santé 2020 : la lemo améliore la santé suisse
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Santé 2020 : la LEMO améliore la santé suisse

20.01.2020
par Andrea Tarantini

Au cours des cent dernières années, l’espérance de vie en Suisse s’est vue doublée. Ceci a bien évidemment un impact direct sur l’augmentation des maladies dites non transmissibles ou dangereuses, comme les maladies oncologiques. En effet, récemment, ces maladies se sont particulièrement répandues. Annuellement, plus de 40 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en Suisse. L’Office fédéral de la statistique (OFS) pense que l’évolution démographique suisse, caractérisée par une hausse considérable du nombre de personnes âgées, permet l’estimation de leur diffusion future. Elles se développeront davantage.

Enregistrement systématique des données

En mars 2016, le Parlement suisse a voté la loi sur l’enregistrement des maladies oncologiques (LEMO). Un mois et deux ans plus tard, le Conseil fédéral a adopté l’ordonnance relative à cette loi (OEMO). Dès le 1er janvier 2020, est donc entrée en vigueur la loi fédérale sur l’enregistrement des maladies oncologiques. Ainsi, toutes les entités, privées et publiques, du système sanitaire suisse devront fournir tout un ensemble de données. Ils devront également financer et tenir à jour un registre précis des cancers. En alternative, ils pourront rejoindre un registre déjà existant, qu’il soit cantonal ou régional. Cette loi consiste essentiellement en l’enregistrement systématique des maladies oncologiques et des données concernées.

La protection du patient

Les médecins, centres hospitaliers et autres institutions seront tenus d’informer le patient quant à cette loi et ses implications. Alors qu’il ne pourra pas s’opposer à l’annonce de sa maladie aux registres des tumeurs, le patient jouira d’un droit d’opposition, applicable en tout temps. Il pourra alors refuser l’enregistrement de ces données ou porter à l’anonymisation, voire à la destruction, des données déjà collectées. Si le patient change d’avis, il pourra révoquer son opposition. Dans le cas où il accepte l’enregistrement de ses données, il pourra s’adresser aux organes compétents afin d’y avoir accès lorsqu’il le désire. On garantira également la protection des données du patient. En effet, les employés des registres des tumeurs, soumis au secret professionnel, les traiteront de manière confidentielle. Le patient sera alors au centre de la loi fédérale sur l’enregistrement des maladies oncologiques.

Amélioration du suivi médical 

La loi fédérale sur l’enregistrement des maladies oncologiques améliorera la base de données. Elle permettra ainsi un meilleur suivi du développement de ces maladies et d’autres maladies transmissibles ou dangereuses. Ce sont ces registres qui permettront la mise en place et le contrôle de programmes de prévention et de dépistage précoce. Rolf Marti, responsable de la Recherche, innovation et développement à la Ligue suisse contre le cancer (LSC) explique :

Les données collectées permettent de mieux comprendre les causes des cancers, ainsi que de planifier et contrôler de manière plus ciblée les mesures de dépistage ; elles donnent également des indications sur la qualité des soins.

De plus, le diagnostic, le suivi médical tout comme la qualité des soins fournis aux patients et leur traitement seront particulièrement affinés. En général, cette loi s’inscrit dans une politique sanitaire qui vise, sur le long terme, à améliorer le système sanitaire suisse. Selon l’oncologue André Pascal Sappino, interviewé dans le 19h30, cette loi favorise la recherche des causes des cancers, qui est bien évidemment penchée sur le futur. Il nous faut déjà remarquer les progrès entrepris par la santé suisse et les résultats obtenus. A ce sujet, André-Pascal Sappino souligne que :

Le traitement des cancers s’est considérablement modifié ces dernières années, rendant un nombre de ces maladies chroniques et non plus potentiellement fatales.

Il est bien vrai donc que le nombre de cancers augmente chaque année. Cependant il est également prouvé que la mortalité causée par cette maladie diminue fortement d’année en année. Par rapport à 30 ans en arrière, le risque de mortalité due au cancer a en effet baissé de 27 pour cent chez les femmes et de 37 pour cent chez les hommes.

Texte Andrea Tarantini

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