Une innovation incrémentale plutôt qu’une invention révolutionnaire
«Les prix permettent d’attirer les clients, le marketing de les acquérir, mais seule l’innovation permet de les fidéliser.» Cette citation provient du chimiste allemand Hans-Jürgen Quadbeck-Seeger. Elle met l’accent sur deux points importants: les innovations sont essentielles à la réussite économique à long terme d’une entreprise et elles se basent sur le client.
De ce fait, une compréhension purement technologique de l’innovation ne suffit pas. La plus-value pour le client peut, en plus des innovations au niveau du produit et du processus, aussi résider dans de nouvelles approches dans les domaines des services, du marketing et de l’organisation. Pour identifier les potentiels à ce niveau, les innovations devraient être abordées le plus ouvertement possible.
Le but premier n’est pas d’aspirer à des solutions révolutionnaires. En effet, ces dernières donnent lieu à des produits entièrement nouveaux, qui modifient les marchés existants voire qui en créent de nouveaux.
Compétivité assurée
En règle générale, de telles innovations de rupture sont liées à un travail considérable de R&D. D’ailleurs, elles comportent des risques élevés parce qu’il est souvent difficile d’évaluer si elles feront leurs preuves sur le marché et auprès des clients. Pour les PME, les innovations incrémentales ou évolutives sont la voie la plus fréquente. Car la plus adéquate pour assurer la compétitivité. L’amélioration constante des produits, des technologies et des services existants permet de proposer des prestations supplémentaires. Ainsi que d’atteindre une efficacité plus élevée ou de baisser les coûts.
Des marchés globaux dynamiques et un environnement très développé au niveau technologique rendent le domaine de l’innovation plus exigeant. La complexité et l’interdisciplinarité des technologies et méthodes disponibles exigent constamment des investissements plus élevés. De plus, ils nécessitent une vision globale systématique. À cause d’un manque de temps, de savoir-faire et de moyens financiers, il n’y a pas seulement les PME qui se heurtent aux limites de leurs possibilités.
C’est pourquoi il est recommandé de collaborer avec des partenaires externes pour les projets d’innovation. C’est ainsi qu’on a accès aux compétences et aux technologies. Les partenaires peuvent être des clients, des hautes écoles, mais aussi d’autres entreprises ou prestataires de technologies. L’application de méthodes d’innovation modernes et agiles permet de répondre à la complexité croissante de l’innovation. Dans ce but, les structures d’entreprise doivent être remises en question. Et les collaborateurs doivent également être prêts à procéder à des adaptations culturelles et organisationnelles.
Il n’y a pas de recette pour réussir une innovation: les entreprises doivent définir et mettre en œuvre leurs stratégies et processus d’innovation adéquats.
L’important c’est qu’une entreprise accepte de relever ce défi en permanence. Avec ouverture d’esprit, ambition et curiosité.
Texte Robert Rudolph, Chef de division Numérisation et Innovation Swissmem
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