La problématique de l’externalisation de certaines activités est récurrente, et de nombreux conseillers d’entreprise en ont fait leur spécialité. Dans certains cas, la solution de l’externalisation est évidente et incontournable. Mais dans d’autres cas, l’innovation est permise. De nouvelles solutions sont expérimentées par des entreprises pionnières qui créent des «start-up» (qui vont rester dans le giron de la PME) ou développent le télétravail (pour augmenter la qualité de vie des collaborateurs en diminuant le temps perdu dans les embouteillages quotidiens et la pollution de l’air).
Pour chaque entreprise ou PME, quel que soit son stade de développement (en vitesse de croisière, ou en phase de consolidation après un rapide développement récent, ou encore en phase d’expansion), la question de base qui se pose est toujours la même: comment doit-elle gérer ses ressources internes (financières et en personnel) afin d’être la plus performante et efficiente possible? Très souvent, le principe appliqué est de disposer «en interne» de toutes les activités qui sont en appui logistique aux activités de la PME. Ses responsables veulent disposer de ces capacités «dans la maison», de manière à pouvoir les «gérer» de manière directe.
Quelles sont donc ces activités que la PME veut souvent intégrer dans sa propre organisation, mais qu’elle pourrait confier à des entreprises externes sous la forme de mandats? En voici quelques-unes: les ressources humaines et la gestion des salaires; la facturation aux clients; les encaissements et la comptabilité; le central d’appel; la gestion des installations téléphoniques fixes et mobiles; la gestion des réseaux de communication de haut débit (liens avec les succursales); la livraison des produits aux clients; la gestion de la flotte des camionnettes; le développement de logiciels «sur mesure», etc. Ce que certains conseillers d’entreprise ou sociétés de consulting proposent, c’est, en priorité, une «analyse fond». Ceci pour identifier les activités qui font vraiment partie du «core business» de la PME et celles pourraient être externalisées.
Pour la PME, externaliser, c’est un gain à moyen terme
La réflexion que le patron de la PME doit faire est la suivante. «Quelles sont les activités que d’autres entreprises ou sociétés feraient mieux, plus rapidement et à coût moindre que mon entreprise?» explique un conseiller d’entreprise. Bien sûr, externaliser des activités, autrement dit les confier sous la forme d’un mandat à des entreprises externes va coûter en dépense de base et en frais réguliers. «Mais à moyen et à long terme, il est probable qu’il y aura un gain à la clé. Et ce gain, c’est un montant que la PME pourra investir dans son domaine d’activités». Par exemple en créant un nouveau produit, en renforçant sa force de vente et en engageant de nouveaux vendeurs, en inaugurant des nouveaux locaux d’exposition, en améliorant un produit existant, en mandatant un apporteur d’affaires, etc.
Reprenons les domaines d’activités qui ont été mentionnés ci-dessus. Nous nous rendons compte qu’en fait ce sont des activités que d’autres sociétés peuvent réaliser pour la PME d’une façon plus efficiente qu’elle. La raison est que ces sociétés ont atteint un niveau de compétences que la PME ne pourra jamais atteindre seule. Car c’est justement leur «core business» à elles!
Grands groupes: une seule entité
Par contre, le modèle de production de grands groupes industriels est à l’opposé de celui des PME. Il crée une grande entité intégrant toutes les unités qui fabriquent les composants, font l’assemblage et le produit fini. Ce modèle est celui que les grands groupes d’horlogerie ont choisi, afin de ne plus être tributaires des aléas liés aux sous-traitants. Comme par exemple le risque de faillite, de rachat par un concurrent, etc. Il s’agit de pouvoir maîtriser toute la chaîne de fabrication de leurs montres.
Plusieurs constructeurs automobiles qui, pour certains composants, passent leurs commandes à des PME et fournisseurs très spécialisés, ont choisi ce schéma. Par contre, ces groupes industriels, comme les grandes banques internationales, les compagnies de téléphonie/TV/téléréseau et les marques d’ordinateurs, externalisent certaines fonctions comme les centres d’appel (au Caire ou à Marrakech), le développement de logiciels (en Inde ou au Vietnam) ou la gestion informatique (en Pologne).
Quand la PME créé ses propres start-up
Certains analystes font un raisonnement original face à l’externalisation de certaines activités. Ainsi, si la PME emploie en son sein des collaborateurs spécialisés (pour la gestion du personnel, la facturation ou la comptabilité, la gestion des déplacements du service après-vente, etc.), ces analystes proposent que la PME crée une entité de type «start-up» pour ces derniers. Ils vont ainsi pouvoir prendre en main leur destinée de patrons d’entreprise. Mais tout en restant étroitement liés à leur employeur d’origine qui leur a permis de créer leur société. «Tout le monde y gagne. D’une part la PME qui externalise, car la start-up reste dans son «cercle restreint qu’elle maîtrise», et d’autres part les collaborateurs qui gagnent en motivation et en esprit d’entreprise» résume l’un de ces analystes.
D’autres analystes vont même plus loin! En prenant l’exemple des embouteillages autoroutiers quotidiens et des bouchons aux entrées des villes, ils affirment que les politiques ne pensent qu’aux «mesures d’interdiction». Comme limiter le nombre de voitures entrant dans la ville, donner l’accès en alternance aux voitures selon les numéros de plaque, construire des nouvelles routes d’évitement, etc. De plus, ils rappellent que les possibilités d’aménager des voies rapides réservées pour les trams sont très limitées, tant l’imbrication des lignes de trams et de bus avec les routes pour les voitures et les motos, est dense dans une grande ville. Mais alors, comment réduire le trafic urbain qui paralyse tout? Et comment diminuer la pollution de l’air dans les villes?
Le télétravail: du management du contrôle au management de la confiance
La solution à ces questions existe: pour ces analystes, elle s’appelle le «télétravail». Une notion qui n’est pas nouvelle, puisqu’on en parle depuis plus de 40 ans. Elle est née quand on a commencé de parler de temps de travail partiel, mais elle redevient très actuelle! La conception de ces analystes est celle-ci: chaque semaine, pendant un jour, le collaborateur travaille chez lui. Quel que soit son métier: administratif, commercial, technique, direction, etc. «Car chacun a des tâches qu’il peut aussi effectuer à la maison! Internet 0.4 et les réseaux internes dédiés pour l’entreprise le permettent aujourd’hui. Ceci, grâce au formidable outil connecté qu’est la tablette, aux logiciels de gestion de fonction/temps, aux réseaux câblés de haut débit et aux téléphones mobiles de 4G» explique l’analyste d’entreprise.
L’un de ces analystes estime que si la «pression» vient des employés qui en ont en marre des embouteillages quotidiens, alors les directions d’entreprises se montreront plus ouvertes et innovantes! Car il en va de la qualité de vie de tous les collaborateurs. Il y aura moins d’absences pour maladies et de burn-out et tout le monde sera gagnant. Les collaborateurs comme la direction de l’entreprise. «Mais pour y arriver, il faut que le «management du contrôle» (le patron ou la direction veut avoir le contrôle de ses collaborateurs en les ayant dans leurs propres locaux) se transforme en un «management de la confiance», conclue le spécialiste.
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