution clé en main, hautement technologique, tout en restant accessible.
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