intime cinq mythes sur l’hygiène intime féminine
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Cinq mythes sur l’hygiène intime féminine

28.01.2021
par Perrine Borlée

Aujourd’hui, le sexe est souvent et bien volontiers au centre de discussions et débats. En revanche, on parle trop peu de santé intime. Pourtant, il y a tant de choses que les femmes devraient savoir sur leur hygiène intime. Il est donc grand temps de dissiper quelques mythes qui circulent à ce propos.

L’industrie de la beauté a identifié une nouvelle zone à problème: le vagin. De plus en plus de produits et de traitements de beauté sont consacrés à la purification, aux soins et au rajeunissement des organes génitaux féminins. Le dernier engouement en date: la vapeur vaginale – un bain de vapeur pour le vagin. La méthode est devenue une véritable tendance grâce à l’actrice Gwyneth Paltrow. Mais ces soins de beauté sont-ils vraiment nécessaires pour une hygiène intime saine?

«De nombreuses femmes sont mal informées en matière de santé intime», confirme Zuzana Kaplan, gynécologue. Voici donc cinq mythes courants qu’il convient de dissiper.

Le vagin doit être parfaitement nettoyé

Si l’on veut être propre, il faut bien rincer son vagin de l’intérieur. «Il s’agit là d’un des mythes les plus répandus parmi les femmes», soutient Zuzana Kaplan. Le vagin est autonettoyant. Le lavage est non seulement inutile, mais il peut même avoir des conséquences négatives: «Les douches vaginales risquent d’éliminer les importantes bactéries lactiques et donc de déséquilibrer la flore vaginale». Un nettoyage excessif peut d’ailleurs déclencher une inflammation ainsi que d’autres problèmes.

Les lotions intimes sont le remède à tous les problèmes

Du gel de lavage intime au déodorant vaginal, les marques de beauté donnent l’impression qu’il est peu hygiénique et peu attrayant de ne pas nettoyer ses parties intimes avec des produits spéciaux. Cependant, selon Zuzana Kaplan, cela n’est pas non plus conseillé: « Aucune lotion intime particulière n’est nécessaire si la peau est saine et l’écosystème vaginal est intact. Un gel douche doux avec un pH neutre et de l’eau suffisent». Laver la zone intime externe (la vulve) une fois par jour est en effet plus que suffisant. Les femmes qui utilisent un linge pour se laver, doivent d’ailleurs le changer après chaque lavage.

Les comprimés d’acide lactique assurent la santé du vagin

Les bactéries lactiques, également connues sous le nom de lactobacilles, assurent une flore vaginale saine et donc une protection efficace contre les infections. C’est pourquoi les comprimés d’acide lactique sont souvent considérés comme des remèdes assurant la santé du vagin. Mais sont-ils véritablement bénéfiques? «Souvent, on utilise des comprimés d’acide lactique pour soigner l’inflammation vaginale. Il n’est pas conseillé d’utiliser ces comprimés en l’absence de symptômes d’inflammation». Il ne faut pas faire une overdose de bactéries lactiques. C’est pourquoi, il est vivement déconseillé de prendre des pilules inutilement.

L’épilation intime est nécessaire

Le rasage intime est devenu une pratique bien ancrée dans notre société. Une enquête récente menée par le 20 Minutes souligne que 73% des 22 659 personnes interrogées s’attendent à ce que leur partenaire sexuel rase – au moins partiellement – ses zones intimes. De nombreuses personnes ont déclaré qu’elles trouvaient cela plus hygiénique.

Néanmoins, nous savons aujourd’hui que l’épilation des poils pubiens entraîne de nombreux problèmes. Les poils protègent en effet la peau du dessèchement et les gynécologues ont constaté une augmentation significative de l’eczéma et des pellicules ces dernières années. «Je ne peux pas recommander aux jeunes femmes d’arrêter de se raser. Ce n’est pas culturellement faisable pour le moment. Tout le monde se rase». Ce que l’on peut conseiller aux personnes qui se rasent souvent est de mettre régulièrement une crème reconstituante sur les zones rasées. «Il est préférable d’utiliser une crème non parfumée ou une huile naturelle. C’est un geste tout simple qui peut résoudre d’innombrables problèmes», explique Zuzana Kaplan.

Une mauvaise hygiène cause le développement de champignons vaginaux

Des champignons microscopiques causent souvent une mycose vaginale. Il s’agit d’une des infections vaginales les plus fréquentes chez la femme. À tort, elle est souvent qualifiée de maladie vénérienne. D’autre part, un champignon n’a rien à voir avec l’hygiène intime, confirme Zuzana Kaplan. «Les bactéries, les champignons et les virus composent la flore vaginale. Elle n’est donc pas exempte de germes. Les champignons se développent lorsque l’écosystème n’est pas équilibré et que le pH augmente». D’ailleurs, les personnes qui prennent des antibiotiques pour un problème médical sont particulièrement sensibles aux champignons vaginaux. «L’antibiotique élimine le problème en question mais aussi les bactéries lactiques». Bien que les champignons vaginaux et les infections qu’ils provoquent soient dérangeants, ils sont généralement faciles à traiter.

La mycose vaginale s’attrape dans les toilettes publiques

Puis-je attraper une mycose vaginale dans des toilettes publiques? Zuzana Kaplan est souvent confrontée à cette question. «Il est impossible d’attraper un champignon ou un virus de cette manière. D’une part, ces organismes ne survivent pas sur un siège de toilettes. D’autre part, une flore vaginale saine sert de barrière protectrice».

Que faut-il encore savoir?

L’hygiène intime comprend également le bon choix et le nettoyage des sous-vêtements. Par exemple, les sous-vêtements doivent toujours être lavés à 60 degrés pour tuer les bactéries et prévenir les infections. «En outre, les femmes devraient opter pour des sous-vêtements fabriqués dans des tissus légers», explique Zuzana Kaplan. En général, les sous-vêtements sombres contiennent des colorants qui peuvent provoquer des irritations dans la zone génitale. De même, les strings peuvent provoquer de l’eczéma cutané en raison de la friction du tissu. En conclusion, bien que les «culottes de grand-mère» soient désormais impopulaires, elles sont bénéfiques pour la santé intime.

Texte SMA

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