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Les tiques: erreurs, prévention et conséquences

09.07.2020
par Andrea Tarantini

Avec l’arrivée des beaux jours, nous sommes plus enclins à faire des excursions dans la nature. Cependant, la présence des tiques augmente au printemps et en été. Afin d’y faire plus attention, nous avons voulu répondre à quelques questions. Quelles sont les idées reçues les plus courantes à propos des tiques? Quelles sont les conséquences d’une de leur piqûre? 

Bien que les tiques ne mesurent que quelques millimètres, il ne faut pas les sous-estimer. Si une piqûre de tique peut être relativement indolore, elle peut tout de même avoir des conséquences importantes. Ainsi, il est essentiel de se protéger de manière adéquate.

De nombreux mythes circulent à ce propos. «L’idée reçue la plus courante concerne le fait que les tiques mordent et nous sautent dessus depuis les arbres», explique Werner Tischhauser, chercheur à l’Institut de l’environnement et des ressources naturelles de la ZHAW. Cependant, «les tiques se trouvent sur la végétation, près du sol, et attendent que leurs victimes entrent en contact avec elles», détaille l’expert.

Les tiques ne sont pas seulement actives dans les climats chauds

Ces petites bêtes aiment deux choses en particulier: l’humidité et la chaleur. Il faut donc être vigilant pendant les périodes de pluie en été, mais également lorsque les températures sont plus fraîches. Par exemple, les tiques ne deviennent rigides qu’en hiver, en dessous de sept degrés Celsius. Le nombre d’espèces de tiques connues dans le monde est également susceptible de surprendre.

Selon les recherches actuelles, plus de 900 espèces différentes sont communes. «L’espèce de tique la plus importante en Suisse est la tique commune des bois Ixodes ricinus», explique Werner Tischhauser. «Dans les régions bénéficiant d’un climat tempéré, la tique du mouton se répand en effet très ratrès répandue. Si la zone est verdoyante et si elle présente assez d’animaux, ces dernières ne manqueront pas de proliférer», précise-t-il.

La tique des bois vit dans les forêts du plateau suisse dans un sous-bois dense, à la lisière des forêts, dans les clairières, près des rivières et dans les parcs proches des forêts. «Ces bêtes attendent un hôte sur un brin d’herbe ou un buisson», explique l’expert.

La tique, spécialiste en survie

Le secret de la survie des tiques repose sur leur capacité à s’adapter aux changements de température.

«Les tiques peuvent même survivre à un gel de courte durée à moins 20 degrés Celsius», affirme-t-il. Les chercheurs en savent déjà beaucoup sur les tiques. Cependant, il reste encore des questions sans réponses. «Par exemple, il est impossible de déterminer avec certitude si le nombre croissant de nouvelles infections en termes de maladies transmises par les tiques est dû à une plus grande population de tiques ou plutôt au comportement des humains».

Les tiques peuvent même survivre à un gel de courte durée à moins 20 degrés Celsius. – Werner Tischhauser

Prévention 

Se prévenir des piqûres de tiques est simple, il suffit d’observer quelques points essentiels. «Porter des vêtements et des chaussures fermées représente déjà une bonne protection», recommande Werner Tischhauser. Une peau couverte est la meilleure des protections, en particulier lorsque l’on marche dans les sous-bois ou dans les herbes hautes. «Il faut porter des vêtements longs et des chaussettes montantes. Après une promenade, il est important de contrôler toute la surface de notre corps. Si on en trouve, celles-ci doivent être enlevées le plus rapidement possible sans aucun traitement préalable», poursuit-t-il.

Agir correctement en cas de morsure de tique

En raison de leur petite taille, on néglige souvent et facilement les tiques. Si l’on trouve une tique sur notre corps, il faut agir correctement. «Il est nécessaire de la retirer rapidement et correctement. À cette fin, il faut saisir la tique avec une pincette pointue et bien la retirer mais lentement et sans bouger». Finalement, il ne faut pas oublier de désinfecter la zone et, surtout, il faut éviter autant que possible de presser ou d’étouffer la tique!

«Pour enlever les tiques, il ne faut pas utiliser d’huile, de cire, de colle, de dissolvant de vernis à ongles et d’autres substances, alerte l’expert. «Il faut utiliser plutôt une brucelle ou insérer un couteau sous la tique et couper l’appareil urticant. Le médecin enlèvera les restes ou ils seront évacués comme des corps étrangers par la peau elle-même». Il faut contrôler la zone de piqûre pendant les jours qui suivent l’extraction de la tique.

Plus de la moitié des piqûres de tiques ne sont pas détectées

On pense souvent à tort que les tiques mordent – mais, en fait, elles piquent. Werner Tischhauser explique: «elles aspirent du sang pour absorber des éléments vitaux et de l’énergie pour passer les étapes de leur cycle de vie ou pour produire 2000 à 3000 œufs. Pour ce faire, les tiques doivent pouvoir s’attacher à leur hôte sans être remarquées pendant deux à dix jours».

La plupart du temps, on remarque une tique lorsqu’on frotte la peau contre les vêtements ou lorsqu’on prend une douche. Ce qui est inquiétant, c’est qu’on ne détecte pas 50% de toutes les piqûres de tiques en raison de leur stratégie sophistiquée. «L’apparition d’une infection pendant ou après la piqûre dépend de l’agent pathogène et de la durée pendant laquelle la tique peut sucer sans être détectée», explique l’expert.

On ne détecte pas 50% de toutes les piqûres de tiques en raison de leur stratégie sophistiquée et hautement spécialisée.

FSME

La méningo-encéphalite (FSME) est l’une des principales maladies transmises par les tiques. «Les virus sont directement transmis par la glande salivaire de la tique», explique Werner Tischhauser. Cela signifie que, pour empêcher la transmission du virus, il faut détecter et retirer rapidement la tique. «Pour se protéger, il existe une vaccination très efficace et très bien tolérée», poursuit l’expert. Il faut compter quatre semaines pour obtenir une immunisation de base avec les deux premières doses sur trois du vaccin. «Il est préférable de faire cela pendant les mois d’hiver, afin d’être prêt pour de nouvelles découvertes dans la nature au printemps», conseille l’expert.

La maladie de Lyme

Les borrélies sont les bactéries à l’origine de la maladie de Lyme. «Chaque année, l’OFSP enregistre entre 12 000 et 18 500 nouvelles infections», souligne Werner Tischhauser. «Les borrélies et près de 50 autres microorganismes et agents pathogènes potentiels se trouvent dans l’estomac de la tique», explique le chercheur.

Lorsqu’une tique commence à se nourrir de sang, elle absorbe un mélange sang-salive qui lui permet de se sentir rassasiée. Par rapport à un moustique, le processus d’aspiration est beaucoup plus sélectif. Il dure également plus longtemps. La tique libère les parties dont elle n’a pas besoin par l’intermédiaire de l’appareil piqueur pour les renvoyer à l’hôte. Ceci avec un délai de 12 à 24 heures. «Pendant ce retour de l’animal vers l’hôte, il y a un délai dans la transmission de la bactérie Borrelia. Plus longtemps la tique prend sa dose de sang et passe inaperçue, plus le risque qu’une tique transmette la bactérie Borrelia à son hôte augmente», déclare l’expert.

Prendre rendez-vous chez le médecin est nécessaire

Si l’on remarque et retire la tique le jour de la piqûre, le risque de transmission de la Borrelia ou de la maladie de Lyme est très faible. «C’est pourquoi un contrôle consciencieux et régulier du corps pour détecter les tiques est la mesure préventive la plus importante pour éviter la maladie de Lyme», confirme l’expert.

Cependant, seulement 3% de toutes les piqûres de tiques entraînent une maladie de Lyme active. Des symptômes typiques sont des tâches rougeâtres autour de la piqûre (érythème migrant) ou des signaux de type grippal. «S’il y a suspicion de maladie infectieuse après que l’on constate une piqûre de tique, il faut se faire examiner par un médecin», résume l’expert.

Informations complémentaires

  • Application de prévention des sites web «Tick» avec des liens de téléchargement pour iOS et Android: www.zecke-tique-tick.ch
  • Site de la ligue pour les victimes de tiques Suisse LiZ: www.zeckenliga.ch
  • Service de commande de brochures du LiZ: publications du LiZ
  • Tick map Switzerland on map.geo.admin.ch: modèle de morsure de tique BAG
  • ZHAW, Tick Research: www.zhaw.ch/iunr/zecken
  • Informations de voyage sur les maladies transmises par les tiques: www.safetravel.ch

Texte Lars Gabriel Meier

Traduit de l’allemand par Andrea Tarantini

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