Du 25 au 30 novembre 2025, Palexpo Genève accueillera la 8e édition de la Cité-métiers.ch, l’expo, le grand salon dédié à l’orientation professionnelle, à la formation et à l’évolution des carrières. Plus de 100 000 visiteurs sont attendus, dont environ 30 000 jeunes. Ils auront l’occasion de découvrir la richesse des métiers et des filières de formation, grâce à des démonstrations, des conférences et des rencontres directes avec des professionnels. L’événement est devenu un rendez-vous incontournable en Suisse romande. Frank Sobczak, directeur Formation à la FER Genève et président de la Cité des Métiers et de la Formations, revient sur les atouts et les nouveautés de cette édition.
Quels sont, les principaux atouts de la Cité des métiers pour les jeunes ?
Le principal atout, c’est le format. Avec ses 27 000 m² d’exposition, il ne s’agit pas d’une simple exposition des métiers, mais d’un véritable espace de découverte : les professions y sont présentées à travers des démonstrations en direct, réalisées non seulement par des professionnels, mais aussi par des apprentis qui partagent leur quotidien.
Sept pôles d’activités structurent l’événement, avec notamment de grandes expositions consacrées aux métiers du bâtiment, de la cuisine ou encore des espaces verts. Le format est propice aux échanges : les jeunes doivent préparer leur visite en amont et passent environ deux heures sur les stands des métiers ou formations qu’ils souhaitent découvrir. Autre avantage : la durée de l’événement, qui permet aussi aux adultes et aux familles de venir le week-end, et pas seulement aux classes en visite scolaire.
En quoi vos valeurs de gratuité, d’accessibilité et de diversité font-elles réellement la différence ?
La gratuité est un principe fondateur du salon. Elle permet à la Cité-métiers.ch, l’expo de dépasser les frontières cantonales et de toucher tous les publics, sans barrière financière. C’est d’ailleurs le plus grand salon de Suisse dans ce domaine.
Comment vos ateliers et animations permettent-ils aux jeunes de mieux comprendre les métiers ?
En plus des démonstrations et de possibilité de tester certaines tâches de plusieurs métiers, les jeunes peuvent rencontrer directement les enseignants et les étudiants des hautes écoles spécialisées, des écoles privées ou publiques, et poser toutes leurs questions.
Nous proposons aussi un riche programme de conférences qui intègre la notion d’employabilité. Aujourd’hui, un employé change en moyenne sept fois de métier au cours de sa carrière. L’idée est de montrer qu’aucun choix n’est figé : de nombreuses passerelles existent, il n’y a pas de voie de garage.
Parmi les moments forts, citons la conférence de la navigatrice Justine Mettraux, qui fera le parallèle entre le sport de haut niveau et le monde professionnel. Sans oublier la remise des prix qui récompense les meilleures entreprises formatrices dans chacun des sept pôles.
Enfin, cette édition sera marquée par la présence exceptionnelle du CERN, invité d’honneur du salon.
Quels retours concrets recevez-vous de la part des jeunes après leur visite ?
Les retours sont très positifs. Après chaque édition, nous constatons une hausse du nombre de contrats d’apprentissage signés, directement liés aux rencontres et découvertes faites sur le salon. De nombreux jeunes témoignent avoir découvert des métiers dont ils ignoraient l’existence, et certains évoquent une véritable révélation quant à leur avenir professionnel. L’expérience immersive proposée sur place s’avère souvent déterminante dans leur processus d’orientation. Toutefois, un point d’amélioration revient fréquemment : la durée des visites est jugée trop courte.
Quel rôle jouent les entreprises, les associations partenaires dans le succès du salon ?
Un rôle central. Sans eux, la Cité-métiers.ch, l’expo n’existerait pas. La réussite du salon repose sur leur engagement et leur participation : environ 80 % des partenaires reviennent à chaque édition. Cela montre bien leur attachement à l’événement. Les entreprises, les associations et les formateurs permettent de présenter la réalité du marché. L’office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC)occupe une place fondamentale dans la structuration de l’exposition. Il assure la cohérence globale et fournit aux visiteurs des informations essentielles sur les cursus de formation disponibles.
Comment accompagnez-vous les jeunes face aux enjeux pratiques ?
Nous les guidons d’abord dans leur orientation : vers les écoles et les formations les plus adaptés à leurs aspirations et à leur profil… Nous les informons aussi sur les possibilités de financement : bourses d’études, chèques de formation, etc… afin que l’aspect financier ne soit jamais un frein.
Quelles perspectives et nouveautés envisagez-vous pour les prochaines éditions ?
Cette année nous proposons une nouvelle approche en matière de communication, sous forme de mini-série « Netflix » afin de donner une image encore plus dynamique de l’événement.
Nous réfléchissons déjà à l’évolution du concept pour 2028. Plusieurs pistes sont actuellement explorées : repenser la durée ou la temporalité du salon (par exemple un format biennal), rendre l’exposition plus généraliste ou, au contraire, renforcer certains axes. Nous voulons aussi faire vivre la Cité des Métiers et de la Formation au-delà de l’événement lui-même, tout au long de l’année, notamment pour les adultes en reconversion.
Quelles mutations du monde du travail observez-vous ?
C’est une question essentielle de nos jours en vue des transformations du monde du travail, qui reflètent une évolution sociétale majeure. Depuis vingt ans, la place du travail dans la société a considérablement changé. Les jeunes qui arrivent aujourd’hui sur le marché de l’emploi présentent des profils et des attentes très différentes. La Suisse a la chance de disposer d’un système de formation reconnu à l’échelle internationale, ce qui constitue un avantage précieux pour accompagner les jeunes dans leur orientation et leur insertion professionnelle.
De plus, l’intelligence artificielle bouleverse déjà de nombreux métiers et redéfinit les compétences attendues. Les soft skills, la communication, l’adaptabilité, et la créativité sont devenus indispensables. Le travail exige davantage de polyvalence, mais aussi un courage entrepreneurial. La performance, aujourd’hui, ne se mesure plus uniquement en termes financiers : elle intègre aussi la dimension sociale et la responsabilité sociétale (RSE).
Notre mission est d’accompagner les jeunes dans la découverte de leur potentiel, de leur faire connaître la richesse des parcours possibles, et de faciliter leur accès au premier emploi, grâce à un système de formation offrant de nombreuses passerelles.
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