L’intelligence artificielle au service de l’industrie financière
Dans un monde où la technologie redéfinit constamment les normes, l’utilisation croissante de l’Intelligence artificielle (IA) dans les industries financières ouvre de nouvelles perspectives. Constant Ondo est CEO de PICC Solutions, une plateforme de modélisation de l’intelligence collective qui exploite l’IA, les réseaux neuronaux et le NLP pour offrir des solutions digitales accessibles. Son engagement réside dans l’utilisation de ces technologies pour renforcer l’intelligence collective, créant ainsi un impact majeur dans le paysage financier contemporain.
Constant Ondo, pouvez-vous vous présenter brièvement et expliquer votre expérience dans le domaine de l’IA, en particulier dans le contexte financier ?
Depuis près de 15 ans, je me consacre à la conception de modèles d’intelligence artificielle, principalement dans le domaine industriel, visant à faciliter la prise de décision au sein des équipes. L’expertise de mon équipe et moi s’étend à la gestion de divers types de risques, qu’ils soient d’ordre financier, liés aux cyberattaques, ou autres. L’utilisation de l’IA est au cœur de notre approche, nous permettant de modéliser de manière automatisée les retours d’expériences. Cette modélisation s’appuie sur l’analyse approfondie de milliers de documents, capitalisant ainsi ces expériences pour permettre aux équipes de créer des scénarios de risques. En s’inspirant de ces retours d’expériences, elles peuvent évaluer, pour chaque scénario, les décisions optimales à prendre et les actions à mettre en œuvre. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle (IA) joue un rôle prépondérant dans divers domaines, notamment la Fintech, où elle est déployée pour superviser l’ensemble des transactions. Cela englobe l’analyse des transactions effectuées tant par les clients que par le marché, permettant ainsi de déduire, comprendre et anticiper les comportements financiers.
Quels sont les principaux avantages que l’IA apporte aux institutions financières ?
L’intelligence artificielle offre une multitude d’avantages dans le domaine financier. Sur le plan transactionnel, les systèmes IA permettent de réduire les coûts, renforcent la sécurité des transactions pour les clients de l’institution, et facilitent les processus d’audit. Dans le contexte de notre IA, les avantages pour les institutions financières se manifestent par une amélioration notable de la productivité, une gestion plus efficace de la résilience et des risques, ainsi qu’une stimulation de l’innovation. Dans un monde axé sur les services, les institutions financières, souvent mal équipées pour innover, peuvent capitaliser sur les retours d’expérience, élaborer des scénarios pertinents, et mesurer l’impact de ces scénarios, créant ainsi un environnement propice à l’innovation.
L’évolution technologique aura des répercussions sur l’emploi. Chaque avancée industrielle a influencé le marché du travail, que ce soit de la transition du train à la voiture, de la machine à écrire à l’ordinateur.
Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontées les entreprises financières lorsqu’elles intègrent l’IA ?
L’utilisation actuelle de l’intelligence artificielle pose un défi majeur pour les Data Scientists. Cela nécessite la constitution d’équipes internes d’experts capables de traiter, agréger et structurer les données, tout en prenant du recul sur un horizon temporel variable. Ce processus, inhérent au Deep Learning, demande du temps et exige une confiance absolue dans les résultats obtenus. Le véritable défi réside dans la confiance que nous pouvons accorder à ce modèle novateur.
La qualité des données est cruciale pour les modèles d’IA. Comment les institutions financières gèrent-elles les défis liés à la qualité et à la sécurité des données ?
Effectivement, de nombreuses institutions financières sont actuellement confrontées à deux défis majeurs dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). D’une part, elles peuvent opter pour l’utilisation d’une IA gérée par l’un des géants technologiques mondiaux, tels que Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, avec la sécurité que ces mastodontes peuvent offrir. Cependant, cela soulève des préoccupations quant à la dépendance envers ces acteurs. D’autre part, l’institution financière peut choisir de développer une solution interne, mais cette approche s’avère souvent coûteuse, sans bénéficier pleinement des avancées rapides dans le domaine. Nous avons adopté une approche différente en développant une IA d’origine suisse, en collaboration avec des partenaires suisses. Cette solution est privée, indépendante et n’est pas liée aux Big Five, offrant ainsi une alternative sécurisée et souple pour répondre aux besoins spécifiques du secteur financier.
Certains craignent que l’automatisation alimentée par l’IA puisse entraîner une diminution des emplois. Comment les institutions financières gèrent-elles cette transition et quel est l’impact sur les emplois dans le secteur financier ?
Inéluctablement, l’évolution technologique aura des répercussions sur l’emploi. Chaque avancée industrielle a influencé le marché du travail, que ce soit de la transition du train à la voiture, de la machine à écrire à l’ordinateur. Actuellement, cette évolution engendre des impacts positifs en créant de nouvelles opportunités, mais elle comporte également des aspects négatifs, remettant en question certains types d’emplois. Adopter une attitude proactive en anticipant ces changements et en les embrassant permet de découvrir les perspectives prometteuses qui en découlent.
Quels conseils donneriez-vous aux professionnels de la finance qui envisagent d’adopter des technologies basées sur l’IA ?
Avant de plonger tête baissée, il est crucial de prendre le temps de délibérer sur l’objectif ultime. Plutôt que d’être impulsé par la technologie, il est primordial de se demander : « Quelle finalité business je recherche vraiment? » L’approche ne devrait pas consister à simplement ajouter un nouveau gadget à sa panoplie d’outils, mais plutôt à réfléchir à la manière dont la technologie peut servir un objectif clair. Par exemple, si la résilience est mon objectif en tant qu’entreprise, l’IA devient simplement un moyen d’y parvenir. Ainsi, la démarche consiste à se projeter dans le monde idéal auquel on aspire et à déterminer comment la technologie peut nous aider à concrétiser cette vision.
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