La numérisation est un défi et un moteur pour la Suisse à de nombreux niveaux, y compris dans le secteur financier. Pour les banques traditionnelles, la numérisation constitue un défi de taille, compte tenu notamment de l’érosion des marges et de la hausse des coûts. Mais la numérisation a aussi des impacts clairement positifs. A savoir des hausses de productivité et de nouvelles offres de produits mieux adaptés aux clients et à leurs besoins concernant le front-office et le back-office.
Afin que la place financière suisse conserve son attrait à l’international, les conditions-cadres doivent rester compétitives et propices à l’innovation. Aussi la numérisation est une question stratégique prioritaire pour l’Association suisse des banquiers (ASB). Au cours des deux dernières années, nous nous sommes efforcés d’anticiper les évolutions dans notre secteur. Voici quelques exemples du travail accompli ces douze derniers mois.
Plus de possibilités numériques
L’ouverture de compte à distance, par voie électronique, est devenue réalité! Nos banques répondent ainsi au souhait des clients de ne plus avoir à se déplacer en personne pour ouvrir un compte. Parallèlement, nous travaillons à l’introduction de l’identification électronique. L’impact de cette dernière dépasse de loin le domaine bancaire. L’e-ID transformera radicalement notre manière de nous légitimer, et donc de nous identifier dans le monde numérique. Le projet de loi actuel intègre des éléments importants concernant la gouvernance ainsi que la confiance des utilisateurs dans la sécurité de l’e-ID. C’est une étape majeure et nous contribuons ainsi à conforter l’avance de la Suisse en matière numérique.
Pour continuer à être une place financière de premier plan, il faut offrir aux plus de 250 banques suisses un environnement stable et performant. – Claude Alain Margelisch
Données sur clouds
Un autre thème important en relation avec la numérisation est le stockage de données sur des clouds. En effet, le stockage numérique de données permet aux banques de réaliser d’énormes économies. En termes de politique d’entreprise, c’est donc une question cruciale pour toutes les banques.
Les clouds ne connaissent pas de frontières nationales, mais la protection et la sécurité des données doivent être assurées. Le sujet est donc complexe pour les banques. Pour l’ASB, il s’agit là d’un domaine de travail prioritaire. Avec les autorités et les prestataires, nous recherchons des solutions qui répondent à toutes les exigences pour pérenniser le Swissbanking dans un monde numérique.
Les opportunités liées à la numérisation ne doivent pas nous faire oublier qu’à l’ère numérique, il est plus important de préserver la sécurité. Les milieux économiques et les autorités doivent impérativement unir leurs efforts pour s’en protéger. Plus aucune entreprise n’est capable aujourd’hui de se défendre seule contre les risques Cyber. C’est la raison pour laquelle un groupe d’experts de l’ASB a élaboré un document stratégique sur la cybersécurité pour la place financière suisse. Celui-ci préconise des mesures en matière de gestion des crises, de sensibilisation des utilisateurs, de formation et de coopération intrasectorielle. Il a été adopté en août 2018.
Priorité doit être donnée à présent aux deux premiers aspects, la gestion des crises et la sensibilisation des utilisateurs. Nous concrétiserons ces mesures en coopération avec la Confédération, qui les a intégrées dans sa stratégie nationale de protection de la Suisse contre les cyber-risques (SNPC). Cette stratégie nous voulons la soutenir et nous contribuerons donc activement à sa mise en œuvre. Nous saluons en particulier les travaux en cours visant à créer un Swiss Cyber Competence Center (CCC). De plus, nous sommes une force de proposition active auprès des services fédéraux compétents.
Nous avons beaucoup œuvré au cours des douze derniers mois. Ceci afin de renforcer l’attrait du secteur bancaire suisse dans le domaine de la numérisation. Pour continuer à être une place financière de premier plan, il faut offrir à toutes les banques suisses un environnement stable et performant. Cela leur permet de se développer librement dans un cadre bien défini et d’accroître leur compétitivité. Créer de telles conditions-cadres, c’est précisément la tâche de l’ASB.
Texte Claude Alain Margelisch, CEO Association suisse des banquiers
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