portrait: young man with corgi puppy, nature backgro
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Santé

Les animaux sont le meilleur remède

28.06.2024
par Akvile Arlauskaite

Qu’il s’agisse d’un chien qui remue joyeusement la queue, d’un chat qui ronronne de contentement ou d’un hamster qui grignote une carotte, nos animaux domestiques n’ont pas besoin de faire grand-chose pour nous donner le sourire. Mais ils ne nous rendent pas seulement heureux, ils ont aussi des effets prouvés sur notre santé. Karin Hediger, Professeure de psychologie clinique et d’interventions assistées par l’animal, nous donne un aperçu de la recherche actuelle.

Dr Hediger, que déclenche dans notre corps une interaction avec un animal domestique ?

Celle-ci peut avoir différents effets. Si l’on caresse un animal amical, l’hormone ocytocine est libérée, ce qui joue un rôle important dans l’attachement et la détente. De plus, des études ont permis d’observer des effets de réduction du stress. Ainsi, les câlins avec un animal domestique peuvent faire baisser le rythme cardiaque et réduire les hormones de stress.

Quelle est l’influence des animaux de compagnie sur la santé physique ?

Certaines études montrent que les propriétaires d’animaux domestiques dorment mieux, ont moins recours aux soins médicaux, prennent moins de médicaments, présentent un risque cardiovasculaire plus faible et sont en meilleure santé. Les propriétaires de chiens, en particulier, font plus d’exercice et sortent plus souvent à l’air libre. Mais là encore, l’effet de causalité n’est pas encore tout à fait clair : d’autres résultats indiquent en effet que ce sont peut-être les personnes en meilleure santé qui possèdent des animaux de compagnie. Le revers de la médaille, surtout pour les propriétaires de chats et de chiens âgés, est le risque accru de chutes et de blessures.

Et qu’en est-il des effets sur la santé mentale ?

Pour les personnes âgées qui viennent de perdre leur partenaire ou qui n’ont pas de famille à proximité, l’animal de compagnie peut devenir un partenaire social important. La recherche a montré qu’un animal domestique peut être perçu de la même manière qu’un membre humain de la famille. Ce lien psychologique est caractérisé par des critères mesurables remplis par les deux parties. Ainsi, la figure d’attachement nous manque lorsqu’elle n’est pas là, ou nous cherchons auprès d’elle un soutien dans les situations de stress. En même temps, l’animal ne se soucie pas du statut de son propriétaire, il le valorise malgré tout. Ainsi, il peut non seulement aider à lutter contre la solitude, mais aussi être un catalyseur social. Si l’on se promène avec un chien, on entre plus facilement en contact avec d’autres personnes. La responsabilité d’un animal de compagnie peut également apporter une structure à la vie quotidienne. Par exemple, se lever le matin pour nourrir son animal de compagnie crée une routine. Mais en même temps, la garde d’un animal domestique peut être un défi, surtout si celui-ci présente certains problèmes. De plus, les problèmes de comportement et la mort de l’animal peuvent constituer un facteur de stress.

Tous les types d’animaux domestiques ont-ils la même influence sur notre santé ?

Aucune étude ne s’est encore penchée sur cette question, mais les effets positifs mentionnés apparaissent surtout dans les études sur les chiens et parfois les chats. En principe, on peut en déduire que plus l’espèce animale est domestiquée et plus la communication mutuelle est importante, plus il est facile pour de nombreuses personnes de se sentir comprises et aimées par un animal de compagnie.

Dans quels cas les animaux peuvent-ils être utilisés à des fins thérapeutiques ?

Dans presque tous les cas et pour différents types de troubles – de la psychothérapie, la physiothérapie et l’ergothérapie à la logopédie – dans la mesure où la personne à traiter présente des affinités avec les animaux. L’animal offre ici une relation et augmente la motivation à s’engager dans la thérapie. Il est important de veiller, lors de la recherche d’une intervention assistée par un animal, à ce qu’elle soit proposée par quelqu’un ayant suivi une formation adéquate.

Vous faites notamment des recherches sur les interventions assistées par des animaux. Pouvez-vous nous parler d’un résultat d’étude qui vous a particulièrement marqué ?

Lors d’une étude menée avec des personnes souffrant de lésions cérébrales, nous avons découvert que la motivation à participer activement à une thérapie augmentait massivement lorsque celle-ci pouvait être menée avec un animal. J’ai été surprise par l’ampleur de cet effet. Il a également été passionnant de constater que certaines personnes pouvaient tirer un profit fou de la présence d’un animal, tandis que pour d’autres, la thérapie classique avait à peu près le même effet. L’une des questions importantes sera à l’avenir : Qui profite de cette approche et pour qui l’approche classique suffit-elle déjà ?

À qui recommanderiez-vous d’avoir un animal de compagnie ?

Uniquement aux personnes qui en ont envie depuis longtemps. Il faut vraiment y réfléchir à deux fois, car l’acquisition d’un animal de compagnie implique une responsabilité à long terme. C’est un aspect important, surtout à un âge avancé : quel serait le plan B si l’on n’a plus les capacités physiques nécessaires pour s’occuper de l’animal ? Y a-t-il quelqu’un dans la famille qui pourrait le prendre en charge si l’on doit entrer dans une maison de retraite ?En outre, l’animal de compagnie peut également représenter une charge financière. Si l’on pense que l’on pourrait tirer profit d’un animal, il existe d’autres possibilités. On pourrait par exemple promener régulièrement le chien de ses voisins ou envisager une intervention assistée par un animal.

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