la mobilité douce, un enjeu incontournable pour les villes de demain
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La mobilité douce, un enjeu incontournable pour les villes de demain

25.09.2025
par SMA

Les villes du futur ne ressembleront sans doute pas aux visions fantasmées d’hier, peuplées de voitures volantes et de trains filant à la vitesse de la lumière. La réponse aux défis climatiques et urbains se trouve peut-être dans une solution beaucoup plus simple : les modes de déplacement dits « musculaires » ou à faible impact carbone. Face à l’urgence climatique et à la saturation des infrastructures routières, la mobilité douce – marche à pied, vélo, trottinette, rollers, skateboard ou encore scooters électriques – pourrait bien devenir l’épine dorsale des villes suisses de demain.

Un levier immédiat de réduction des émissions

En Suisse, la voiture individuelle reste responsable d’environ 34 % des émissions totales de CO2. Cette part considérable en fait un levier prioritaire pour toute stratégie de réduction des gaz à effet de serre. Favoriser la marche, le vélo ou d’autres moyens de transport doux permet non seulement de diminuer l’empreinte carbone, mais aussi d’améliorer la qualité de vie urbaine : moins de bruit, moins de pollution, et plus d’espaces libérés pour les habitants.

Les infrastructures existantes offrent déjà une base précieuse : certaines routes peuvent être partagées ou entièrement réaffectées aux mobilités douces et aux transports publics. La réorganisation intelligente de l’espace urbain pourrait accélérer cette transition.

L’importance des réseaux et infrastructures

Pour que la mobilité douce s’impose, il faut lever l’un de ses principaux freins : le manque d’infrastructures adaptées. Les urbanistes le répètent : plus les réseaux cyclables sont étendus, continus et sécurisés, plus les usagers sont enclins à opter pour ces moyens de déplacement. Des pistes larges, bien entretenues, correctement balisées et reliées aux gares ou aux zones d’activité peuvent encourager un usage régulier. La connectivité entre centres urbains et périphéries est cruciale : relier efficacement les petites communes aux grandes agglomérations par des voies douces permettrait d’absorber une partie importante des déplacements quotidiens.

Désengorger les axes routiers

Les grandes villes suisses connaissent toutes le même phénomène : un trafic routier dense, notamment aux heures de pointe, lié aux mouvements pendulaires domicile-travail. Le télétravail a certes réduit la fréquence des trajets, mais il n’a pas résolu le problème de fond.

Les mobilités douces, en particulier le vélo et le vélo-cargo, se prêtent parfaitement aux trajets quotidiens : emmener les enfants à l’école, faire ses courses, ou se rendre au bureau sur des distances de quelques kilomètres. Leur atout majeur réside dans leur flexibilité : pas d’embouteillages, stationnement gratuit au plus près de sa destination, zéro émission directe et bénéfices immédiats pour la santé physique et mentale.

Le développement des vélos à assistance électrique (VAE) a encore élargi le champ des possibles. Avec une autonomie permettant de parcourir entre 10 et 20 km sans effort excessif, ils rendent la mobilité douce accessible dans les villes à fort dénivelé ou pour les trajets plus longs.

Image iStockphoto/StefaNikolic

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Une alliance naturelle avec les transports publics

Pour maximiser leur efficacité, les mobilités douces doivent s’intégrer aux réseaux de transport en commun. L’intermodalité – enchaîner vélo et train, ou trottinette et tramway – constitue un atout majeur pour fluidifier les déplacements et réduire l’usage de la voiture. Des aménagements simples, comme des parkings sécurisés pour vélos en gare ou l’autorisation d’embarquer son vélo dans certains trains et bus, facilitent cette complémentarité. Résultat : une ville plus respirable, des flux de circulation mieux répartis, et une expérience de déplacement plus agréable pour tous.

Vers des villes plus apaisées

Promouvoir la mobilité douce ne se limite pas à une question environnementale. C’est aussi repenser la ville pour la rendre plus conviviale, plus sûre et plus accessible. Réduire la place de la voiture, c’est offrir plus d’espaces verts, de zones piétonnes et de lieux de rencontre.

Les villes suisses disposent déjà de nombreux atouts pour mener cette transformation : une densité modérée, un tissu urbain souvent bien relié aux zones naturelles et une forte sensibilité de la population aux enjeux environnementaux. En misant sur des politiques ambitieuses en matière d’infrastructures douces et d’intermodalité, elles peuvent devenir des modèles en Europe pour la mobilité durable.

L’avenir des mobilités sera doux ou ne sera pas !

La mobilité douce est plus qu’une tendance : c’est une nécessité pour les villes de demain. Elle répond à la fois aux impératifs climatiques, aux enjeux de santé publique et au besoin de repenser l’espace urbain. En Suisse, où la qualité de vie est un pilier de l’identité nationale, elle pourrait bien être la clé d’un avenir urbain plus serein, plus vert et plus humain.

Texte SMA

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