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Digitalisation

« Nous étions convaincus qu’une telle solution de paiement mobile nécessitait une approche suisse »

05.07.2023
par Léa Stocky

Toute personne vivant en Suisse a déjà entendu la phrase « Je te twint ? ». Si l’application de paiements mobiles s’est imposée dans le vocabulaire, c’est parce qu’elle est devenue le « compagnon quotidien » des Suisses de tout le pays, comme l’explique dans cette interview Markus Kilb, CEO de la marque. 

Markus Kilb
CEO de Twint

Classée 7ème des marques préférées de la population par le « Brand Indicator Switzerland », l’application a connu ces dernières années un développement fulgurant, au point d’être aujourd’hui utilisée par plus de 5 millions de personnes. 

Markus Kilb, pouvez-vous nous parler de l’histoire de Twint ? 

Twint a été fondée en 2016 par la fusion de deux applications de paiement. Depuis lors, l’entreprise n’a cessé de croître. Nous sommes désormais l’application de paiement la plus populaire en Suisse. En 2017, nous avons réalisé environ 4 millions de transactions. En comparaison, l’année dernière, nous avons effectué 386 millions de transactions, et nous nous attendons à ce que cela augmente considérablement cette année. Nous avons aujourd’hui 5 millions d’utilisateurs actifs.

Quel problème vouliez-vous résoudre ou améliorer en créant Twint ? 

Tout d’abord, l’idée fondamentale était de fournir une solution de paiement mobile pour la Suisse et de développer une approche du paiement mobile qui réponde vraiment aux besoins spécifiques de la population, des commerçants et des banques suisses. 

Deuxièmement, il y a aussi cette conviction profonde que les gens essaient de simplifier leur quotidien, ce que nous avons essayé de transposer au monde du paiement mobile. Aujourd’hui, le téléphone portable est devenu le centre de la vie des individus. On peut quitter la maison sans ses clés ou sans son portefeuille, mais personne ne quitterait la maison sans son téléphone portable. La simplification signifie également qu’il n’est plus nécessaire de sortir avec des cartes bancaires ou de l’argent liquide. Nous voulions suivre cette évolution et en faire partie. 

Nous étions également convaincus qu’une telle solution de paiement mobile nécessitait une approche suisse pour répondre aux besoins de tous les habitants de Suisse. Notre clientèle s’étend aujourd’hui des jeunes adultes aux nonagénaires. 

Finalement, nous souhaitons être le compagnon quotidien des gens. Quoi qu’il arrive au cours d’une journée en rapport avec les paiements, nous voulons pouvoir fournir une solution non seulement pour le paiement, mais aussi pour le service qui l’entoure. Nous simplifions et connectons pour donner à nos utilisateurs liberté et indépendance. 

Lors du développement de Twint, avez-vous rencontré des difficultés et comment les avez-vous surmontées ? 

Quand on est une entreprise relativement petite au début, il faut avoir une forte confiance en soi pour surmonter certaines idées préconçues selon lesquelles seules les grandes entreprises technologiques peuvent fournir de telles solutions. De toute évidence, il a fallu convaincre certaines personnes et certaines institutions que l’entreprise pouvait réussir. Je pense que la recette clé a été de convaincre les banques qu’il était dans leur intérêt de fournir cette solution à leurs clients parce qu’elle est supérieure à tout ce que peuvent fournir les grandes entreprises technologiques. 

D’autre part, nous avons également été en mesure de convaincre très tôt les détaillants du pays, tels que Coop. Nous avons été très tôt amenés à ouvrir Twint à différents secteurs tels que les parkings, les dons, les achats en ligne, ou encore les paiements d’individu à individu. En fin de compte, nous couvrions et couvrons toujours l’ensemble des besoins potentiels en matière de paiements. Et nous avons pu démontrer aux utilisateurs que Twint est le moyen le plus simple, le plus sûr et le plus utile d’envoyer de l’argent ou de payer en Suisse. Cela nous a aidé à surmonter le scepticisme à l’égard de notre solution.

Pouvez-vous nous parler du rôle de l’innovation dans la croissance continue de Twint et de ses projets d’expansion ? 

L’innovation est ce que nous faisons tous les jours. Nous sommes très attentifs aux besoins quotidiens de nos clients dans le domaine des paiements. Nous essayons de comprendre comment nous pouvons améliorer le processus et l’utilisation de l’application pour rendre la vie des gens plus facile. Avec le paiement des parkings par exemple, il n’est même plus nécessaire de sortir de sa voiture pour payer. Cela peut paraître anodin, mais pour les gens, dans leur vie de tous les jours, cela fait une énorme différence. Il en va de même pour les dons. Nous avons rendu beaucoup plus facile et transparent le fait de faire des dons pour de bonnes causes.

Comment expliquez-vous ce succès ? 

Nous avons réussi à fournir une solution très attrayante aux clients. Lorsque j’ai rejoint Twint, certaines banques n’étaient pas convaincues et voulaient attendre avant de se lancer. Aujourd’hui, la plupart des banques veulent proposer Twint à leurs clients parce que ces derniers le demandent. Dans l’ensemble, nous avons rendu les paiements beaucoup plus faciles et transparents que par le passé et nous apportons des solutions à toute une série de situations quotidiennes grâce à l’application.

Comment garantissez-vous le respect de la vie privée et la sécurité des données ? 

Tous nos centres de données sont situés en Suisse. Nous travaillons selon les normes les plus strictes en matière de sécurité bancaire et de traitement des données en vigueur dans le pays. Nos centres sont agréés par les banques. 

Pensez-vous qu’une telle application pourrait être adaptée à d’autres marchés ou pays ? 

En principe, nous pensons que le modèle commercial pourrait fonctionner dans d’autres pays. Nous pensons également que les besoins des personnes qui veulent une vie quotidienne plus facile ne se limitent pas à la Suisse. Cela dit, nous sommes pleinement engagés en Suisse où il y a encore beaucoup de choses à faire. Certains commerçants et certaines organisations en Suisse n’utilisent pas encore l’application et nous souhaitons changer cela pour continuer de simplifier la vie de plus en plus de personnes. 

Interview Léa Stocky

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