Il est connu comme étant le numéro 1, gardien du Borussia Mônchengladbach et de l’équipe nationale suisse. Une fois hors du terrain, ce chef amateur passe volontiers derrière les fourneaux pour tester de nouvelles recettes. Dans cette interview, il nous explique comment il s’est pris de cette passion et ce qu’il pense des régimes.
Yann Sommer, vous êtes un sportif professionnel, votre corps est donc très important pour vous. Quel est votre secret pour garder la ligne et la santé?
À vrai dire, pour moi c’est la santé le plus important: tant que l’on est en bonne santé, la vie est plus facile. C’est pour ça qu’elle est si importante, et c’est pour ça que je fais tout mon possible pour rester en bonne santé. Mon corps doit toujours être en mesure d’accomplir de grandes performances. Je dois me sentir bien dès le matin, quand je me lève. Je mange très équilibré.
Dans votre blog, «Sommer kocht», vous faites régulièrement découvrir vos créations à vos lecteurs et followers. D’où vous vient votre passion pour la cuisine?
De ma famille, sans hésiter. Mes parents cuisinent tous les deux très bien et j’ai grandi au sein d’une famille de gourmets. Mes parents avaient tous les deux un travail, nous avions donc pour habitude de cuisiner et manger ensemble, le soir. J’ai également été grandement influencé par nos vacances annuelles dans le Sud de la France. Nous faisions toujours nos courses au marché provençal et je me souviens parfaitement des différentes odeurs, formes et couleurs.
Vous souvenez-vous du premier plat que vous avez cuisiné?
J’ai vraiment commencé à apprendre à cuisiner lorsque j’ai déménagé. Mes premières créations n’étaient donc pas des menus étoilés, il s’agissait plutôt de plats simples. Le plus souvent, parfois même plusieurs fois par semaine, je faisais des pâtes au pesto ou à la sauce tomate. C’est en m’intéressant à la nourriture saine et à la cuisine que j’ai pu développer mes compétences, essayer de nouvelles recettes et varier mon menu.
Que retrouve-t-on toujours dans votre cuisine?
Il y a quelques aliments que je n’aime pas voir manquer dans mon alimentation: fruits et légumes frais, huile d’olive et herbes fraîches comme du thym ou du romarin.
Que pensez-vous des régimes low-carb, paléo ou autres?
Je les trouve intéressants. J’ai même déjà goûté un plat paléo et cuisiné vegan. D’après moi, une alimentation variée, avec des recettes diversifiées, est primordiale. En plus, le goût est différent et ça me fait du bien, ainsi qu’à mon corps. Cela dit, je ne pourrais pas en faire un régime quotidien. Pour moi, un compromis reste la meilleure solution, car je dois faire attention avec mon activité sportive.
De quoi ne pourriez-vous absolument jamais vous passer?
Je pourrais bien me passer de tout. Par exemple, si on venait à retirer la viande de mon alimentation, le monde continuerait de tourner normalement pour moi.
Avec la belle saison qui arrive, qu’allez-vous servir à table?
J’achète tant que possible des produits de saison. Je me réjouis donc de l’arrivée des beaux jours, je vais avoir un vaste choix de produits locaux. J’apprécie d’autant plus une tomate lorsqu’elle n’a pas parcouru des centaines de kilomètres et qu’elle vient de la région.
Qui cuisine le plus: vous ou votre petite amie?
Nous cuisinons souvent ensemble. En ce moment, c’est moi qui me mets le plus souvent derrière les fourneaux. J’ai plus de temps et cela m’amuse. La cuisine a ce don de me décontracter et de me déconnecter complètement de mes entraînements.
Souvent, les gens associent un parfum ou un goût à un souvenir. Qu’en est-il pour vous?
Moi je pense tout de suite à l’odeur de la ratatouille fraîche qui était omniprésente dans la maison de vacances de mes parents. Le parfum des légumes frais et des différentes herbes achetés sur le marché et mélangés dans la ratatouille me rappelle encore aujourd’hui mes vacances dans le Sud de la France.
J’apprécie d’autant plus une tomate lorsqu’elle n’a pas parcouru des centaines de kilomètres et qu’elle vient de la région.
En tant que sportif, qu’est-ce qu’une alimentation équilibrée, pour vous?
Je mange beaucoup de légumes, de glucides et parfois de la viande et du poisson, mais pas tous les jours. Pour moi, la qualité est très importante, plus particulièrement lorsqu’il s’agit de produits d’origine animale. C’est pourquoi je les achète sur le marché. Là-bas, on connaît les commerçants et on sait d’où viennent les produits. J’essaye tant que je peux d’éviter le sucre industriel, je ne consomme donc aucune boisson sucrée. Cependant, il n’y a aucune alimentation et aucun style de vie qui soit tabou pour moi, je peux aussi bien manger un bon hamburger avec des frites.
Vous tenez le blog culinaire «Sommer kocht» et vous êtes actif sur différents réseaux sociaux. Est-ce que cette présence vous est bénéfique professionnellement?
Aujourd’hui, les réseaux sociaux font partie du métier et ils sont importants. Les différents réseaux permettent un contact et un échange direct avec les fans et toutes les autres personnes qui s’intéressent à nous. Cependant, je tiens à ma vie privée et je n’utilise donc que les comptes officiels.
Lisez-vous les commentaires négatifs?
C’est malheureusement le côté négatif des réseaux sociaux. Nous sommes très exposés et nous sommes donc vulnérables. Heureusement pour moi, la plupart des commentaires sont positifs, mais il y en a bien sûr des négatifs. Il faut simplement vivre sa vie sans se laisser atteindre.
Vous laissez-vous atteindre par les critiques négatives publiées dans les médias?
Non. Je lis très rarement les journaux, que je sois dans une bonne ou une mauvaise passe. La critique fait partie du métier.
Vous êtes accompagné d’un coach mental, comment vous a-t-il aidé jusqu’ici?
Cela ne fait que quelques années que nous travaillons ensemble et j’apprécie ce travail. En tant que personne extérieure, il a un autre regard, ce qui permet un échange bénéfique et me prépare pour les prochains défis à relever.
À quoi pensez-vous lorsque vous êtes blessé?
Par chance, je n’ai jamais eu de blessure grave jusqu’à présent. Dans le sport, c’est bien sûr ce qui peut vous arriver de pire, d’être arrêté brusquement à cause d’une blessure. Cependant, une blessure sans influence extérieure peut être le signe que votre corps a besoin d’une pause, surtout lorsqu’il s’agit d’un muscle. Cela signifie que vous devez redescendre et donner à votre corps tout le temps dont il a besoin pour se remettre complètement.
Qu’envisagez-vous pour votre avenir?
Jusqu’ici je dois avouer que je n’y ai pas vraiment pensé. Les sportifs vivent surtout l’instant présent.
Avez-vous un modèle sportif?
Il y a effectivement deux sportifs que j’admire, et j’ai déjà pu rencontrer les deux. Mon gardien de but modèle est et restera l’Italien Gianluigi Buffon, mon autre modèle étant Roger Federer.
Le football est-il très présent dans votre vie privée?
La plupart du temps je me déconnecte automatiquement du football lorsque je rentre chez moi. Bien sûr, il m’arrive de regarder un match à la télé ou bien d’analyser mes propres performances afin de m’améliorer, mais j’essaye d’y penser le moins possible. Je pratique la cuisine ou alors la musique, et mon environnement me permet de penser rapidement à autre chose.
Interview Miriam Dibsdale
Photos Sommerkocht.ch
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