Faciliter la vie des parents qui travaillent
Les modèles d’emploi et de famille d’aujourd’hui sont diversifiés. Dans la plupart des familles suisses, les parents travaillent. En 2017, plus de 57% de l’ensemble des ménages et 73% des familles monoparentales avaient recours à l’accueil extrafamilial. Dans plus de la moitié des cas, les grands-parents et les autres proches s’occupent de l’enfant. Un bon tiers des ménages confie ses enfants à une garderie. En revanche, la moitié fait appel à une famille d’accueil (chiffres recueillis par l’Office fédéral de la statistique).
La demande de services de garde d’enfants en dehors de la famille ne cesse de croître
La demande d’accueil extrafamilial augmente depuis des années. Dès lors, le développement des infrastructures de garde d’enfants en Suisse bat son plein. Bien que l’on observe une saturation du marché dans les plus grandes villes suisses (Zurich, Bâle), la demande de crèches n’est toujours pas satisfaite ailleurs.
Même si la Confédération contribue à l’élargissement de l’offre de services en finançant l’ouverture d’infrastructures, la situation reste critique. L’accueil pendant les vacances à l’âge scolaire reste souvent non résolu. Par rapport aux pays voisins, les frais de garde d’enfants, en particulier dans le secteur préscolaire, sont également très élevés. Ceci. surtout pour les groupes à revenu moyen et élevé. Monika Bütler, professeure d’économie, a démontré dès 2007 qu’au-delà d’un certain revenu et d’une certaine charge de travail, il n’est pas rentable pour une mère de travailler à partir du deuxième enfant. Or une réduction de l’activité professionnelle des mères très qualifiées n’est souhaitable ni d’un point de vue économique, ni de celui du financement de l’AVS.
Des parents qui travaillent dix heures par jour, y compris le samedi et le dimanche
De nombreux parents qui travaillent se plaignent du stress et du manque de temps. Ils déposent leurs enfants à la crèche tôt le matin. Ils s’empressent ensuite d’aller travailler, travaillent à midi et se dépêchent de revenir le soir. Entre les deux, un petit détour par le supermarché. Le souper suit, après quoi les enfants doivent aller au lit. Un peu plus tard, les parents tombent de sommeil eux aussi. L’Office fédéral de la statistique constate que les parents de jeunes enfants travaillent en moyenne 68 à 70 heures par semaine. Pendant cette période de stress intense, il est important que le travail ne devienne pas un fardeau.
Comment l’employeur peut-il soutenir les familles?
1. Briser les structures rigides
La rigidité des horaires de travail, le manque d’autonomie dans l’emploi du temps et les lieux de travail fixes font qu’il est difficile pour de nombreux employés ayant des responsabilités familiales de concilier travail et vie privée. La flexibilité des horaires de travail est donc l’une des mesures les plus efficaces. Ceux-ci permettent aux parents qui travaillent d’amener leurs enfants sans stress à leur famille ou d’aller les chercher à la garderie, de rattraper les heures d’école annulées ou d’aller ponctuellement chez le médecin.
Avec les moyens de communication et les outils informatiques disponibles aujourd’hui, le travail peut souvent être effectué n’importe où. Cette flexibilité aide les employés et les employeurs. Elle requiert cependant un changement de mentalités dans la culture du travail: l’accent ne doit plus être mis sur la présence mais sur les résultats.
La demande d’accueil extrafamilial augmente depuis
des années. – Nadia Mouthon, Responsable Suisse romande, profawo
2. Les connaissances aident
Pour que les entreprises soient conscientes des besoins et des souhaits des employés qui ont des responsabilités familiales, il convient de procéder régulièrement à des enquêtes auprès d’eux. Sur la base du dépouillement des résultats, l’entreprise peut ensuite adapter soigneusement ses offres pour concilier vie professionnelle et vie privée. La communication dans le sens inverse est tout aussi importante: les entreprises doivent tenir leurs employés au courant de l’offre de conciliation travail-vie privée et des procédures et points de contact existants. Cela peut se faire par le biais de discussions, de brochures ou de l’Intranet. La meilleure mesure est inefficace si personne ne sait qu’elle existe.
3. Instaurer une culture d’entreprise favorable à la famille
Une entreprise a du succès si elle réussit à vivre la conciliation au quotidien. Les mesures de conciliation ne doivent pas être ponctuelles. La conciliation ne sera réussie que si elle est intégrée dans l’ADN de l’entreprise et sert de garde-fou aux activités quotidiennes. Dans une culture organisationnelle favorable à la famille, les supérieurs hiérarchiques voient l’investissement familial de leurs employés comme une expérience positive, également bénéfique sur le lieu de travail. Ceux d’entre eux qui ont des responsabilités familiales incarnent cette culture et jouent un rôle de modèle. Ne pas prévoir les réunions peu avant midi ou l’heure de fermeture et tenir compte des responsabilités familiales dans le planning des déplacements simplifie par exemple la vie des employés qui ont des enfants.
Beaucoup de mesures favorables à la conciliation ont fait leurs preuves dans la pratique. Certaines peuvent être introduites avec peu d’efforts, d’autres nécessitent un peu plus de temps et de personnel. Toute personne souhaitant promouvoir la conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée dans son entreprise doit trouver la solution qui correspond le mieux à sa culture organisationnelle. Chez profawo, nous nous ferons un plaisir de vous soutenir.
Je vous souhaite une bonne lecture de «Ma Famille».
Texte Nadia Mouthon
Laisser un commentaire