Le 30 juin dernier, Joya Landry a été élue Miss Suisse francophone 2024 à la suite d’une cérémonie riche en émotions. Cette avocate en devenir allie à présent ces deux quotidiens bien différents mais tout aussi enrichissants, celui de juriste et de Miss. Déterminée, sensible et empathique, elle prend à cœur son nouveau rôle avec un message particulier à l’égard des femmes, celui d’avoir confiance en elles et de rester concentrées sur leur but. Elle nous en parle dans cette interview.
Joya, quel a été ton parcours avant le concours ?
J’ai suivi un bachelor et un master de droit à l’Université de Lausanne. J’ai récemment fini mon stage d’avocat que j’ai fait en partie au sein d’une étude et en partie au Tribunal en tant que greffière stagiaire. Si j’ai choisi cette filière pour son côté stimulant, j’ai toujours veillé à maintenir un lien avec les arts qui sont ma passion. Ainsi, à la fin de mon collège, j’ai consacré une année à l’étude et à la pratique du théâtre, du cinéma ou encore de la musique. Plus tard, j’ai notamment eu l’opportunité d’effectuer un stage au Cours Florent à Paris et j’ai été sélectionnée pour faire un cursus là-bas.
En novembre 2023, je me suis lancée dans l’aventure Miss Suisse francophone, dont les neuf mois se sont clôturés le 30 juin dernier. Mon but aujourd’hui est de travailler en tant que juriste la semaine en vue de l’obtention de mon brevet d’avocate, et de me consacrer à mon titre de Miss pendant mon temps libre et les week-ends.
Pourquoi t’es-tu inscrite au concours de Miss Suisse ?
Il est vrai qu’en tant que petite fille, ces concours font rêver. La première à m’avoir poussée à participer a été une amie très proche avec laquelle j’ai fait mes études de droit. Par la suite, j’ai travaillé avec un avocat d’affaires genevois qui connaissait différentes Miss ayant suivi un parcours juridique. Il m’a confié qu’avec ma personnalité, participer à ce concours pouvait s’avérer être une réelle parenthèse dans ma carrière, m’offrant de nouvelles opportunités et une plateforme d’expression positive. J’ai suivi leurs conseils et j’en suis ravie !
Pour toi, que représente ce concours ?
Le concours représente un engagement, le dépassement de ses limites, une évolution constante et beaucoup de joie.
En quoi a consisté ta préparation au concours ?
Afin de soigner mon physique, j’ai pratiqué du sport, j’ai mangé sainement et j’ai pris soin de moi. Au-delà de la préparation, il s’agit d’un mode de vie que j’ai toujours essayé d’adopter. Au niveau du mental, j’ai veillé à garder ma détermination et une stabilité par rapport à l’expression de qui je suis et de la manière dont je souhaite le montrer. Pour la technique, nous nous entraînons tout au long des neuf mois grâce à des défilés, des shootings et les promo tours. On apprend à se présenter devant la caméra, à travailler avec des photographes qui ont différentes personnalités et sensibilités, à défiler et à poser. Ce n’est pas quelque chose que j’avais l’habitude de faire au sein d’un tribunal ou d’une étude (rires). Petit à petit, on prend confiance et on est de plus en plus à l’aise.
Le mantra qui m’a suivie est : reste toi-même et sois naturelle. Cela peut paraître un peu superficiel mais en réalité, c’est tout le contraire. – Joya Landry
Comment as-tu vécu cette expérience ?
L’aventure a été très intense et positive, une véritable école de vie. Elle a été faite de remises en question, de la réaffirmation de ma volonté d’aller jusqu’au bout et de garder ma ligne directrice et ma cohérence.
En quoi consiste ton quotidien de Miss ?
Les missions, qu’elles soient d’ordre commercial, créatif ou même associatif, sont variées. Depuis l’élection, j’ai pu intervenir lors de différentes interviews, notamment à la radio, ce qui a été un exercice très intéressant. J’ai également participé à différents shootings qui sont assez réguliers et à des publicités. Avec le comité, je prépare les castings de la prochaine édition et je me réjouis d’accueillir les futurs candidats et de leur transmettre tout ce que j’ai appris. Selon moi, le rôle de Miss comprend un certain degré d’exemplarité et le titre représente une réelle plateforme que nous pouvons utiliser pour inviter les femmes et les hommes à s’assumer et à avoir confiance en eux. J’aime défendre le fait que nous n’avons pas besoin de rentrer dans des diktats pour s’aimer. Au contraire, plus on se rapproche de qui on est, plus on renvoie de l’authenticité.
Selon toi, en quoi les concours de beauté peuvent-ils contribuer à des changements sociaux positifs ?
Un bon concours est un concours qui sait évoluer. Miss et Mister Suisse francophone est un concours qui a su être inclusif en élargissant ses critères de sélection. Les Miss et Misters peuvent être des exemples d’ouverture, de bienveillance et de non-jugement. J’essaie toujours de comprendre qui est l’autre, comment il fonctionne et quel est son point de vue. Ces valeurs sont tout aussi importantes que le physique. Les personnalités et les chemins de vie des candidats sont tous différents, et il est essentiel de les prendre en considération.
Si tu pouvais voyager dans le temps, quel conseil te donnerais-tu au début de la compétition ?
Le mantra qui m’a suivie est : reste toi-même et sois naturelle. Cela peut paraître un peu superficiel mais en réalité, c’est tout le contraire. Mes parents et mes amis ont été très présents pour moi. Mon père m’a toujours dit : « Si tu as un moment de doute, répète ton prénom ». Cela permet de se recentrer.
Quels conseils donnerais-tu à ton tour aux femmes qui souhaiteraient se lancer ?
Il faut y réfléchir, s’informer et connaître son but quand on rentre dans l’aventure. Il faut également être déterminé et dans l’acception de soi et de son évolution. Il s’agit d’une expérience à vivre de façon joyeuse si l’on souhaite la vivre pleinement.
Quels sont tes futurs projets ?
Au niveau professionnel, mon but est de passer le brevet d’avocat. En tant que Miss, je souhaite développer des collaborations un peu inattendues, dans des milieux qui traditionnellement ne s’associeraient pas aux Miss. Je suis très enthousiaste à l’idée de voir comment on va faire évoluer le titre cette année.
Interview Léa Stocky
Laisser un commentaire