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Architecture: «nous partageons le même intérêt»

29.05.2018
par Thomas Pfefferlé

Figure incontournable du design, atelier oï expose et exporte ses créations dans le monde entier. Retour sur une success-story née d’une rencontre entre trois passionnés. Entre architecture et design, les produits issus l’atelier se déclinent en de multiples formes et textures. Interview.

C’est l’histoire d’une rencontre entre trois passionnés d’architecture et de design. Suite à des premiers concours remportés alors qu’ils sont encore en train de terminer leurs études, l’alchimie prend. Aurel Aebi, Armand Louis et Patrick Reymond se rendent rapidement compte qu’ils partagent la même passion pour la matière et les multiples manières de la travailler. En 1991, atelier oï voit le jour. Dès ses premières années, l’atelier entretient et développe savamment une belle résonance internationale à travers ses créations en les exposant à Paris et Milan notamment, places incontournables du design. Pour revenir sur cette success-story et aborder les expositions en cours, Patrick Reymond se prête au jeu de l’interview.

Racontez-nous comment vous vous êtes rencontrés tous les trois pour finalement donner naissance à votre atelier.

Aurel Aebi et moi nous sommes rencontrés à Lausanne vers la fin des années 1980 au sein de l’école créée par Alberto Sartoris, où nous suivions nos études d’architecture. Nous étions tous deux intéressés par l’approche transdisciplinaire de cette école, et cela se retrouve encore aujourd’hui dans notre manière de travailler. Comme moi, Armand Louis vient de La Neuveville, un petit village où tout le monde se connaît. A l’époque il travaillait dans la construction navale, puis s’est orienté vers le design de produits. Un concours de design nous a réunis avec d’autres personnes. Mais en avançant, nous sommes finalement restés juste les trois. En remportant ce concours, nous avons donc pu partager notre premier succès tout en se rendant compte que nous partagions la même approche et le même intérêt pour les différentes façons de travailler et explorer la matière.

Vous étiez encore aux études à ce moment?

Oui. Et nous avons ensuite participé à un deuxième concours, qui consistait notamment à repenser l’espace de la salle de bains, que nous avons aussi remporté. Suite à ce deuxième succès, nous avons décidé de nous unir officiellement en créant atelier oï en 1991.

Atelier oï, d’où vient le nom?

Du char de troïka, qui vient du russe et désigne une voiture tractée par un attelage de trois chevaux. Nous avons finalement décidé de garder oï pour y faire référence.

Pourquoi ne pas avoir établi votre atelier au sein d’une grande ville? La Neuveville n’est pas forcément la première destination à laquelle on songe lorsqu’on évoque le design ou l’architecture.

C’est vrai. Mais en fait nous n’avions aucune raison valable de quitter La Neuveville, où nous avons pu bénéficier d’un grand espace au sein de la maison de mes parents dans un premier temps. Et nous avons rapidement réalisé que le calme et le retrait de cet endroit nous permettait de bénéficier d’un climat propice à la réflexion et à l’élaboration de nos projets. Nous avons aussi vite compris que rester à La Neuveville ne nous empêchait pas d’avoir une résonance internationale puisque nous avons exposé à Paris dès la création de notre atelier.

On retrouve en effet vos créations dans des expositions internationales depuis vos débuts. Pouvoir exposer son travail représente un impératif pour votre activité?

A travers les expositions auxquelles nous participons, nous avons en effet la possibilité de faire comprendre notre démarche et notre approche au grand public. Ce qui s’avère important pour nous. On peut par ailleurs distinguer deux sortes d’exposition. Il y a les rendez-vous incontournables du design et de l’architecture, comme le Salon international du meuble de Milan, qui se tient chaque année. Début 2018, nous y exposions par exemple Toki-oï, un diffuseur à huiles essentielles en céramique manufacturé au Japon dans la Préfecture de Gifu, avec laquelle nous collaborons étroitement depuis trois ans, ainsi que divers objets que nous signons pour Louis Vuitton.

Autrement, nous avons aussi la chance de pouvoir participer à des expositions à travers lesquelles nous pouvons présenter au grand public notre approche et notre manière de travailler. Le Museum für Gestaltung Zürich présente d’ailleurs l’exposition Oïphorie, qui retrace l’histoire et les créations de notre atelier de 1991 à 2018. A découvrir jusqu’en septembre. Nous serons également présents au Brésil à São Paulo durant près de deux mois pour une exposition du même type du 25 août au 21 octobre. Une exposition à découvrir au Museu da casa Brasileira. Pour nous, ce type d’expositions nous permet aussi de nous poser en tant que spectateurs pour regarder ce que nous avons réalisé et dans quelles directions nous voulons continuer.

Image Joel von Allmen

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